LES PROCÈS MILITAIRES 1945

LES PROCÈS MILITAIRES 1945

PROCES AUSCHWITZ-FRANCFORT OCT 63 À AOÛT 65

Les 24 accusés originellement prévus au procès d’Auschwitz qui s’est tenu à Francfort d’octobre 1963 à août 1965. Finalement, Richard Bär est mort en détention préventive avant la tenue du procès proprement dit et trois autres : Heinrich Bischoff, Gerhard Neubert et Hans Nierzwicki ont été jugés incapables de participer aux débats pour raison de santé. Ce sont ainsi 20 personnes qui ont effectivement été jugées lors de ce procès.

Richard Baer

Né à Floss (Palatinat/Bavière) le 9 septembre 1911. École primaire puis formation de confiseur en apprentissage. Membre du parti NS fin 1930, il adhère à la SS en juin 32 (n°44 225) et abandonne son métier. En avril 33 il arrive à Dachau comme garde où il reste un an et demi et où il est promu Rottenführer. Il est ensuite muté à Oranienburg et promu simultanément Unterscharführer. En 37 il est à Sachsenhausen et en 38 à Buchenwald. Il y devient commandant de compagnie et Untersturmführer. Il part ensuite pour Neuengamme où il entre dans une division Totenkopf. Il est déplacé en France, à Korbach et promu Obersturmführer. Son unité est déplacée en Prusse-Orientale, il y est blessé durant l’hiver 41 (et soigné par Wirth qu’il retrouvera donc à Auschwitz mais qui officiait alors à Neuengamme). Il se marie en janvier 42. Il reste à Neuengamme en tant qu’officier d’ordonnance du commandant du camp jusqu’en novembre 42. Promu Hauptsturmführer. Il est ensuite muté à Berlin où il devient officié d’ordonnance de l’Obergruppenführer Pohl. Promu Sturmbannführer. Il arrive à Auschwitz comme commandant du camp le 15 mai 1944, poste qu’il conserve jusqu’à l’évacuation.  À partir du printemps 45, il se fait embaucher chez différents agriculteurs et prend le nom de Karl Neumann. Il est arrêté en décembre 1960 mais ne pourra être jugé à Francfort parce qu’il meurt en détention en juillet 1963.

Heinrich Bischoff Unterscharführer.

Né le 16 juillet 1904 à Überruhr (Allemagne). Fils de mineur. Son père est mort d’un accident en 1926 et sa mère en 1931. Il ne peut poursuivre d’études au-delà de 17 ans pour situation de guerre.
À 13 ans il travaillait aux mines de charbon jusqu’à ce qu’il soit au chômage (de 1931 à 1933). Il se marie en 1929. Il entre au parti NS en 1931 et dit en avoir été exclu en 1934. Il est ensuite chauffeur à l’hôpital de la mine.
En juillet 1942 il entre aux SS Totenkopf et arrive à Auschwitz quelques jours plus tard. Il est d’abord affecté au service de surveillance. Il est ensuite muté à Golleschau, camp annexe. Il est ensuite Blockführer à Birkenau.
Il s’occupait parfois de la surveillance de la rampe. En septembre 1943 il est de nouveau muté dans un camp annexe comme chef de bloc, à Schwientochlowitz. Fin 44 il change à nouveau de camp extérieur. À la mi-janvier 1945 c’est l’évacuation vers Gross-Rosen, qu’il accompagne. Il part alors au front où il est blessé.
En mai 1945 il est capturé par les Américains qui le relâchent en août de la même année. Il retourne travailler à la mine. Victime d’un sévère accident en 1948 il reste invalide. Un infarctus du myocarde entraîne son invalidité complète en mai 1957. Son accusation ne sera finalement pas mené à terme pour raisons de santé.

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Stefan BARETZI Rottenführer.

Né le 24 mars 1919 à Czernowitz en Roumanie. Fils de mécanicien. Il a une sœur et deux frères. Formation scolaire jusqu’en 36. Leur père est mort en 38 ou 39. En automne 42 il est envoyé à Auschwitz en tant que SS. En mai 43 il est mis aux arrêts durant 21 jours pour bagarre avec des membres de la Wehrmacht en état d’ébriété. Membre de la Wachtsturmbanne et Blockführer à Birkenau du printemps 1942 à janvier 45. Le redoutable Blockführer S. Baretzki  dit H. Langbein. Il participe activement aux sélections et accompagne les victimes vers les fours crématoires pour leur gazage. En mai 45 il est capturé par les Soviétiques et relâché en août de la même année. Il ne s’est pas marié. En 55 il est condamné à une amende pour résistance à l’autorité publique et en 56 à une autre amende pour coups et blessures. En détention préventive depuis avril 1960, il se suicide en prison le 21 juin 1988 à Bad Nauheim (Allemagne). 

 Emil Bednarek

Né le 20 juillet 1907 à Koenigshütte (Pologne). Son père travaillait dans les mines. Il a 4 frères et sœurs. Il suit une formation commerciale. À partir de 1920 il travaille à la mine. En 1927 il fait son service militaire en Pologne. Il se marie en 33 et il a deux enfants. Lors de la déclaration de guerre, il est rappelé dans l’armée Polonaise. Après une courte captivité, il travaille comme comptable dans une briqueterie. En avril 40 il est arrêté par la Gestapo pour appartenance à un mouvement de Résistance Polonais. Le 7 juillet 40 il est envoyé à Auschwitz, n° 1.325, où il restera jusqu’à l’évacuation. En tant que Volksdeutscher, il bénéficie d’un statut particulier. Il devient ainsi rapidement (octobre 40) Blockälteste (au Block 8). En hiver 42/43 il est déplacé à Birkenau dans un Kommando de travail. Quelques semaines plus tard, il devient à nouveau Blockälteste de la compagnie disciplinaire. À l’évacuation, il est transporté à Mauthausen avec environ 45 garçons Polonais où il est resté jusqu’à la libération du camp par les troupes Américaines. Il revient ensuite dans sa famille à Koenigshütte. En 47, il ouvre un café à la gare de Schirnding qu’il agrandit au fil du temps (kiosque, magasin d’alimentation) où il vit maritalement. Lors de sa déposition auprès du juge d’instruction, il déclare n’avoir jamais tué aucun prisonnier. Lors du procès ensuite, nombre de témoins racontent les circonstances dans lesquelles ils l’ont vu de leurs propres yeux. Il est décrit comme extrêmement brutal et sadique. En détention préventive depuis novembre 1960. Libéré le 1er décembre 1975.

