LES PROCÈS MILITAIRES 1945

LES PROCÈS MILITAIRES 1945

PROCES AUSCHWITZ CRACOVIE


ACCUSÉS PROCES AUSCHWITZ-CRACOVIE 1947

  PROCES AUSCHWITZ CRACOVIE

Le procès d'Auschwitz (24 novembre 1947 - 22 décembre 1947, à Cracovie) est celui de 40 membres du personnel du camp de concentration d'Auschwitz devant le Tribunal suprême de Pologne. Les accusés étaient, outre le commandant du camp Arthur Liebehenschel, les médecins Johann Paul Kremer et Hans Münch , 32 officiers, sous-officiers et gardes SS ainsi que 5 gardiennes. Le tribunal a prononcé 23 sentences de mort, 16 peines d'emprisonnement et un acquittement.

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Le procès d'Auschwitz, Cracovie, 1947

Auschwitz est le lieu emblématique de la Shoah avec plus d'un million de victimes. Mais c'est aussi celui de l'extermination de 23 000 tsiganes, de 15 000 prisonniers de guerre soviétiques et de 25 000 personnes de diverses nationalités. C'est enfin le plus meurtrier des camps pour les victimes polonaises indépendamment du génocide juif : environ 150 000 polonais y ont laissé la vie.

Plus de 8 000 officiers, gardes, médecins et auxiliaires féminines SS y ont servi entre 1940 et 1945 ; l'effectif courant de la garnison SS passe de 700 hommes en 1941 à plus de 3 000 en août 1944. Les 40 accusés du procès d'Auschwitz de 1947 ne représentent qu'une fraction de poursuites engagées contre le personnel du camp : 673 personnes sont poursuivies au total par les tribunaux polonais entre 1946 et 1953. D'autres sont jugés par les tribunaux alliés, comme Franz Hössler et Joseph Kramer au procès de Bergen-Belsen en 1945. Certains ne sont jugés que beaucoup plus tardivement, dans les années 1960 en RFA notamment lors du procès de Francfort (Josef Klehr) ou en RDA (Horst Fischer.

Le cadre légal des procès polonais est fixé par la déclaration de Moscou adoptée en octobre 1943 par les Alliés. Elle décide que les criminels nazis seraient « renvoyés dans les pays où ils perpétrèrent leurs actes abominables afin qu'ils puissent être jugés et punis selon les lois de ces pays libérés et des gouvernements libres qui y seraient formés.

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L'entrée d'Auschwitz et son inscription  Arbit macht frei (le travail rend libre)

Le Tribunal suprême de Pologne est créé en janvier 1946 pour juger les principaux auteurs de crimes commis en Pologne sous l'occupation allemande. Il mène sept procès entre 1947 et 1948, dont celui d'Auschwitz, sur la base du décret du 31 août 1944 du gouvernement provisoire polonais sur le châtiment des traîtres à la nation et des criminels nazi coupables de meurtres et de tortures sur des civils ou des prisonniers.

Ce procès tranche par sa sévérité avec les nombreux autres procès polonais du personnel d'Auschwitz.

Des trois commandants (Lagerkommandant) successifs du complexe d'Auschwitz, seul Arthur Liebehenschel est présent au procès. Le principal commandant d'Auschwitz-Birkenau de mai 1940 à décembre 1943, Rudolf Höss, a été jugé séparément par le Tribunal suprême de Pologne en avril 1947. Richard Baer, dernier commandant du camp après mai 1944, meurt en détention en juin 1963 avant son propre procès en Allemagne.

Hans Aumeier  Hauptsturmführer. Lagerführer.

