LES PROCÈS MILITAIRES 1945

LES PROCÈS MILITAIRES 1945

LE PROCES DE VÉRONE ITALIE


LE PROCES DE VÉRONE

Le procès de Vérone eut lieu à Vérone dans la République sociale italienne du 8 au 10 janvier 1944 dans la salle de Castelvecchio. Il vit sur le banc des accusés, les membres du Grand Conseil du fascisme qui lors la séance du 25 juillet 1943, avaient voté la défiance à Benito Mussolini, provoquant la chute du régime fasciste et qui étaient tombés entre les mains des allemands et des fascistes après l'armistice du 8 septembre 1943 et l'occupation par la Wehrmacht.

Accusés

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Les accusés de gauche à droite : Emilio De Bono (mains sur le visage), Carlo Pareschi, Galeazzo Ciano, Luciano Gottardi, Giovanni Marinelli et Tullio Cianetti

Galeazzo Ciano, gendre de Benito Mussolini, condamné à mort

Emilio De Bono, condamné à mort

Giovanni Marinelli, condamné à mort

Carlo Pareschi, condamné à mort

Luciano Gottardi, condamné à mort

Tullio Cianetti, condamné à 30 ans de réclusion

Les autres membres du Grand conseil seront jugés par contumace et également condamnés à mort, dont :

Dino Grandi, qui avait présenté l'ordre du jour incriminé ;

Giuseppe Bottai, qui s'engagera pendant sa fuite dans la Légion étrangère française, et qui combattra jusqu'à la fin de la guerre.

Edmondo Rossoni était un syndicaliste italien qui passa du syndicalisme révolutionnaire au fascisme S'étant opposé à Mussolini dans les derniers jours de la République de Salo, en juillet 1945, il est condamné à mort par celle-ci, puis condamné à perpétuité à la Libération.

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Andrea Fortunato, accusateur au Ministère public,

Le parti désigne comme juges neuf compagnons d'armes, fascistes fanatiques qui, comme l'assure Alessandro Pavolini, offrent la garantie de prononcer la sentence de mort, surtout dans le cas de Ciano, gendre du Duce.

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Alessandro Pavolini 1903-1945

Le président du tribunal : Aldo Vecchini

L’accusateur public : Andrea Fortunato

Le magistrat enquêteur : Vincenzo Cersosimo

En qualité de juges :

Renzo Montagna, chef de la section politique de la Garde nationale républicaine (GNR) ;

Enrico Vezzalini, chef de la province de Ferrare ;

Celso Riva, ouvrier qui avait adhéré au fascisme le 23 mars 1919 ;

Aldo Vecchini, avocat, consul de la Milice, officier supérieur de l'armée ;

Domenico Mittica, ingénieur, squadriste, consul de la Milice ;

Otello Gaddi, premier sénateur de la Milice squadriste, combattant décoré ;

Vito Casalinuovo, consul de la Milice ;

Fortunato Abbonetti, consul de la Milice.

Étaient présents : Giunta, Pagliani, Coppola, Resega, Savinio.

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 Les condamnés en attente de leur exécution (Ciano deuxième à droite, regarde derrière lui)

Légalité du procès

Le ministre de la Justice Piero Pisenti, après avoir examiné les actes du procès, a soutenu que le procès réalisé en ces termes n'était pas légal. Il manquait les preuves de connivence entre les signataires et la maison royale, le vote s'est déroulé de manière irrégulière et l'accusation de haute trahison n'a pas été démontrée parce que le Duce était au courant de l'ordre du jour. Mussolini savait que ce procès était une absurdité juridique, mais il le jugeait nécessaire. Il semblait même décidé à obtenir d'autres têtes : il a remis à Vecchini le mémoire d'Ugo Cavallero où était évoquée une tentative de coup d'État de la part de celui-ci et de Roberto Farinacci. Farinacci ne sera pas jugé parce qu'il n'apparaissait pas parmi les signataires de l'ordre du jour Grandi, et c'est seulement à eux qu'était destiné le décret-loi du tribunal spécial extraordinaire. Mais cela n'est pas clairement indiqué, et Farinacci fait partie de ceux qui ont comploté pour prendre en mains le pouvoir sous le couvert du roi. Le journaliste était protégé par les Allemands et ne pouvait être touché.

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Le peloton d'exécution

L'affaire Ciano

Galeazzo Ciano, gendre de Mussolini, époux d'Edda, la fille préférée du Duce, s'enfuit à Munich persuadé d'y trouver une protection. En réalité il se jette dans la gueule du loup. Heinrich Himmler lui a promis un avion pour l'Espagne en échange de son journal personnel dans lequel étaient annotés tous les rapports que les Allemands avaient eu avec les membres du fascisme. De plus, il est convaincu de trouver une protection pour avoir tenu les Allemands informés des déplacements du Duce de prison en prison. Il ne sait pas qu'entre-temps à la radio Vittorio Mussolini, Farinacci et Pavolini accusent chacun à leur tour les traîtres du fascisme et Ciano, en particulier, devient la cible sur laquelle retombent toutes les amertumes des fascistes. Mussolini rencontre Ciano à Munich et lui laisse croire qu'il lui a pardonné. Hitler décide de laisser faire, ce qui importe aux Allemands est de récupérer le journal et pour cela, le jour de l'arrestation de Ciano, ils le font accompagner par Frau Betz, la seule personne avec qui Ciano pourra parler pendant son isolement en attente de son procès. Giovanni Preziosi, fanatique particulièrement apprécié des nazis, se déchaîne contre Ciano.

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De gauche à droite, les corps de Bombacci, Mussolini, sa maitresse Petacci, Pavolini et Starace sur la Piazzale Loreto à Milan

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Clara Petacci (1912-1945) maitresse de Mussolini

Les votes

Les votes se font à bulletins secrets. Il y a un premier vote pour décider de la culpabilité puis, une seconde fois, pour décider s'il faut concéder des circonstances atténuantes. Au premier vote, tous sont déclarés coupables. Les circonstances atténuantes sont concédées seulement à Tullio Cianetti, condamné à trente ans, en fait pour peu de mois compte tenu de la situation. Les résultats des votes expriment la volonté du Duce qui est sûr que les juges suivront les directives décidées à Gargano.

Les condamnations à mort furent exécutées le 11 janvier 1944 au polygone de tir de Porta San Procolo par un peloton d'exécution de trente fascistes par décision d'Alessandro Pavolini. Les recours en grâce furent présentés à Mussolini alors que les condamnations avaient déjà été exécutées.


16/03/2013
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