Arthur Breitwieser Unterscharführer.

Né le 31 juillet 1910 à Lwow (Lemberg). Obtient le Bac en 31 puis fait des études de droit à l’université jusqu’en 36. Pendant ses études il devient membres du parti de la jeunesse Allemande » (Jungdeutschen Partei). Il travaille comme conseiller juridique. En novembre 39 il entre à la SS. Il est formé à Varsovie et Buchenwald et envoyé à Auschwitz en mai 40. Il est dans l’administration puis aux magasins d’Auschwitz 1 (Häftlingsbekleidungskammer).

 En octobre 40 il est Sturmmann. Un an plus tard il revient dans un service de l’administration du camp. En juillet 41 il est Rottenführer. Il est notamment accusé d’avoir été parmi les premiers à expérimenter le gaz Zyklon B sur des victimes humaines en octobre 41 (témoignage de Motz, de Varsovie, ingénieur civil et de Schlupper notamment). Il était en compagnie de Frisch, Hauptsturmführer. Ces expérimentations de gazage ont eu lieu dans les caves du Block 11 sur des prisonniers Russes. Il avait été informé sur le Zyklon B, explique-t-il, à Hambourg durant l’été 41. Dans le service où il travaillait, il devait assurer la désinfection des locaux et des vêtements. En février 43 il est promu Unterscharführer. En avril 44 il est muté à Monovitz. Il accompagne la marche d’évacuation jusqu’à Buchenwald. De là, il est déplacé, avec d’autres SS, à Ohrdruf. Il est capturé. En décembre 46 il est livré à la Pologne. Il est condamné à mort au procès de Cracovie en décembre 47, où ses juges sont particulièrement choqués par le fait que cet homme qui a grandi et a été formé en Pologne, bien que citoyen Allemand, se soit retourné contre la Pologne et les Polonais au camp d’Auschwitz. L’année suivante (janvier 48) la peine a été commuée en perpétuité et après onze ans de détention (18 janvier 59) il est libéré. Il a travaillé ensuite comme comptable. Il sera donc parmi les accusés du procès de Francfort, détention préventive du 9 au 22 juin 1961. Il meurt en 1978.

Boger Wilhelm Oberscharführer.

Né le 19 décembre 1906 à Stuttgart. Il quitte les études en 1922, il a 16 ans, et entre aux Jeunesses hitlériennes, alors à peine connues, où il reste jusqu’en 29, il entre alors au parti NS et à la SS en 1930 (n°2 779), il est alors Hauptsturmführer. En 31 il se marie, il aura 2 fils et sa femme obtient le divorce pour faute en 41. Il se remarie deux mois après et aura trois filles. Dans le dossier constitué lors de ce mariage, il est écrit qu’il vient d’une famille héréditairement chargée, information complétée par les formules suivantes : son père est présenté comme un obsédé sexuel et son frère comme un psychopathe instable, fréquemment condamné.  En 33 il est appelé, en tant que membre de la SS, au service de police (Hilfspolizei) puis au service de la police politique. De l’automne 36 au printemps 37 il prépare l’école professionnelle de police et réussit l’examen. De 37 à 40 il occupe différents postes en rapport avec cette formation. Il passera un court laps de temps en prison à Berlin à cette époque pour aide à l’avortement (jusqu’en décembre 40). En novembre 41 il part au front dont il revient blessé à la mi-mars 42. D’après ses indications, c’est en décembre 42 qu’il arrive à Auschwitz en tant que SS Totenkopf, au grade de Sturmbann.

Etant donné sa formation, il est versé au service politique du camp. Son activité concerne donc les faits criminels ayant eu lieu dans le camp. Plus tard y sera ajouté le service d’information. Il reste de décembre 42 à janvier 45. Il est alors Oberscharführer. Il était surnommé le diable de Birkenau pour sa cruauté, le savait et en concevait de l’orgueil. Un moyen de torture était nommé la balançoire de Boger. Il était particulièrement anti Polonais et volait beaucoup, comme Grabner écrit H. Langbein. Dans les derniers jours de janvier 45, il emporte, avec l’aide de l’Untersturmführer Schurz (son adjoint), l’Oberscharführer Kirschner et Pery Broad, un camion chargé de dossiers vers Buchenwald. Il rejoint ensuite Dora avec eux, puis Nordhausen où il reprend son activité au service politique. Il encadre 5 000 prisonniers de ce camp dans la marche d’évacuation jusqu’à Ravensbrück puis part à Ludwigsburg (où vivent ses parents). Il y est arrêté en juin 45 par la police militaire Américaine. En novembre 46 il doit être livré à la Pologne et réussit à s’enfuir. Durant 3 ans, il va travailler chez des agriculteurs. En juillet 49 il est arrêté et emprisonné à Lüneburg  jusqu’en août (pour violences lors d’un interrogatoire en 36). En détention préventive depuis octobre 1958. Meurt le 3 avril 1977.

Perry Broad Unterscharführer.