Major (Sturmbannführer) né le 20 août 1906 à Amberg ; Bavière. Quasi-analphabète. Entre au parti NS en 29 (n° 2 700). Officia dans différents camps dont Dachau, Flossenbürg (d’août 38 à janvier 42) puis a été notamment le chef de camp (Schutzhaftlagerführer) puis à Auschwitz sous le commandement de Rudolf Höss  de septembre 42 à août 43. Son arrivée s’explique peut-être par ses bonnes relations avec Höß (les deux étaient allés  à l’école d’Eicke  à Dachau). Il ne se contentait pas d’exécuter les ordres, mais donnait dans l’excès de zèle. Il en est parti à l’automne 43 (sur proposition de Höss) pour le camp de Vaivara en Estonie puis Mysen ou Grini en Norvège où son attitude semble avoir été tout à fait différente. Lorsque les Britanniques l’ont arrêté et interrogé au début de l’été 45, il a d’abord nié toute connaissance sur les chambres à gaz d’Auschwitz, mais plus tard il a détaillé les gazages aux Bunkers 1 et 2. Il a été condamné à mort au procès de Cracovie et exécuté par pendaison en janvier 1948.

August Bogusch Blockführer

Sergent-chef (Scharführer), né le (5 août  1890 à Liblinitz. Entré à la NSDAP en 32 et à la SS en 33. Il est affecté à Buchenwald en 1939 puis à Auschwitz de janvier 41 à janvier 44. Condamné à mort, pendu en janvier 1948.

Therese Brandl Erstaufseherin.

Née en 1902 (ou 1909 selon les sources) à Staudach, Autriche. Elle arrive à Ravensbrück en mars 40 où elle devient rapidement Rapportaufseherin. En mars 42 elle est nommée à Auschwitz 1 comme Rapportführerin puis mutée (en même temps que Maria Mandel) à Birkenau en octobre 42. En novembre 44, devant les avancées de l’Armée Rouge elle est envoyée à Muhldorf (camp annexe de Dachau) puis fuit en avril 45 devant l’arrivée imminente des troupes US. En août 45 elle est arrêtée par l’US Army. Condamnée à mort, pendue en janvier 1948.

Arthur Breitweiser  Unterscharführer.

Sergent (Unterscharführer) né le 31 juillet  1910 à Lwow (Lemberg). À Auschwitz de mai 1944 à janvier 1945. Chef des magasins  d’Auschwitz 1, à partir de mai 1944 . Accusé notamment d’avoir été parmi les premiers à expérimenter le gaz Zyklon B sur des victimes humaines (témoignage de Motz, de Varsovie, ingénieur civil et de Schlupper notamment) puis d’avoir participé aux gazages du block 11. Condamnation à mort commuée en perpétuité après 10 à 14 années de détention selon les sources. Libéré en décembre 1958  Il sera aussi parmi les accusés du procès de Francfort où il sera acquitté.

Alexander Bülow. Sturmmann

Né en 1905. Garde à Auschwitz de novembre 41 à janvier 45. Condamné à 15 ans de prison.

Fritz Buntrock Blockführer et Raportführer.

Sergent (Unterscharführer), né en 1909 à Osnabrück. Entré à la SS en 1935.  Birkenau de juillet 1942 à août 1944. Rapportführer, a participé à la liquidation du camp des familles de Theresienstadt en avril 1944 . Condamné à mort, pendu en janvier 1948.

Luise Danz Aufseherin.

Née en 1917 à Waldorf. Gardienne dans différents camps, elle commença son service au camp des femmes de Ravensbrück. En 1944 elle a été surveillante à Plaszow, Majdanek et Auschwitz. De janvier à avril 45 elle était surveillante au camp des femmes de Malhof. Condamnée à la prison à vie, elle sera libérée en 1956 et vit toujours en 2005.

Erich Dinges Chauffeur.

Né en 1911 à Francfort. En service à Auschwitz en 41 puis de 42 à 44. A été condamné à 5 ans de prison.

Wilhelm Gerhard Gehring

Adjudant-chef (Hauptscharführer), né en 1901 à Osnabrück. Entré dans la SS en 1934. A été garde notamment à Sachsenhausen. À partir de janvier 1942, il occupe diverses fonctions successives à Auschwitz  de janvier 42 à janvier 45. Il est notamment Blockführer au bloc 11 disciplinaire, puis à Monowitz. Condamné à mort. Pendu en janvier 1948.

Paul Götze Blockführer. Garde

Caporal-chef (Rottenführer) né le 13 janvier 1901 à Halle. Est garde à Auschwitz de juillet 42 à août 44. Il y devient chef de bloc en février 1943. Il exerce ensuite cette fonction au camp des tziganes de Birkenau de mai 1943 à août 1944, avant d'être transféré à Buchenwald.  Condamné à mort. Pendu en janvier 1948.

