LES PROCÈS MILITAIRES 1945

LES PROCÈS MILITAIRES 1945

PROCES NUREMBERG


LE PROCES DE NUREMBERG

Création du tribunal

Le Tribunal de Nuremberg a été créé le 8 août 1945 par l'Accord quadripartite de Londres (Royaume-Uni, URSS, Etats-Unis et France). Cet accord constitue le Statut du Tribunal.

 En exécution de l’Accord signé le 8 août 1945 par le Gouvernement Provisoire de la République Française, le Gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, du Royaume Uni de Grande-Bretagne et de l’Irlande du Nord, et de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, un Tribunal Militaire International (dénommé ci-après le Tribunal), sera créé pour juger et punir de façon appropriée et sans délai, les grands criminels de guerre des pays européens de l’Axe. Le Tribunal sera composé de quatre juges, assistés chacun d’un suppléant. Chacune des puissances signataires désignera un juge et un juge suppléant. Les suppléants devront, dans la mesure du possible, assister à toutes les séances du Tribunal. En cas de maladie d’un membre du Tribunal, ou si, pour toute autre raison, il n’est pas en mesure de remplir ses fonctions, son suppléant siègera à sa place. Chaque Signataire prendra les mesures nécessaires pour assurer la présence aux enquêtes et aux procès des grands criminels de guerre qu’il détient et qui devront être jugés par le Tribunal Militaire International. Les Signataires devront également employer tous leurs efforts pour assurer la présence aux enquêtes et aux procès devant le Tribunal Militaire International de ceux des grands criminels qui ne se trouvent pas sur le territoire de l’un des Signataires. 

A) La présence des quatre membres du Tribunal ou, en l’absence de l’un d’eux, de son suppléant, sera nécessaire pour constituer le quorum. 
B) Avant l’ouverture de tout procès, les membres du Tribunal s’entendront pour désigner l’un d’entre eux comme président, et le président remplira ses fonctions pendant toute la durée du procès, à moins qu’il n’en soit décidé autrement par un vote, réunissant au moins trois voix. La présidence sera assurée à tour de rôle par chaque membre du tribunal pour les procès successifs. Cependant, au cas où le Tribunal siègerait sur le territoire de l’un des quatre Puissances signataires, le représentant de cette puissance assumera la présidence. 
C) Sous réserve des dispositions précédentes, le Tribunal prendra ses décisions à la majorité des voix ; en cas de partage égal des voix, celle du président sera prépondérante, étant entendu toutefois que les jugements et les peines ne seront prononcés que par un vote d’au moins trois membres du Tribunal. 

En cas de nécessité et selon le nombre des procès à juger, d’autres tribunaux pourront être créés; la composition, la compétence et la procédure de chacun de ces tribunaux seront identiques et seront réglées par le présent Statut. 

Crimes contre la paix, c'est-à-dire d'avoir décidé, préparé, organisé la guerre,

Crimes de guerre, c'est-à-dire d'avoir violé les règles de la guerre, en exécutant des prisonniers de guerre, par exemple, en ne respectant pas les Conventions de Genève,

Crimes contre l'humanité, c'est-à-dire d'avoir organisé la déportation et le massacre systématique de populations désarmées, en particulier dans les camps de concentration et d'extermination.

Les juges sont des Français, des Américains, des Anglais et des Soviétiques.

Français

Juges  Henri Donnedieu   de Vabres  

Assesseurs    André Falco

ProcureursFrançois de Menthon, puis Champetier de Ribes

Américains

Juges              Francis Biddle

Assesseurs      John Parker

Procureurs  Robert Jackson 

Anglais

Juges             Lord Justice Geoffrey Lawrence

Assesseurs    Sir Norman Birket

Procureurs    Sir David Maxwell-Fyfe, puis Sir Hartley Shawcross

Soviétiques

Juges            Général Nikitchenko

Assesseurs   Colonel Volchkov

Procureurs    Général Rudenko

Au cours de ce procès, 4 organisations sont déclarées criminelles

Le NSDAP (le parti nazi)

La S.S.

Le S.D. (Service de Sécurité)

La Gestapo (Police politique).

