LES PROCÈS MILITAIRES 1945

LES PROCÈS MILITAIRES 1945

PROCES HONGRIE


PROCÈS HONGRIE ET ROUMAIN

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Laszlo Csatari, qui fut le criminel de guerre nazi le plus recherché au monde, est décédé à l'âge de 98 ans. Inculpé en juin, le Hongrois devait être jugé fin septembre en Slovaquie.

Jusqu'au bout, il aura échappé à la justice. Laszlo Csatari, 98 ans, est mort samedi des suites d'une maladie, a annoncé lundi à l'AFP son avocat. Il est longtemps resté le criminel de guerre nazi le plus recherché au monde, selon la liste établie par le Centre Simon Wiesenthal de Jérusalem. Le Hongrois avait été arrêté à Budapest en juillet 2012 et était depuis lors assigné à résidence à son domicile, dans la capitale hongroise. Il est mort samedi matin à l'hôpital où il était soigné pour des maux intestinaux et a finalement contracté une pneumonie, a précisé l'avocat Gabor Horvath.

Après un an d'enquête, Laszlo Csatari avait été inculpé le 18 juin dernier pour crimes contre l'humanité. Son procès devait commencer en Slovaquie le 28 septembre pour déterminer sa responsabilité dans la déportation vers les camps d'extermination nazis, de 1941 à 1944, de 12.000 à 15.700 juifs détenus dans le ghetto de Kosice. Pendant la seconde guerre mondiale, cette ville aujourd'hui slovaque était sous administration de la Hongrie, alliée de l'Allemagne nazie. Laszlo Csatari y aurait été nommé à l'automne 1942 chefs de la police.

Condamné à mort en 1948

Des obstacles juridiques empêchaient toujours sa comparution au banc des accusés en Slovaquie. Sa condamnation à mort par contumace en 1948 prononcée par la justice tchécoslovaque s'était commuée en avril 2013 en réclusion à perpétuité - la peine de mort ayant depuis été abolie - ouvrant ainsi la voie à son extradition réclamée par Bratislava.

Laszlo Csatari a toujours nié toutes les accusations à son encontre. Il démentait notamment avoir été le commandant de la police du ghetto de Kosice, bien que le Musée de l'Holocauste à Budapest avait présenté un document signé de sa main en cette qualité. Il battait régulièrement les Juifs à mains nues ou avec un fouet sans aucune raison, sans égard à l'âge, le sexe ou à l'état de santé des détenus, indiquait également en juin l'office du procureur en Hongrie. Il avait interdit de découper des fenêtres dans les parois d'un wagon de transport ferroviaire de marchandises dans lequel s'entassaient quelque 80 personnes, qui n'avaient ainsi pas accès à de l'air frais, relevait-il aussi.

Après sa condamnation à mort, Laszlo Csatari s'était réfugié au Canada où il gagnait sa vie comme marchand d'art. En 1995, les autorités canadiennes ayant découvert sa véritable identité, il s'était alors enfui en Hongrie où il a vécu, apparemment sans être inquiété, jusqu'à son arrestation en plein Budapest. Depuis l'arrivée au pouvoir du Premier ministre conservateur Viktor Orban, l'Etat hongrois est parfois critiqué pour sa tolérance quant à son rôle durant la guerre mondiale. En témoigne la réhabilitation de Miklos Horthy, régent de la Hongrie et allié d'Adolf Hitler. La justice hongroise avait déjà jugé il y a deux ans un ancien criminel de guerre nazi présumé, Sandor Kepiro, mais ce dernier avait été acquitté faute de preuve. Il est décédé depuis, à l'âge de 97 ans.

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Sándor Képíró (né le 18 février 1914 à Sarkad – mort le 3 septembre 2011 à Budapest) est un ancien capitaine de gendarmerie hongrois. Il a été accusé de complicité d'actes de crimes de guerre.