Maximilian Grabner Untersturmführer.

Sous-lieutenant (Untersturmführer) né en 1905 à Vienne. Reçut un enseignement scolaire limité. En 1932 il adhère au parti NS (illégal) puis à la SS lors de l’annexion de l’Autriche. En 1939 il arrive à la Gestapo de Katowice et en juin 40 il devient chef de la section politique (Gestapo) d’Auschwitz jusqu’en novembre 43. En tant que tel, il est responsable de la lutte contre la résistance à l’intérieur du camp, l’empêchement des évasions et l’évitement de tout contact entre les prisonniers du camp et l’extérieur. À ce titre il ordonne les tortures des prisonniers du Block 11. Celles-ci sont effectuées par ses collaborateurs, tel Wilhelm BOGER. Il commandait régulièrement aussi les «vidages du Bunker . Il avait également pour mission de lutter contre la corruption, mais s’est tellement enrichi lui-même qu’en automne 43 il fut accusé par les SS. Lors de son procès à Weimar en 1944 (pour vols réitérés et meurtre d’au moins 2 000 personnes) des difficultés de procédure ont fait qu’il n’a pas abouti. Il est alors revenu à Katowice puis à Breslau. Il a été arrêté en août 45 en Autriche et livré en 47 à la Pologne. Il essaya de nier toute culpabilité lors de son procès. À Cracovie il sera condamné à mort et exécuté (pendu en janvier 1948).

Hans Hofmann Garde

 Caporal-chef (SS) (Rottenführer) né en 1919 à India (Yougoslavie). A été affecté à Auschwitz d’octobre 42 à janvier 45. Il y travaille notamment au département politique. A été condamné à 15 ans de prison. Libéré en juillet 1956.

Rudolf Höss Obersturmbannführer.

Né en 1900. Membre du parti nazi (n°3 240) et des SS. A débuté à Dachau le 1er décembre 1934. Le 1er avril 1935 il est Blockführer, un an plus tard, Raportführer. Le 1er août 38 il est transféré à Sachsenhausen dont il sortira Hauptsturmführer. Il occupe ensuite la fonction de commandant du camp de concentration puis d'extermination d'Auschwitz du 1er mai 1940 à la fin octobre 1943. Il a l'ordre d'Himmler d'en faire un centre de la solution finale. Après son départ d'Auschwitz, il a travaillé dans les services de la SS-WVHA. Il devient inspecteur des camps. A partir d'avril 45, il se cache sous le nom de Frantz Lang. Arrêté le 11 mars 46, il fut mis à disposition des autorités Polonaises et emprisonné à Cracovie. Condamné à mort par le tribunal national (jugement du 02 avril 1947), la sentence a été exécutée par pendaison au camp d'Auschwitz (entre le KI et sa villa) le 16 avril de la même année. Durant sa détention, R. Höss a rédigé ses mémoires.

Heinrich Josten Obersturmführer.

Lieutenant (Obersturmführer), né le 11 décembre  1893 à Malmedy. Il entre à la SS en 33 (n°92.316) et peu après au NSDAP (n°1.593.636). Il est successivement affecté à Flossenburg (en tant que garde) puis à Sachsenhausen. Il est envoyé à Auschwitz en novembre 40. Le 20 avril 41 il devient responsable de l'équipement militaire de la garnison du camp. Fin 42 il devient responsable du travail des prisonniers. En octobre 43 il devient adjoint du chef de camp Lagerführer d'Auschwitz 1. Lors de l'évacuation, il est transféré à Nordhausen puis à Belsen. Il est accusé d'avoir participé au gazage des Juifs de Hongrie à Birkenau en 44, d'avoir abattu des prisonniers à Auschwitz 1 d'avoir et pris part à des pendaisons. Condamné à mort, il est pendu en janvier 1948 à la prison de Cracovie. 

Karl Jeschke Garde.

Né en 1890 à Hehenliebenthel. À Auschwitz de 40 à 45. 3 ans de prison.