Les avocats : Chaque accusé a choisi un avocat sur une liste où, en principe, ne figure aucun nazi. Les organisations criminelles ont eu des avocats commis d'office. Quelques noms : Le Dr. Alfred Seidl fut l'avocat de Rudolf Hess et de Hans Frank.
L'avocat de Bormann était le Dr. Bergold et le Dr. Marx.l'avocat de Streicher. L'avocat de la défense de la S. S. était le Dr. Babel. Certains étaient des avocats de renom comme l'avocat de Schacht, le Dr Rudolf Dix, ancien bâtonnier de Berlin, ou Otto Stahmer, avocat réputé de Hambourg qui défendait Göring ou encore Hermann Jahrreis, professeur de droit international.
Ils furent écoutés et le président  Lawrence les respectait, faisant preuve à leur égard d'impartialité. On peut dire qu'ils ont eu la parole dans des conditions de dignité et de justice, même si leur tâche n'était pas très facile.

Liste des principaux accusés

 

Hermann Göring (1893-1946)
Fils d'un haut fonctionnaire colonial, il  fut l'un des as de l'aviation durant la Première Guerre mondiale, et abondamment décoré. Désemparé par la défaite, il alla travailler comme pilote commercial en Suède où il épousa la riche comtesse Karin Fock. Revenu en Allemagne, il rencontra Hitler en octobre 1922 et adhéra au parti nazi dont il devint le chef des SA. Il participa au putsch de Munich (1923) où il fut blessé. Réfugié en Autriche, il put rentrer grâce à une amnistie et fut élu au Reichstag en 1928. Lié à l'aristocratie et à la banque, il joua un rôle important dans la conquête légale du pouvoir : il fit se rencontrer Hitler et Hindenburg en octobre 1931. Président du Reichstag en août 1932, il usa de son influence sur Hindenburg pour qu'il nomme Hitler chancelier (janvier 1933).
Commissaire à l'aviation et ministre de l'intérieur de Prusse, il utilisa les SA pour briser toute résistance à l'établissement de la dictature : incendie du Reichstag (février 1933), création de la Gestapo (avril 1933). Il dut cependant s'effacer devant Himmler et se consacra au réarmement et à la reconstitution de la Luftwaffe. Il fut nommé feld-maréchal en février 1938. il vivait alors dans le luxe, avec sa seconde épouse l'actrice Emmy Sonnemann. Bien que désigné par Hitler au début de la guerre comme son, successeur éventuel, il devint réticent face aux risques encourus par le déclenchement des hostilités. Il fut fait maréchal du Reich en juillet 1940 mais à la suite de la défaite de la Luftwaffe dans la bataille d'Angleterre, son influence déclina. Détesté par Himmler, Bormann et Goebbels, il passa alors son temps dans sa luxueuse résidence de Karinhall, menant une existence de satrape et s'adonnant aux stupéfiants. Le 23 avril 1945, constatant que Hitler demeuré dans Berlin n'avait plus de liberté d'action, il se déclara prêt à assurer la direction de ce qui restait de l'allemagne. Accusé de trahison par Bormann , il fut démis de toutes ses fonctions par Hitler. Tombé aux mains des Américains, il subit une cure de désintoxication avant d'être jugé à Nuremberg où il revendiqua son passé. Grâce à des complicités, il se suicida dans sa cellule pour échapper à la pendaison.

Rudolf Hess (1894-1987)
Fils d'un commerçant allemand établi en Égypte, il fit la Guerre de 1914 comme aviateur et entra au parti nazi dès juin 1920. Il participa au putsch de Munich (novembre 1923) et fut enfermé à la prison de Landsberg avec Hitler auquel il servit de secrétaire pour Mein Kampf. Devenu un ami intime de Hitler, il fut nommé son représentant en avril 1933 et ministre sans portefeuille en décembre 1933. Membre du conseil de défense du Reich, il était considéré comme le deuxième successeur de Hitler après Göring . Le 10 mai 1941, il partit seul avec un avion Messerschmitt pour l'Écosse, espérant convaincre les Anglais de conclure une alliance contre l'URSS. Les Anglais l'emprisonnèrent et il  fut condamné à la prison à vie à Nuremberg, il s'est suicidé dans la prison de Spandau à Berlin, en 1987.

Julius Streicher (1885-1946)
Instituteur, puis officier en 1914-1918, violemment antisémite, il rencontre Hitler dès 1921. Il était alors le responsable de l'extrême-droite de Franconie, ce qui contribua à faire de Nuremberg une ville phare du Parti Nazi. Il participe au putsch manqué de Munich en novembre 1923. Il fut le directeur du journal antisémite Der Stürmer de 1923 à 1945. Gauleiter nazi de Franconie (1925-1940), député au Reichstag en 1933, connu pour ses violences verbales contre les Juifs. Tombé en disgrâce durant la Seconde guerre mondiale. Il est jugé à Nuremberg, ville dont il avait fait un bastion nazi.