Né le 25 avril 1921 à Rio. Son père était Brésilien et commerçant, sa mère Allemande. Il naît à Rio de Janeiro, mais vient seul avec sa mère en Allemagne peu après sa naissance. En 26 il vit à Berlin. De 31 à 36 il était membre des Jeunesses hitlériennes. Il poursuit ses études jusqu’en 41 (école technique). En 42 il devient membre de la SS. Son bataillon est envoyé au front, lui à Auschwitz pour cause de myopie. Il est affecté à la surveillance mais demande à changer de service et faire partie de l’administration. Grabner (chef du service politique Politische Abteilung) l’y fait venir en juin 42. À l’exception des mois de juin et juillet 44 où il est allé en formation, il est resté au service politique jusqu’à l’évacuation du camp en janvier 45. Il est décrit comme musicien, cultivé et insaisissable. Il prenait régulièrement part aux exécutions au bunker ou au mur noir. En tant que membre du service politique, il participait donc aux sélections des Juifs arrivant par les divers convois sur la rampe de Birkenau. Il encadrait aussi des transports en camions de prisonniers sélectionnés vers les chambres à gaz. Il est parti d’Auschwitz dans un camion chargé des dossiers du service politique avec d’autres membres de la SS. En mai 45 il a été capturé par les Anglais qui l’ont relâché en 47. Il se marie en 48, divorce en 55 et se remarie en 58. Il n’a pas eu d’enfant. Il a alors travaillé comme employé commercial dans une scierie jusqu’en 1953. Cette entreprise ayant fait faillite, il reprit ce même emploi à Brunswick. En détention préventive d’avril 59 à décembre 1960 puis de novembre 64 à février 66. Meurt en février 1994.

Victor Capesius Sturmbannführer.

Né le 07 février 1907 à Reussmarkt (Roumanie). Il est allé à l’école Hongroise et Allemande. Il obtient son bac en 24 puis étudie la pharmacie. En 31 il fait son service militaire Roumain (1 an). Il reçoit son diplôme en octobre 33. Il se marie en 34, il a trois filles. Jusqu’en août 43 il travaille comme visiteur médical et occasionnellement à la pharmacie de l’hôpital de l’armée de terre Roumaine de Cernavodă. Du fait de la convention entre l’Allemagne et la Roumanie, il devient Allemand en août 43. Il est versé dans la SS comme pharmacien avec le grade d’Hauptsturmführer. Il fait de courtes durées à Berlin (service central de santé) et Dachau puis est appelé à Oranienburg où il est chargé, en décembre 43, de la direction de la pharmacie d’Auschwitz. Il n’y arriverait pourtant qu’en février ou avril 44 (Capesius dit avril, mais certains documents évoquent février, notamment la date de la mort de Krömer : 18.02.44) en remplacement d’Heinrich Kühler (muté à Plaszów) et deux semaines avant la mort de Adolf Krömer, le SS qu’il remplacera finalement.

En novembre 44 il est promu Sturmbannführer. Il travaille et sélectionne avec Mengele. Il va sur la rampe comme tous les officiers de santé. Beaucoup le connaissaient au procès, des convois de Hongrie notamment, et a été évoqué notamment le fait qu’il organisait beaucoup et s’enrichissait en volant les objets de valeur des victimes gazées. À l’évacuation du camp, il part à Berlin. À Pâques 45 il est capturé par les Anglais qui le libèrent en juin 46. Il va s’installer à Stuttgart sous son véritable nom et ne peut exercer son activité en tant qu’ancien SS. Il étudie l’électrotechnique. Reconnu par un témoin, la police militaire Américaine l’arrête. Il est détenu quelques semaines à la prison de Munich puis envoyé à Dachau et Ludwigsburg. Il est libéré en août 47. Il travaille ensuite comme pharmacien jusqu’en 1950 et ouvre ensuite sa propre pharmacie puis un salon de beauté. Il est financièrement très aisé au moment du procès à Francfort. Il entre en préventive en décembre 59 et sera libéré en 68. Il meurt en 1985 à 78 ans.

Klaus Dylewski Oberscharführer.

Né le 11 mai 1916 à Finkenwalde (près de Stettin). Fils d’un mineur. Il a grandi près de Katowice parce que son père avait pris la nationalité Polonaise après la 1ère guerre. Scolarisé de 22 à 35, il a ensuite entrepris des études aéronautiques validées par un premier examen en 38. Il interrompt ces études en 39 pour s’engager dans la SS puis cherche à revenir sur cette décision pour reprendre ses études mais cela lui est refusé et il est envoyé à Dachau en tant que SS Totenkopf de régiment d’infanterie. À ce titre il participe à l’expédition de France. En septembre 1940, il est muté en tant que Sturmbann à Auschwitz. Après un congé de quatre mois pour études, il est employé au service politique du camp (avec des périodes d’études en décembre 42 / janvier 43 et du printemps à l’été 44).

 Cela signifie qu’il prend part aux sélections. En novembre 41 il est promu au grade d’Unterscharführer, et d’Oberscharführer en avril 44. En août 44 il est muté au bureau de l’administration centrale à Berlin pour la construction d’un ouvrage souterrain qui sera effectué par les prisonniers du camp de Hersbruck. En 45 il n’est pas capturé et travaille comme adjoint horticole à Hambourg sous le nom de Peter Schmidt jusqu’en 47. (Il réussira à conserver ce nom, avec de faux papiers, jusqu’en 1952). Il reprend ensuite des études qui lui permettent de devenir professeur dans le domaine industriel, puis expert en matériel technique à Düsseldorf à partir de 52 et jusqu’à la date du procès. Il s’était marié en 43, avait eu une fille, puis avait divorcé en 52 pour se remarier en 53 et a de nouveau eu une fille. Au moment du procès, il annonce avoir des problèmes de santé (cerveau mal irrigué) qui auraient commencé lorsqu’il est allé à Auschwitz. Préventive d’avril à mai 59, de décembre 60 à mai 61 et incarcéré d’octobre 64 à 1968 où il est libéré.

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Willy Frank Hauptscharführer.