Hans Koch Garde

Né en 1912 à Tangerhütte. Garde à Auschwitz de 40 à 45. Prison à vie. Mort en prison, à Gdansk en juillet 1955.

Josef Kollmer Obersturmführer.

Lieutenant (Obersturmführer), né le 26 février  1901 à Handlern (Bavière). Il entre à la SS en 35 (n°267.573) et au NSDAP en 37 (n°4.263.096) . Au début de janvier 41 il arrive à Auschwitz en tant que garde. En août 43 il devient commandant d'une compagnie de gardes à Auschwitz Birkenau. D'octobre 43 à mai 44 il est à Nordhausen. Il revient ensuite à Auschwitz et d'août à novembre 44 il commande l'ensemble de la garde d'Auschwitz 3 (Monowitz). Condamné à mort, il est pendu en janvier 1948.

Franz Xaver Kraus Sturmbannführer.

Major (Sturmbannführer) né le 27 septembre 1903 à Munich. Entre au NSDAP en janvier 31 (n°405.816) et en novembre à la SS (n°16.299). Il est d'abord affecté à Esterwegen puis à la prison de la Gestapo à Berlin, à Sachsenhausen, à Oranienburg, à Mogilev (de l'hiver 41 à l'hiver 42), à Breslau. Il est muté à Auschwitz le 1er novembre 44. Dont il devient le dernier chef de camp Schutzhaftlagerführer. Il reçoit l'ordre de tuer les prisonniers restés au camp après l'évacuation. Il y revient ainsi les 24 et 25 janvier avec ses hommes avant de fuir du fait de l'extrême proximité des troupes Soviétiques. Il est condamné à mort et exécuté par pendaison  en janvier 1948.

Johannes Paul Kremer Obersturmführer.

Lieutenant (Obersturmführer), né  le 6 décembre 1883 à Stelberg. Après son service militaire (1909-1910) il étudie la philosophie et la médecine et obtint le titre de docteur dans les deux domaines. En 32 il adhère au parti NS et en 34 à la SS. En 36 il écrit sa thèse sur la privation de nourriture et devient professeur d’anatomie à l’Université de Münster. Il arrive à Auschwitz le 30 août 42 à novembre 1942, en tant que médecin et prend part à une première sélection. Il tenait un journal qui permet de certifier qu’il prit part à 14 sélections au moins et aux gazages afférents. À Auschwitz il poursuit ses études sur son thème de travail et entreprend des expériences sur les modifications du tissu musculaire dues à la dénutrition . Il se fait livrer des musulmans  qui sont installés vivants sur la table de dissection (il les appelle d’ailleurs  lebendfrischem Material ) afin qu’il puisse les interroger avant que son infirmier ne fasse la piqûre de phénol mortelle. Peu après son départ d’Auschwitz (novembre 42), il réintègre l’université. En juin 45 il est arrêté par les Anglais, en 46 il est livré à la Pologne, jugé à Cracovie, il est condamné à mort en décembre 1947. Cette peine a été commuée en perpétuité. En janvier 1958 il est libéré pour bonne conduite et du fait de son âge (74 ans). Il est à nouveau jugé en Allemagne en 1960, il est également l'un des témoins du second procès d'Auschwitz en 1964  de Francfort comme témoin. Il meurt en 1965 à Münster. 

Hildegard Lächert Aufseherin.

Née en 1920 à Berlin. En 42 elle est à Ravensbrück puis (d'octobre 42 à août 43) à Majdanek. Elle sera ensuite gardienne à Plaszow puis à Birkenau d’avril à juin/juillet 44 (camps de Rajsko et Budy). Elle était mère de deux enfants. Condamnée à 15 ans de prison, elle est relâchée en 1956. Elle sera de nouveau en procès à Düsseldorf (novembre 1975- juin 1981) avec 15 autres accusés de Majdanek. Beaucoup de témoignages sur son comportement sadique seront entendus. Sa peine sera alors de 12 ans. Elle meurt en 1995.

Anton Lechner Garde

Né en 1907 à Bachers. Garde à Auschwitz de février 41 à décembre 44. Prison à vie.

Arthur Liebehenschel  Obersturmbannführer.