En 1944, il avait été condamné à 10 ans de prison par un tribunal militaire hongrois, peine ensuite annulée par les autorités de l'époque, puis condamné une deuxième fois par contumace à 14 ans par un tribunal de régime communiste, mais il n'a jamais purgé cette peine, fuyant en Argentine avant de revenir en Hongrie en 1996. Le centre Simon Wiesenthal l'avait placé en tête des criminels nazis les plus recherchés.

Il est arrêté le 14 septembre 2009 par la police hongroise et accusé de complicité d'actes de crimes de guerre sur des civils lors d'une rafle entre les 21 et 23 janvier 1942 à Novi Sad, au cours de laquelle 1 200 civils juifs et serbes furent tués, lors de la Seconde Guerre mondiale.

Sándor Képíró, qui a toujours clamé son innocence, est accusé directement du meurtre de 36 personnes dont il aurait ordonné l'exécution. Le 18 juillet 2011, il est acquitté par le tribunal de Budapest et décède quelques semaines plus tard le 3 septembre 2011.

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L’ancien Premier ministre roumain Ion Antonescu avant son exécution pour crimes de guerre. Camp de Jivava, près de Bucarest, Roumanie, 1er juin 1946.

Après la fin de la guerre, il est ramené en Roumanie et traduit devant le Tribunal du peuple de Bucarest qui le condamne à mort le 17 mai 1946 pour crimes contre la paix, contre le peuple roumain, les peuples de la Russie soviétique, les juifs, les tziganes et autres crimes de guerre, pour avoir provoqué la mort de 500 000 militaires et civils dans la guerre et pour la déportation ou l'exécution de près de 300 000 juifs roumains ou ukrainiens et 15 000 tziganes.

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Constantin Vasiliu et Gheorghe Alexianu lors de leurs exécutions

Il est fusillé aux abords de la prison de Jilava (non loin de Bucarest) le 1er juin suivant, en même temps que Mihai Antonescu, vice-président du Conseil du Royaume de Roumanie de 1941 à 1944, le général de gendarmerie Constantin Vasiliu, ex-sous-secrétaire d'État et Gheorghe Alexianu, ex-gouverneur de Transnistrie. Avant le tir, il lève son chapeau en criant Vive la Roumanie ! Et ses derniers mots après le tir sont, selon le rapport officiel de la Securitate de l'époque : Vous ne m'avez pas tuée, messieurs, tirez encore !

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L’ancien Premier ministre roumain Ion Antonescu (au centre) avant son exécution pour crimes de guerre.

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Un peloton d’exécution roumain se prépare à exécuter l’ancien Premier ministre roumain Ion Antonescu.

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Mihai Antonescu, (né le 18 novembre 1904, condamné à mort le 17 mai 1946 pour crimes de guerre et fusillé le 1er juin 1946, à Jilava) est un avocat et homme politique roumain. Il fut le vice-président du Conseil du Royaume de Roumanie de 1941 à 1944, dans le gouvernement dirigé par Ion Antonescu.

Les deux Antonescu étaient des homonymes sans lien de parenté : le terme de régime Antonescu, utilisé pour désigner le régime politique de la Roumanie durant cette période, leur fait collectivement référence.

Après la Seconde Guerre mondiale, il fut ramené en Roumanie et traduit devant le Tribunal du peuple de Bucarest qui le condamna à mort le 17 mai 1946 pour crimes contre la paix, contre le peuple roumain, les peuples de la Russie soviétique, les juifs, les gitans et autre crimes de guerre, pour avoir provoqué la mort de 500 000 militaires et civils dans la guerre et pour la déportation ou l'exécution de près de 300 000 juifs roumains ou ukrainiens et 15 000 gitans. Il fut fusillé en juin 1946, en même temps qu’Ion Antonescu, président du Conseil du Royaume de Roumanie de 1941 à 1944, le général de gendarmerie Constantin Z. Vasiliu, ex-sous-secrétaire d'État et Gheorghe Alexianu, ex-gouverneur de Transnistrie.


13/07/2014
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