Né le 9 février 1903 à Ratisbonne (Regensburg). Il passe le Bac en 23 puis poursuit des études de mécanique à Munich. Ingénieur de 27 à 29. Il entreprend ensuite des études de dentiste. Il dit être entré au parti NS en 33 et à la SS en 35. Dans son dossier personnel, son curriculum vitae écrit de sa propre main indique : « je suis entré au parti NS en 22 dans le groupe local de Ratisbonne, se décrit comme très engagé, très actif, et plus loin mentionne qu’il réitère sa demande d’affiliation au parti NS en 31 parce que sa 1ère demande se serait perdue et de nouveau en 33 à Munich, puisqu’il a quitté Ratisbone depuis longtemps. Il se marie en décembre 34. Il s’installe comme dentiste indépendant puis postule à la SS où il commence en septembre comme dentiste de l’état-major. Il a un fils en 37 et une fille en 39.

En 38 et 39 il a trois promotions qui le font Scharführer en 39. De janvier à mai 42 il est à Dachau puis dans des hôpitaux militaires. Il dirige le service dentaire d’Auschwitz de mars 1943 à août 44 puis le même service à Dachau jusqu’à Noël 44. Les témoins survivants du cabinet dentaire d’Auschwitz semblent porter sur lui un jugement plutôt favorable. Son Kalfaktor, Juif Allemand, Männe KRATZ l’a confirmé au procès. Frank s’occupait aussi de la refonte de l’or dentaire pris sur les cadavres des victimes gazées. Les médecins SS n’y suffisant plus à partir du printemps 44 pour la sélection sur la rampe et la surveillance des gazages, les dentistes ont également rempli cet emploi. Capturé par les Américains, il fut relâché en 47. En préventive depuis octobre 1964 il a été libéré en 1970. Meurt le 9 juin 1989 à 86 ans.

Emil Hantl Unterscharführer.

 Né le 14 décembre 1902 à Mährisch-Lotschnau. Fils d’ouvrier d’usine. Quatre frères et sœurs. Il apprend la boulangerie à la sortie de l’école primaire puis travaille comme ouvrier non spécialisé dans une usine textile jusqu’en 24, puis comme ouvrier agricole en Bohème durant un an et en 35 il revient en Allemagne où il travaille comme tisserand. En janvier 40 il est appelé dans la Waffen SS à Breslau. Après l’invasion des Sudètes, il s’inscrit au parti NS et à la SS. Il est formé comme SS tête-de-mort et muté à Auschwitz en août 40 comme garde du camp puis comme surveillant d’un Kommando, comme fourrier et à la cuisine (à la distribution des repas). En 42 il est affecté au HKB auprès de Wirth (médecin) puis de Klehr et de Scherpe, d’après lui au Block 21. En tant que membre du service de santé (Sanitätsdienstgrad) il a participé à des sélections au HKB. Il est également accusé d’avoir administré des piqûres de phénol. Au printemps 44, il est déplacé à Auschwitz III Monowitz puis dans le camp annexe de Jaworzno dont il s’occupa de la marche d’évacuation. Craignant ensuite d’être accusé de désertion, il a rejoint l’évacuation de Nordhausen. Capturé par les troupes Américaines, il a été relâché 3 semaines après parce qu’il a pu taire son appartenance à la SS et son activité à Auschwitz. Il a alors travaillé quatre ans en agriculture puis comme tisserand. Il nie l’ensemble des faits qui lui sont reprochés (piqûres de phénol, sélections, accompagnement aux gazages). En détention préventive depuis mai 1961, libéré le jour de la proclamation du jugement (19 août 1965). Il meurt en 1984 à 82 ans.

Karl Höcker Obersturmführer.

Né le 11 décembre 1911 à Engershausen (près de Lubeck). Le plus jeune d’une famille de six enfants dont le père est mort durant la 1ère guerre mondiale. Suit une formation de mécanique durant 4 ans après l’école primaire. En octobre 33 il entre à la SS. Il était Sturmmann à la déclaration de guerre. En 37 il en au parti NS et se marie (il aura 2 enfants). En 39 il fait partie d’un régiment d’infanterie (à Danzig). Au printemps 40 il est muté à Neuengamme en tant que SS Totenkopf. Il remplit d’abord des fonctions au bureau de la Kommandantur et devient Unterscharführer. Au printemps 42 il va dans un camp annexe près de Wolfsburg qui ferme à l’automne. Il reçoit alors une formation militaire à l’issue de laquelle (mai 43) il est Untersturmführer et officier d’ordonnance au camp de Majdanek durant un an. Il est alors promu Obersturmführer lorsqu’il devient officier d’ordonnance de Richard Bär (commandant du camp d’Auschwitz 1) en mai 44. Il reste à Auschwitz jusqu’à janvier 45. Lorsqu’il arrive, tous les crématoires fonctionnent et les transports de Juifs Hongrois vont commencer. En tant qu’officier d’ordonnance du commandant du camp, il veille au bon déroulement de l’extermination. Après l’évacuation d’Auschwitz, on le retrouve pour quelques semaines à Nordhausen. Il est fait prisonnier par les Britanniques qui, ignorant ses activités à Majdanek et Auschwitz, le relâchent en janvier 46. En 1952 il se présente de lui-même au Ministère public et reçoit une peine de prison de 9 mois qu’il n’a pas lieu de purger (loi d’impunité de 1954). Au moment du procès à Francfort, il est employé de banque. Il y est condamné à sept ans de détention. Il en effectue cinq (en détention préventive à partir de mars 1965, il est libéré en 1970) puis retourne travailler dans la même banque de son lieu d'origine. Il meurt en 2000 à 89 ans.

Frank Johann Hofmann Hauptsturmführer.