Né à Poznan en 1901. Rejoint le parti NS en 32 et la SS en 33 (n°39 254). En 34 il est au KL Lichtenberg puis passe rapidement au service de l’inspection des camps (installé à Berlin puis à proximité du camp de Sachsenhausen). En 42 il est l’adjoint du Brigadeführer Richard GLÜCKS, le chef de tous les camps. En novembre 43 il remplace HÖSS en tant que commandant d’Auschwitz (jusque mai 44) ce qui entraîne quelques améliorations dont la suppression des sélections au Bunker du block 11, la destruction du mur noir et la non-utilisation des cellules debout . Les sélections dans le camp sont moins fréquentes également, mais les meurtres de masse de Juifs se poursuivent sans changement. C’est le moment où Auschwitz est séparé en trois camps, chacun étant dirigé par son propre commandant. Tombé en disgrâce pour son manque de poigne et pour avoir voulu se marier avec une femme  ayant fait honte à la race  (Rassenschande begangen zu haben) parce qu’elle avait fréquenté un garçon Juif des années auparavant, Liebehenschel est muté à Majdanek où il sera commandant du camp. Il est arrêté par les Américains et livré à la Pologne qui le juge à Cracovie où il est condamné à mort et pendu en janvier 1948.

Eduard Lorenz Blockführer.

Né en 1921 à Neudorf. À Auschwitz de janvier 42 à janvier 45. 15 ans de prison.

Herbert Ludwig Blockführer.

Adjudant (Oberscharführer), né le 16 octobre 1904 à Grisbach. À Auschwitz d’octobre 40 à janvier 45. Condamné à mort. Pendu en janvier 1948.

Les auxiliaires féminines SS (Aufseherin) apparaissent à Auschwitz en mars 1942 avec la création du premier camp des femmes, déplacé ensuite à Birkenau en août 1942, dont ont notamment témoigné Charlotte Delbo et Marie-Claude Vaillant-Couturier. La plupart de ces gardiennes sont formées au camp de Ravensbrück. Telles qu'elles sont décrites dans les mémoires de Rudolf Höss, ces Aufseherin auraient été à ses yeux parmi les pires éléments sous ses ordres ; il leur reproche vols, relations homosexuelles avec les détenues (l'une de ses phobies) et d'une manière générale de constantes négligences dans leur service. Certaines ont été jugées lors d'autres procès, en particulier Irma Grese au procès de Bergen-Belsen en 1945.

Maria Mandel

Aufseherin (inspectrice), née le 10 janvier 1912 1912 à Münzkirchen (Autriche). A été gardienne c'est à dire surveillante à Lichtenberg en 1938, elle part à Ravensbrück en mai 39 où son comportement lui vaut une promotion, elle devient Oberaufseherin (inspectrice supérieure, ou surveillante chef). En septembre ou octobre 42 elle est mutée à Auschwitz et devient chef du camp des femmes (Lagerführerin) à Birkenau jusqu'en novembre 44. Elle est connue pour son comportement violent et son plaisir à sélectionner. Fin 44 elle est mutée à Mühldorf en Bavière à l'automne 1944. . Elle sera arrêtée par l'armée US en août 45 et interrogée. Elle est décrite comme intelligente et cruelle. Condamnée à mort et exécutée par pendaison en janvier 1948.

Adolf Medefind Garde 

Né en 1908 à Koenigshütte. À Auschwitz de 42 à janvier 45. Prison à vie

Karl Ernst Mockel Obersturmbannführer.

Né en 1901 à Klingenthal (Silésie). Au NSDAP en novembre 25 (n°22.293) et à la SS en décembre 26 (n°908). Il a travaillé comme administrateur financier pour le Reich puis comme responsable du personnel (promotions, transferts, recrutement). À Auschwitz d’avril 43 à janvier 45 comme responsable de l'administration du camp. A ce titre il était notamment responsable des biens volés aux prisonniers, incluant les bijoux et l'or dentaire pillés aux crématoires, à envoyer à Berlin. Condamné à mort. Pendu en janvier 1948.

Erich Muhsfeldt Oberscharführer.