Hjalmar Schacht (1877-1970)
Fils d'un riche commerçant danois, puis naturalisé américain, il fit ses études en Allemagne et entra à la Dresdner Bank (1903-1916). Nommé président de la Reichsbank en décembre 1923, il parvint à stabiliser le nouveau mark après la crise hyperinflationniste désastreuse de 1923 mais donna sa démission en 1930 pour protester contre la poursuite du paiement des Réparations. Bien qu'ayant peu de sympathie au départ pour les nazis, il admira leur succès électoraux, fit la connaissance de Hitler et facilita les contacts de celui-ci avec les milieux financiers en 1932. Il accepta de reprendre la tête de la Reichsbank en mars 1933 et devint ministre de l'économie de 1934 à 1937. Cependant, il se heurta à Göring , chargé du Plan de quatre ans, réclama une diminution des dépenses d'armement et devint suspect au régime. Il dut abandonner la présidence de la Reichsbank en 1938, resta ministre sans portefeuille jusqu'en janvier 1943. Entré en contact avec les conjurés du 20 juillet 1944, il fut arrêté et envoyé au camp de Dachau. Libéré par les Américains, il fut emprisonné aussitôt comme ancien ministre de Hitler.

Walther Funk (1890-1960)
Journaliste, spécialiste des questions financières, il remplaça Schacht au début de 1938 comme ministre de l'Economie du Reich et fut nommé président de la Reichsbank. Condamné à la prison à perpétuité en 1946 à Nuremberg, il fut libéré en 1957.

Wilhelm Frick (1877-1946)
D'une famille paysanne du Palatinat, il devint fonctionnaire de police en 1917 et se rallia très tôt au parti nazi. Il participa au putsch de Munich en 1923, fut élu député au Reichstag en 1924. Comme ministre de l'Intérieur du Land de Thuringe (1930-1931), il fut le premier nazi à accéder à un poste ministériel. Le 30 janvier 1933, il devint ministre de l'Intérieur du Reich dans le premier gouvernement de Hitler et joua un rôle essentiel dans l'établissement de la dictature. En 1943, il dut s'effacer devant Himmler et devint protecteurde Bohème-Moravie où il se fit connaître par sa férocité. Pendu après le procès de Nuremberg.

Joachim von Ribbentrop (1893-1946)
D'une famille d'officiers, il partit jeune pour le Canada puis revint en 1914. Il termina la guerre comme lieutenant, puis commença une carrière de voyageur de commerce international en représentant les vins mousseux Henkell. Il se rallia à Hitler tardivement, durant l'été 1932 et devint conseiller de Hitler pour les affaires internationales. Ambassadeur à Londres (1936-1938), il provoqua un scandale en faisant le salut nazi devant le roi, lors d'une réception à la cour. Il succéda à Von Neurath comme ministre des Affaires Étrangères en 1938. son grand succès fut la signature du Pacte germano-soviétique d'août 1939. Il poussa au déclenchement de la guerre contre l'URSS en 1941 et finit par perdre tout crédit auprès de Hitler.

Franz von Papen (1879-1969)
En 1932, le président Hindenburg nomma Franz von Papen pour succéder à Brüning. Cet aristocrate de cinquante-deux ans, sans passé politique, était lié à l'extrême droite du Parti du Centre-catholique. Début juin 1932, Papen prit la tête de ce qu'on a appelé le cabinet des barons  en raison du nombre d'aristocrates conservateurs qui y siégeaient. A Nuremberg, Von Papen fut accusé d'avoir conspiré avec Hitler pour persuader Hindenburg de prendre Hitler dans le gouvernement comme Chancelier du Reich. Von Papen, ancien chancelier rencontra en effet Hitler chez le banquier Schroeder le 4 janvier 1933, pour évoquer l'arrivée au pouvoir de ce dernier. Très introduit dans les milieux catholiques, il a permis  le raliement du Zentrum de Ludwig Kaas en mars 1933. Il a permis la signature d'un concordat entre Hitler et le cardinal  Eugenio Pacelli qui deviendra Pie XII (juillet 1933). Son influence fut ensuite très réduite. Il fut ambassadeur à Vienne de 1934 à 1938, puis à Ankara de 1939 à 1944. Après l'acquittement de Nuremberg, un tribunal allemand le condamna aux travaux forcés mais il fut libéré en 1949.