Né le 05 avril 1906 à Hof sur Saale. Fils de boucher, 5 frères et sœurs, sa mère meurt en 1915. Élève moyen, scolarisé de 12 à 1919. Il apprend le métier de tapissier. En 32 il entre au parti NS et à la SS. Fin septembre 33 il est nommé à Dachau où il est téléphoniste au bureau du commandant jusqu’en septembre 37, puis il travaille dans le camp. En 39 il est Hauptscharführer. Il se marie. Il a quatre enfants. Il ne retourne pas auprès de sa famille après la guerre et divorce. En 41 Untersturmführer, en 42 Obersturmführer. Il exerce alors les fonctions de chef de camp. En décembre 42 il est muté à Auschwitz comme troisième chef de camp d’Auschwitz (de décembre 42 à mars/avril 43 après Aumeier et Schwarz).

En tant que tel il participe donc à de multiples sélections et surveille le gazage des victimes. Peu de temps après il part à Birkenau comme chef du camp des Tziganes. En novembre 43, Höss est remplacé par Liebehenschel. Le camp est officiellement séparé en trois et Hofmann devient chef du camp I jusqu’à mai 1944. Il est alors promu Hauptsturmführer. Il est ensuite muté (été 44) à Natzweiler comme chef de camp de différents camps annexes jusqu’en février 45. Dans un dossier, le commandant du camp de Natzweiler écrit de lui en août 44 : Il s’est distingué par son zèle, sa conscience et sa circonspection. Du point de vue de son caractère comme de son comportement, il est irréprochable. C’est un national-socialiste convaincu et fanatique Il remplit très bien sa fonction actuelle. Il se prête particulièrement bien à ce type d’activités.

Il s’enfuit lors de l’effondrement du régime et travaille comme ouvrier agricole puis chauffeur en Bavière. Entendu en 48 ou 49, il prétend n’avoir adhéré au parti NS qu’en 37, tait son appartenance à la SS et a fortiori ses activités dans les camps. En 54 il veut se remarier avec une femme dont il a déjà deux enfants. Il a aussi un autre enfant né d’une troisième femme en 46 dont s’occupe un tuteur. En décembre 61 la cour d’assises de Munich le condamne pour ses activités à Dachau à la prison à vie. Il est libéré en mai 62, sa peine est considérée comme purgée (5 mois). Une autre procédure est en cours à Stuttgart concernant ses activités à Natzweiler, pour laquelle il est en préventive depuis avril 59 et qui prend fin au moment du procès à Francfort, où il retourne donc en préventive pour cette affaire. Meurt en 1973 à 67 ans.

Oswald Kaduk Oberscharführer.

Né le 26 août 1906 à Koenigshütte (Haute Silésie). Fils de forgeron, cinq frères tous morts durant la 1ère guerre mondiale. Après l’école primaire, devient boucher en 24. Il travaille aux abattoirs de la ville puis comme pompier. Il se marie en 31. Il a un fils. Il entre à la SS fin 39. Il est appelé en 40. Formation militaire à Oranienburg, près de Berlin puis près de Varsovie. Membre de la Wachsturmbann. Au printemps 41 il est Sturmmann. Il est blessé en Finlande. Il est ensuite envoyé à Auschwitz en 42. En février 43 il est Unterscharführer. Il est Block- puis Raportführer. En tant que tel il a été associé à des sélections et a pris seul des décisions de sélections pour le gazage, notamment au Krankenbau d’Auschwitz I. En automne 44 il est promu Oberscharführer. Il reste à Auschwitz jusqu’à l’évacuation. De lui, le commandant de camp Höß a écrit : C’est sans doute lui qui a exécuté le plus de détenus d’une balle dans la nuque. Je l’ai beaucoup observé, mais je n’ai jamais pu apercevoir la moindre émotion chez lui. Après guerre il a travaillé dans une sucrerie. En 46 il est arrêté par les Soviétiques parce qu’un ancien prisonnier d’Auschwitz le reconnaît. Il est condamné à 25 ans de prison en mars 1947. Il est libéré en avril 1956. Pour le procès de Francfort, il entre en préventive en juillet 1959 et sera libéré en 1989. Il meurt en 1997 à 91 ans.

 Josef Klehr Oberscharführer.

Né le 17 octobre 1904 à Langenau (Haute Silésie). Ecole religieuse, formation de menuisier, apprentissage d’ébéniste. Entre à la SS en 32. Il se marie en 33, il a deux fils. Engagé par un établissement hospitalier fin 34 dans lequel il reste jusqu’en 38. Arrive à Buchenwald en 39 et à Dachau en 40 au Sanitätsdienstgrad (service de santé) en tant que Rottenführer et passe Unterscharführer en janvier 41. Peu après il est muté au HKB de Birkenau. En 43 il devient Oberscharführer. Spécialiste des piqûres de phénol, pour les prisonniers choisis par le médecin mais aussi pour ceux qu’il sélectionnait lui-même. (Les accusés Hantl, Nierzwicki et Scherpe participaient aussi aux meurtres par piqûres de phénol). Au printemps 43 il devient chef du commando de désinfection (Vergasungskommando) ce qui l’associe directement aux meurtres dans les chambres à gaz.

La tâche de ce service était d’introduire le Zyklon dans les chambres à gaz. Celle de Klehr en particulier était d’établir le tableau de service des personnels, auquel il participait souvent lui-même en surveillant ou versant lui-même le gaz. Il a aussi fait faire du sport en cas de besoin, voir cette expression dans le glossaire. Il a été présent aux fosses où étaient brûlés les corps et à des sélections sur la rampe (comme tous les médecins et personnels de santé du camp). En juillet 44 il est nommé chef de l'hôpital du camp annexe de Gleiwitz. En janvier 45, lors de la marche d’évacuation, il mène un groupe de prisonniers à Groß Rosen. Il part ensuite au front en Tchécoslovaquie. Il est arrêté par les Américains en mai 45 puis libéré en mars 48. Il travaille alors de nouveau comme ébéniste. Un témoin qui le voyait très souvent (Czesław GLOWAKI) a déclaré au procès de Francfort : Pour lui, tuer était une jouissance. En préventive depuis septembre 1960, il est libéré en 1988 et meurt la même année (23 août 1988) à 84 ans.

 

Franz Lucas Obersturmführer.