Adjudant (Oberscharführer), né le 18 février 1913 à Beubrück, Allemagne. Il entre à la SS en 1940, subit un entraînement spécial à l'issue duquel il est envoyé à Auschwitz en août où il sera nommé Blockführer Il y est chef de bloc jusqu'en novembre 1941. Transféré à Majdanek le 15 novembre 41, il participe à l’extermination en devenant chef du Kommando du crématoire en 1942  qui s'occupait d'enterrer les cadavres puis, à partir de la mise en marche du crématoire en juin 42, il en devint le chef. Il prend une part active à l'opération fête des moissons (Aktion Erntefest) le 3 novembre 1943, où 18 000 Juifs sont exterminés.  Il vit les derniers jours du camp puis vint à Auschwitz Birkenau en juin 44. Chef des crématoires et chambres à gaz II et III et de leurs Sonderkommandos aux côtés d'Otto Moll. Il est ensuite affecté à Flossenbürg.   puis chef des SK des K II et III en 44. Il fut jugé par un tribunal Américain qui le condamna à la prison à perpétuité, et par le tribunal de Cracovie pour ses agissements à Auschwitz-Birkenau. Condamné à mort au procès d'Auschwitz, il fut pendu en janvier 1948.  

Kurt Hugo Müller Blockführer.

Sergent (Unterscharführer), né le 14 avril 1909 à Harpersdorf. À Auschwitz d’octobre 40 à janvier 45. Il devient chef de bloc en octobre 1941, notamment au bloc 11. Condamné à mort. Pendu en janvier 1948.

Le rôle des médecins comportait en particulier la sélection lors de l'arrivée des convois, déterminant qui serait immédiatement conduit à la chambre à gaz, ainsi que celle des malades exécutés le plus souvent par injection de phénol ; la plupart ont également pratiqué des expérimentations sur des cobayes humains. Seuls deux des nombreux médecins d'Auschwitz sont jugés à Cracovie en 1947.

Hans Münch Gynécologue.

Sous-lieutenant (Untersturmführer), né le 11 mai 1911 à Freiburg. Médecin d’Auschwitz à l’Institut d’hygiène de Rajsko à partir de juin 1943,  de décembre 43 à janvier 45 il est médecin à Auschwitz. Seul médecin d'Auschwitz à avoir refusé de participer aux sélections Il a déclaré à son supérieur (Weber) qu’il ne pouvait pas sélectionner et a pu éviter en effet de participer aux sélections. Emprisonné à la Libération, il rédige un rapport sur l’extermination par la faim, collabore avec les autorités, est acquitté. C’est le seul des 40 accusés à avoir été acquitté. Il va s’installer comme médecin de campagne en Bavière. (Daniel Mermet le rencontrera pour une interview destinée à l’émission de France-Inter  Là-bas si j’y suis  qui prendra des proportions parce que Münch s’y présente plus revendicatif qu’amendé).

Detlef Nebbe Garde

Né en 1912 à Huson. A Auschwitz d’octobre 40 à janvier 45 comme garde. Prison à vie.

Alice Orlowski Kommandoführerin.

Née ELLING. Née le 30 septembre 1903 à Berlin. En 41 et 42 à Ravensbrück, elle arrive fin 42 (ou mi-43 selon les sources) à Majdanek où elle restera jusqu'en avril 44. Elle est ensuite envoyée à Plaszow d'avril à octobre 44, puis à Auschwitz d'octobre 44 à janvier 45 (camp de Budy). Partout les témoignages indiquent un comportement brutal et sadique. Elle fera ensuite partie des gardes des marches de la mort d’Auschwitz où un témoignage lui attribue un comportement à l’opposé de celui qu’elle eût dans les divers camps. Capturée par les Soviétiques en mai 45 et remise à la Pologne, le tribunal de Cracovie a requis 15 ans de prison à son encontre. Libérée en 1957, elle a été de nouveau appelée au procès de Düsseldorf (voir LACHERT ci-dessus) mais est morte en 1976. 

Ludwig Plagge Raportführer.

Adjudant (Oberscharführer), né le 13 juin  1910 à Landesbergen. A été d'abord à Sachsenhausen puis à Auschwitz à partir d'octobre 1940, où il devient Rapportführer notamment au bloc 11 disciplinaire à octobre 43, en octobre 1943, il est affecté à Majdanek  . Condamné à mort. Pendu en janvier 1948.