Ernst Kaltenbrunner (1903-1946)
Nazi autrichien qui participa à la préparation de l'Anschluss (1938) et devint le chef de la police de Vienne de 1938 à 1943. Il succéda à Heydrich à la tête de l'Office suprême de sécurité du Reich (RSHA) en 1943.

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Hans Fritzsche (1900-1953)
Responsable du contrôle de la presse allemande, puis à la tête de la radio au ministère de la propagande, sous les ordres de Joseph Goebbels . Remarquable pour une voix qui sonnait comme celle de  Goebbels à la radio, Fritzsche diffusait la propagande nazie.

Albert Speer (1905-1981)
D'une famille d'architectes, il fit lui-même des études d'architecture et fut diplômé en 1927. Il adhéra au Parti nazi en 1931 et se fit remarquer de Hitler par sa décoration de la fête du 1er mai 1933. On lui confia la mise en scène du congrès du Parti nazi à Nuremberg. Devenu architecte officiel du IIIe Reich, il construisit le pavillon allemand de l'exposition universelle de Paris (1937), la nouvelle chancellerie du Reich (1939) Devenu l'intime de Hitler, il succéda à Todt comme ministre de l'armement en 1942.  Il envisagea un attentat contre Hitler au moyen de gaz toxiques répandus dans le bunker en 1944 et s'efforça d'empêcher les destructions ordonnées par le Führer. Il fut membre du gouvernement Dönitz en 1945. Il fut condamné à Nuremberg pour avoir conspiré en vue de réduire des millions de personnes en esclavage en les faisant travailler dans les industries d'armements allemandes.

Fritz Sauckel 1894-1946)
Marin sur des navires de commerce puis ouvrier d'usine, il adhéra en 1923 au parti nazi, dont il devint Gauleiter en Thuringe en 1927. Chef du gouvernement de Thuringe en 1932, puis Reichsstatthalter de Thuringe en 1933, il fut nommé plénipotentiaire général pour l'emploi de la main d'oeuvre en 1942 et organisa à ce titre les déportations de travailleurs des pays occupés vers l'Allemagne.

Wilhelm Keitel (1882-1946)
D'une famille de paysans, il entra dans l'armée en 1901 et fut officier d'état-major pendant la Première guerre mondiale. Général en 1934, chef d'état-major du ministre nazi von Blomberg en 1935, il fut nommé commandant suprême de la Wehrmacht après la disgrâce de von Blomberg en 1938. Obéissant sans réticences aux ordres de Hitler, il couvrit les massacres organisés au cours de la campagne de Russie (massacres des Juifs, exécutions des commissaires politiques de l'Armée Rouge). Après l'attentat manqué contre Hitler de juillet 1944, il laissa faire l'exécution de centaines d'officier de l'armée allemande. Il signa la capitulation de l'Allemagne le 8 mai 1945 et fut presque aussitôt arrêté puis jugé à Nuremberg.

Alfred Jodl (1890-1946)
Officier allemand, colonel en 1935, général chef du bureau des opérations du commandement suprême de la Wehrmacht à partir de 1938, il fut l'adjoint de Keitel durant toute la Seconde Guerre mondiale. A ce titre, il signa des ordres d'exécution de prisonniers et fut condamné à mort et pendu.

Erich Raeder (1876-1960)
Amiral, organisateur du réarmement de la marine allemande en dépit du traité de Versailles, commandant en chef de la marine jusqu'en 1943. La décision de Hitler en 1943 de désarmer les grands navires de surface au profit des seuls sous-marins entraîna sa démission. Il fut remplacé par Dönitz . Condamné à la prison à perpétuité par le Tribunal militaire international en 1946, il fut libéré en 1955.

Karl Dönitz (1891-1980 )
Amiral allemand. Spécialiste de la guerre sous-marine dès 1916, il fut l'un des artisans de la renaissance de la flotte allemande sous le nazisme, à partir de 1934. Hitler fit appel à lui pour remplacer Raeder en janvier 1943, comme chef de la Kriegsmarine, avec le titre de Grand Amiral. Bien que sans liens directs avec le mouvement nazi, il fut fidèle jusqu'au bout à Hitler qui le nomma pour prendre sa succession le 30 avril 1945. Il forma un gouvernement qui signa la capitulation sans condition le 8 mai 1945 et fut dissous par les Alliés le 22 mai. Condamné à dix ans de prison,  il fut libéré exactement après 10 années.