Né le 15 septembre 1911 à Osnabrück. Père bouché. Passe le bac à 22 ans et commence des études de médecine à Münster, puis Rostock puis Danzig. Entré en juin 33 dans la SA qu’il abandonne en 34 (parce que cela ne correspondait pas à l’idéal qu’il s’en était fait, dit-il) et entre dans la SS en 37. En 42 il obtient son diplôme. Il est Hauptscharführer. Fin 42 il est déplacé à Nuremberg où il fait son service comme médecin dans un hôpital militaire SS. Il y reste environ un an pendant lequel il est promu Untersturmführer puis Obersturmführer. Selon l’accusé, pour avoir tenu des propos défaitistes un soir de beuverie il est formé comme parachutiste d’octobre à décembre et finalement envoyé ensuite à Auschwitz. Il est médecin du camp de Birkenau (d’abord aux camps des Tziganes et des Theresienstadt) de décembre 1943 à l’été 44 en remplacement du Dr Thilo. Peut-être de l’indifférence mais pas de cruauté dit H. Langbein à son sujet. En tant que médecin, il a donc été de service de rampe (décisions de sélection) et à la surveillance des gazages au Zyklon B. Il est ensuite muté à Mauthausen. Refusant de signer des certificats de mort naturelle pour 40 prisonniers Hollandais, il est muté à nouveau. C’est l’automne 44. Cette fois il arrive à Stutthof. Il n’y reste pas : au 1er janvier, il est à Ravensbrück puis très vite à Sachsenhausen. En conflit avec un plus haut gradé que lui, d’après ses dires, il craint le conseil de guerre, s’enfuit et se réfugie chez un ami près de Postdam jusqu’à la fin de la guerre. Il se marie en 50 et a deux enfants. Il travaille ensuite de nouveau comme médecin jusqu’à ce que son passé de SS soit connu du fait du procès, début 63. En préventive de mars 1965 à mars 68. Jugement levé en cassation en 1969, il est libre en octobre 70.

 

Karl Ludwig Mulka Hauptsturmführer.

Né à Hambourg le 12 avril 1895. École communale puis collège. En 1914 il est engagé volontaire. Il va en France, en Russie et en Turquie. Il en sort officier. Il revient à Hambourg en 1920 où il se marie et travaille comme employé avant de fonder sa propre agence en 1931. Il entre à la Waffen SS en 1941 où il est Obersturmführer. En février 42 il est envoyé à Auschwitz en tant que commandant de compagnie. Il devient très vite officier d’ordonnance du commandant de camp R. HÖSS. En mars 43 il est suspendu de ses fonctions. Lorsque commencent les bombardements de Hambourg, il se met à disposition du chef de la police SS « Nordsee ». Début 45 on lui donne congé pour cause de maladie : il sera dans différents camps à partir de cette date et jusqu’en mars 1948. Il devient ensuite commerçant indépendant. En détention préventive de novembre 1960 à mars 61, puis de mai à décembre 61, et de février à octobre 64. Libéré en 1968. Meurt le 26 avril 1969 à 74 ans.

Gerhard Neubert Unterscharführer.

Né le 12 juin 1909 à Johanngeorgenstadt (Allemagne). Formation de facteur de pianos. Il se marie en 34, il a trois enfants. En mai 40 il entre dans le régiment SS de l’Est à Prague et quatre semaines après il va en Hollande où il reste un an. Après le début de la guerre avec l’Union Soviétique, il est envoyé sur le front de l’est. Son unité ayant subi des pertes considérables, elle est rapatriée à Cracovie. Au début de 43 il est envoyé à Auschwitz. Il travaille au service de désinfection des vêtements puis est formé à Oranienburg. Lors de son retour, il est affecté au SDG service de santé (Sanitätsdienstgrad) du HKB (Häftlingskrankenbau) d’Auschwitz III Monowitz. Il y sélectionnera les prisonniers qui seront amenés au gazage à Birkenau avec le médecin SS et aussi de façon indépendante. Les prisonniers malades n’osant pas se déclarer, sachant que du HKB ils partiraient pour la chambre à gaz, tout le camp de Monowitz a dû défiler nu et Neubert s’est chargé de la présélection dont il a présenté le résultat au médecin SS pour décision définitive.

Des documents d’époque montrent que lors de la présence de Neubert, les statistiques de « transferts » (signées de sa main) augmentent. Est indiqué comme motif de ces transferts du HKB vers Birkenau « faiblesse physique » (Körperschwäche). Neubert dit qu’il avait reçu l’ordre de ne pas garder de prisonniers au-delà de 5 à 6 semaines au HKB, mais que, bien qu’il avait entendu parler de gazage de prisonniers, il ignorait que ceux qu’il sélectionnait partaient pour les chambres à gaz. En janvier 45, il s’occupe de la marche d’évacuation du camp annexe de Gleiwitz vers Buchenwald. Il passe ensuite un court laps de temps à Nordhausen et Neuengamme. Il est ensuite emprisonné dix semaines. Au moment du procès, il travaille comme administratif dans un aérodrome. Il sera finalement jugé incapable de participer aux débats pour cause de maladie rénale (en juillet 64, soit treize mois avant la fin du procès). Il sera condamné à trois ans et demi de détention lors d’un autre procès.

Hans Nierzwicki Unterscharführer.