Franz Romeikat Garde

Sergent (Unterscharführer) 7 octobre né le  1904 à Iwenburg, est arrivé à Auschwitz de février 41 à octobre 44. Il y participe notamment à la gestion des biens saisis sur les déportés et les victimes des chambres à gaz.  Il est condamné à une peine de 15 ans d'emprisonnement.

Richard Schröder Garde

Sergent (Unterscharführer), Blockführer né le 4 avril 1921 à Hamburg, a été affecté à Auschwitz en décembre 1940 à janvier 45. Il y travaille dans les services administratifs comme aide-comptable. Il est condamné à une peine de 10 ans d'emprisonnement

Hans Schumacher Garde.

Sergent (Unterscharführer), né le31 août 1906  Düsseldorf. A été garde à Ravensbrück puis à Auschwitz d’août 42 à janvier 45.  Il y devient responsable des magasins alimentaires. Condamné à mort. Pendu en janvier 1948.

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Heinrich Schwarz

Heinrich Schwarz, né le 14 juin 1906 à Munich sous l'Empire allemand et mort le 20 mars 1947 (à 40 ans) à Baden-Baden en Allemagne, est un Hauptsturmführer de la Schutzstaffel (SS).

Il rejoint le Parti national-socialiste des travailleurs allemands et la SS en novembre 1931. Il sert dans la Waffen-SS au début de la Seconde Guerre mondiale, jusqu'en octobre 1940, date à laquelle il devient commandant du camp de concentration de Mauthausen, puis d'Oranienburg-Sachsenhausen. En septembre 1941, il est transféré à Auschwitz. Il est aussi le dernier commandant du camp de concentration de Natzwiller-Struthof, qu'il dirige de février à avril 1945.

À la fin de la guerre, il est condamné à la peine de mort pour crime de guerre par les autorités françaises en Allemagne. Il est fusillé par un peloton d'exécution près de Baden-Baden le 20 mars 1947.

En novembre 1943, le commandement du complexe est réorganisé. Chacun des deux principaux camps annexes est doté d'un commandement spécifique sous l'autorité du commandant d'Auschwitz I: à Birkenau (Auschwiz II), ce sont Friedrich Hartjenstein, jugé par plusieurs tribunaux alliés successifs, puis Joseph Kramer jugé au procès de Bergen-Belsen en 1945 ; à Monowitz (Auschwitz III), il s'agit d'Heinrich Schwarz, jugé par un tribunal français en 1947.

Karl Seufert Garde

Né en 1913 à Würzburg. À Auschwitz de novembre 40 à novembre 41. Prison à vie. 

Paul Szczurek Blockführer.

Sergent (Unterscharführer), né le 26 juin  1908 à Koenigshütte (actuel Chorzow). À servi notamment à Monowitz avant de rejoindre Auschwitz d’octobre 40 à janvier 45. Condamné à mort, pendu en janvier 1948.

Johannes Weber Garde

Né en 1902 à Warblitz. À Auschwitz de novembre 42 à janvier 45. 15 ans de prison.

Le serment pour entrer dans la SS: Je te jure, Adolf Hitler, Führer et Chancelier du grand Reich allemand, fidélité et bravoure. Je fais vœu d’obéir jusqu’à la mort à toi et aux chefs par toi désignés. Que Dieu me soit en aide !

Le premier procès d'Auschwitz ne suscite pas autant d'écho immédiat que celui, beaucoup plus emblématique, du commandant du camp Rudolf Höss en avril de la même année après son témoignage au procès des hauts dignitaires nazis à Nuremberg. La documentation et l'histoire du procès d'Auschwitz restent pour longtemps le seul fait de l'historiographie polonaise, notamment à travers les travaux publiés par des juristes du Tribunal suprême de Pologne comme le procureur Jerzy Sawicki

Sa notoriété est également éclipsée plus récemment par le second grand procès d'autres criminels d'Auschwitz menés au début des années 1960 en Allemagne (procès de Francfort) dont l'impact a été plus large et dont la documentation est beaucoup plus abondante.


15/03/2013
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