Baldur von Schirach (1907-1974)
D'une famille d'officiers, de mère américaine, il adhéra en 1925 au parti nazi. Il devint chef des étudiants hitlériens en 1929, puis chef des Jeunesse Hitlériennes en 1931, poste qu'il conserva jusqu'en 1940. Il joua un rôle important dans l'embrigadement nazi de la jeunesse. Il est connu pour avoir prononcé publiquement la phrase célèbre : Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver! (tirée d'une pièce nationaliste de Hanns Johst). Il fut nommé Gauleiter de Vienne en 1940, il mena une politique d'arrestations et de déportation des Juifs mais protesta en 1943 contre l'extermination systématique et les massacres de l'Est, puis tomba en disgrâce.

Konstantin von Neurath (baron) (1873-1956)
Ambassadeur à Copenhague en 1919, à Rome en 1922 puis à Londres en 1930, il devint ministre des Affaires Étrangères de Von Papen en juin 1932 et conserva ce poste dans les premières années du nazisme : il est ministre au moment du retrait de l'Allemagne de la SDN (octobre 1933), de la remilitarisation de la Rhénanie (mars 1936) et de la préparation de l'Anschluss. A ce titre, il est considéré comme l'un des préparateurs de la guerre mondiale. Il abandonne cependant son poste en février 1938. Il est remplacé par Ribbentrop . Nommé protecteur de la Bohème-Moravie, il est jugé inefficace et remplacé en 1941 par Heydrich . Condamné à 15 ans de prison à Nuremberg, il fut libéré en 1954 après  8 années.

Arthur Seyss-Inquart (1892-1946)
Né en Moravie, alors dans l'Empire des Habsbourg, il devint avocat à Vienne en 1921, entra en contact avec le parti nazi allemand et prépara l'Anschluss. Il devint chancelier d'Autriche à la démission de Schuschnigg, puis, après l'annexion de mars 1938, Reichstatthalter (gouverneur) de l'Autriche. Ministre du gouvernement nazi (mai 1939), représentant du Gouverneur général à Cracovie (automne 1939) au moment du choix de l'emplacement du futur camp d'Auschwitz (voir Chronologie du camp d'Auschwitz ), il fut nommé en mai 1940, commissaire du Reich pour les Pays-Bas. A ce titre, il porte la responsabilité des exactions et déportations qui eurent lieu jusqu'en 1945.

Martin Bormann (1900-1945?)
D'abord agriculteur, il adhère au parti nazi en 1925. Rechsleiter en 1933 et chef de cabinet de Rudolf Hess , il lui succède en mai 1941 comme chef de la chancellerie du parti nazi. A partir de 1943, il devient l'un des plus proches conseillers de Hitler. Il disparaît dans la nuit du 1er au 2 mai 1945. Il a été jugé par contumace au procès de Nuremberg mais des rumeurs non confirmées ont signalé sa présence en Amérique Latine dans les années 50.

Hans Franck (1900-1946)
Avocat de Hitler, il fut nommé à la tête du Gouvernement Général de Pologne et à ce titre dirigea les exactions contre les Polonais et la mise en oeuvre de la politique des Ghettos et de l'extermination des Juifs.

Alfred Rosenberg (1896-1946)
D'une famille allemande des pays baltes, il fit des études d'ingénieur -architecte. Établi à Munich en 1918, il fréquenta la Société de Thulé et se rallia aux  doctrines racistes de Dietrich Eckart (1868-1923) qui le présenta à Hitler. Il participa au putsch de Munich en 1923. Devenu idéologue du parti nazi, il diffusa le faux antisémite Le Protocole des Sages de Sion, développa ses théories racistes dans Le Mythe du Vingtième Siècle (1930). Pour lui, la race est le principe facteur déterminant la science, l'art et la culture. Après 1933, il eut un rôle secondaire aux Affaires étrangères, puis fut chargé à partir de 1940 de la confiscation des oeuvres d'art et des bibliothèques volées au Juifs. Il fut nommé ministre des Territoires de l'Est en 1941 et à ce titre responsables des massacres organisés à l'Est. 


17/03/2013
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