Né le 18 janvier 1905 à Tczew (Pologne). Citoyen Polonais d’origine Allemande. Formation de garçon de café. Il se marie en 33, sa femme meurt dix ans après, il se remarie e, 46. Entre dans la marine de guerre Polonaise l’été 39. Capturé par les Allemands en septembre, il est relâché trois jours après en raison de son origine Allemande. En janvier 41 il entre dans la Waffen SS en tant que Sturmmann. Il est blessé en Hollande. Après sa guérison, il est formé en tant qu’infirmier et envoyé à Oranienburg. Il est promu Unterscharführer. Il est envoyé à Auschwitz comme infirmier où il travaillera au HKB d’Auschwitz I, au camp des femmes de Birkenau, et dans le camp annexe de Janina. En tant que tel, il participera aux sélections au HKB et à l’administration des piqûres de phénol (qu’il faisait lui-même ou ordonnait), tant à Auschwitz I qu’à Auschwitz II Birkenau. Lors de son interrogatoire par le juge d’instruction, il prétend ne pas s’en souvenir, c’est dire l’importance qu’il y a accordé et son courage pour assumer ses actes : Je ne parviens pas à me souvenir, si j’ai administré des piqûres à des gens. C’était un tel désordre, on ne savait pas du tout ce qui se passait. Je ne parviens pas à me souvenir de si j’ai fait ces piqûres. Inutile de dire que de nombreux témoins s’en souviennent et feront des déclarations dans ce sens. Fait prisonnier par les Américains, il est relâché à l’automne 46. S’est présenté au juge d’instruction pour la préventive mais est resté libre pour cause de tuberculose. Il est mort le 15 mai 1967 à 62 ans.

Willi Schatz Untersturmführer.

 Né le 1er février 1905 à Hanovre. Après le bac, il suit des études de dentiste à Göttingen. Il obtient l’examen en 33 et s’inscrit au parti NS la même année.  En 37 il a une amende pour aide à un avortement ce qui le fait exclure du parti. En 40 il est appelé et reste travailler à Hanovre comme dentiste, mais au service de l’armée de terre. Fin 43 il entre à la SS. En janvier 44 il est Untersturmführer et muté au bureau du commandant du camp d’Auschwitz en tant que dentiste. Son supérieur direct est W. Franz (co-accusé à Francfort). Au printemps 44, du fait de l’affluence de transports (Juifs Hongrois) le Dr Wirths (qui se suicidera à la fin de la guerre) ordonne qu’outre les médecins, les dentistes et pharmaciens soient également affectés au service de rampe et à la surveillance des gazages. Schatz a donc rempli aussi ces services. Il reste à Auschwitz jusqu’à l’automne 1944 puis est muté à Neuengamme. Fait prisonnier par les Anglais à la fin de la guerre, il est libéré en janvier 46. Il revient à Hanovre, reprend son métier et se marie. Il meurt en 1985 à 80 ans.

Herbert Scherpes Oberscharführer.

 Né le 20 mai 1907 à Gleiwitz. Fils d’un ingénieur électricien. Formation de boucher. Membre du parti NS et de la SS depuis 1931 et à la SS Totenkopf depuis 1939. Arrive à Auschwitz l'été 40, au service de surveillance puis au SDG (Sanitätsdienstgrad) service de santé d’Auschwitz I jusqu'en mars 43. L'année suivante (avril 43 à mars 44) il sera dans le camp annexe de Goleszow (Golleschau) et à partir d'avril 44 à Blechhammer. En détention préventive depuis août 1961, il est libéré le 19 août 65.

Bruno Schlages Oberscharführer.

 Né le 11 février 1903 à Trutenau (Pologne). Fils d’ouvrier. Lui fait une formation de maçon. Il se marie en 24 et a deux enfants. Il travaille et ne fait partie d’aucune formation politique. Il est appelé en 40, et directement affecté à une division SS. En novembre ou décembre 41 il est détaché à Auschwitz où il reste, avec des interruptions, jusqu’en janvier 45. Il est garde dans une Wachkompanie. En 42 ou 43 il devient inspecteur aux arrêts au Block 11. A ce titre, il a participé aux vidages de bunker sur ordre de la section politique. Plus tard il est chef d’un Kommando extérieur qui travaille dans une cimenterie. En mai 45 il est capturé par les Polonais qui le libèrent en août 49. Il rentre alors auprès de sa famille à Dehme où il vit depuis. En préventive depuis avril 1964, il a été libéré en 1969. Il est mort le 9 février 1977 à 74 ans.

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Johann Schobert Unterscharführer.

Né le 17 décembre 1922 à Aufsess. Sa mère est une paysanne, non mariée. Son père, meunier, quitte la ville deux ou trois ans après sa naissance et ne s’est jamais soucié de lui. (Au moment du procès, l’accusé vit avec sa mère dans cette même ferme). Il suit l’école élémentaire puis une école agricole durant 3 ans (jusqu’en 36). Il travaille ensuite (à 15 ans). Il fait partie des Jeunesses hitlériennes et pense qu’à ce titre il s’est trouvé automatiquement inscrit au parti NS. En février 41 il entre dans la Waffen SS, reçoit un enseignement de 8 semaines, est déplacé en Norvège puis en Laponie avec son unité. Il est blessé à deux reprises. Soigné, il est renvoyé au front dont il revient avec une 3ème blessure, très sévère, notamment à la colonne vertébrale. Après un long séjour dans les hôpitaux militaires, il est envoyé à Auschwitz en 43 avec deux autres membres de la SS. Il passe encore plusieurs semaines à l’hôpital de Katowice parce que sa blessure ne guérit pas. Il est d’abord affecté au bureau de poste auxiliaire puis à l’état civil qui dépend du service politique. Il y reste un an, soit jusqu’à l’été 44. Il est ensuite muté à Debica comme formateur pour des SS, puis renvoyé au front fin 44. Il est à nouveau blessé en avril 45 et capturé par les Soviétiques qui le libèrent fin août 45. Il se marie en 49 et a un enfant. Il meurt en 1988 à 66 ans.

Hans Stark Untersturmführer.

Né le 14 juin 1921 à Darmstadt. Études de 1927 à 37. Son père, policier, le fait ensuite entrer aux SS-Totenkopf. Il a 16 ans ½. Il est affecté à Oranienburg (près de Berlin) et, en tant que membre d’un bataillon de garde (Wachbataillon) il est envoyé aux camps de Sachsenhausen, Buchenwald et Dachau. En juin 40 il est Unterscharführer. Vers Noël 40 il est envoyé à Auschwitz comme Blockführer du Block 7 dans lequel il y a 150 prisonniers politiques Polonais, essentiellement des étudiants. En juin 41 il est muté au bureau politique où la conduite du service d’accueil lui est attribuée. À ce titre il prenait part aux fusillades. (Au procès de Francfort, un pédagogue Polonais, Josef KRET, déclare : il était jeune, il avait l’air sympathique, je ne m’expliquais pas sa cruauté. Filipe MÜLLER l’évoque longuement, ne pouvant oublier, vingt ans après, un tel plaisir à la violence, une telle aisance à faire souffrir de la part d’un jeune homme de 20 ans, comme lui-même).

Il obtient un congé, de Noël 41 à mars 42, pour passer l’examen allemand équivalent au Bac (Abitur). Il revient ensuite à Auschwitz où il est nommé Oberscharführer. Il obtient un nouveau congé de novembre 42 à avril 43 pour études et s’inscrit à l’université de Francfort. En mai il demande à partir pour le front de l’Est. Il est rapatrié pour blessure. Il participe alors à des cours de formation d’officier. Il est Untersturmführer. En janvier 45 il demande à repartir au front. Il est capturé par les Russes en mai 45 et réussit à s’enfuir deux jours après. Il travaille chez un agriculteur jusqu’à l’automne 46. Ensuite il suit des études d’agriculture de l’automne 46 à l’été 48, puis en 50 et 51. Il est ensuite (jusqu’à son arrestation) soit professeur dans une école d’agriculture, soit employé par la chambre d’agriculture de Francfort. Il se marie en 1953 et aura deux enfants. En préventive d’avril 1959 à octobre 63. Libéré en 1968. Il meurt le 21 mars 1991 à Darmstadt à 70 ans.


16/03/2013
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ACCUSÉS PROCES AUSCHWITZ-CRACOVIE 1947

  PROCES AUSCHWITZ CRACOVIE

Le procès d'Auschwitz (24 novembre 1947 - 22 décembre 1947, à Cracovie) est celui de 40 membres du personnel du camp de concentration d'Auschwitz devant le Tribunal suprême de Pologne. Les accusés étaient, outre le commandant du camp Arthur Liebehenschel, les médecins Johann Paul Kremer et Hans Münch , 32 officiers, sous-officiers et gardes SS ainsi que 5 gardiennes. Le tribunal a prononcé 23 sentences de mort, 16 peines d'emprisonnement et un acquittement.

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Le procès d'Auschwitz, Cracovie, 1947

Auschwitz est le lieu emblématique de la Shoah avec plus d'un million de victimes. Mais c'est aussi celui de l'extermination de 23 000 tsiganes, de 15 000 prisonniers de guerre soviétiques et de 25 000 personnes de diverses nationalités. C'est enfin le plus meurtrier des camps pour les victimes polonaises indépendamment du génocide juif : environ 150 000 polonais y ont laissé la vie.

Plus de 8 000 officiers, gardes, médecins et auxiliaires féminines SS y ont servi entre 1940 et 1945 ; l'effectif courant de la garnison SS passe de 700 hommes en 1941 à plus de 3 000 en août 1944. Les 40 accusés du procès d'Auschwitz de 1947 ne représentent qu'une fraction de poursuites engagées contre le personnel du camp : 673 personnes sont poursuivies au total par les tribunaux polonais entre 1946 et 1953. D'autres sont jugés par les tribunaux alliés, comme Franz Hössler et Joseph Kramer au procès de Bergen-Belsen en 1945. Certains ne sont jugés que beaucoup plus tardivement, dans les années 1960 en RFA notamment lors du procès de Francfort (Josef Klehr) ou en RDA (Horst Fischer.

Le cadre légal des procès polonais est fixé par la déclaration de Moscou adoptée en octobre 1943 par les Alliés. Elle décide que les criminels nazis seraient « renvoyés dans les pays où ils perpétrèrent leurs actes abominables afin qu'ils puissent être jugés et punis selon les lois de ces pays libérés et des gouvernements libres qui y seraient formés.

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L'entrée d'Auschwitz et son inscription  Arbit macht frei (le travail rend libre)

Le Tribunal suprême de Pologne est créé en janvier 1946 pour juger les principaux auteurs de crimes commis en Pologne sous l'occupation allemande. Il mène sept procès entre 1947 et 1948, dont celui d'Auschwitz, sur la base du décret du 31 août 1944 du gouvernement provisoire polonais sur le châtiment des traîtres à la nation et des criminels nazi coupables de meurtres et de tortures sur des civils ou des prisonniers.

Ce procès tranche par sa sévérité avec les nombreux autres procès polonais du personnel d'Auschwitz.

Des trois commandants (Lagerkommandant) successifs du complexe d'Auschwitz, seul Arthur Liebehenschel est présent au procès. Le principal commandant d'Auschwitz-Birkenau de mai 1940 à décembre 1943, Rudolf Höss, a été jugé séparément par le Tribunal suprême de Pologne en avril 1947. Richard Baer, dernier commandant du camp après mai 1944, meurt en détention en juin 1963 avant son propre procès en Allemagne.

Hans Aumeier  Hauptsturmführer. Lagerführer.

Major (Sturmbannführer) né le 20 août 1906 à Amberg ; Bavière. Quasi-analphabète. Entre au parti NS en 29 (n° 2 700). Officia dans différents camps dont Dachau, Flossenbürg (d’août 38 à janvier 42) puis a été notamment le chef de camp (Schutzhaftlagerführer) puis à Auschwitz sous le commandement de Rudolf Höss  de septembre 42 à août 43. Son arrivée s’explique peut-être par ses bonnes relations avec Höß (les deux étaient allés  à l’école d’Eicke  à Dachau). Il ne se contentait pas d’exécuter les ordres, mais donnait dans l’excès de zèle. Il en est parti à l’automne 43 (sur proposition de Höss) pour le camp de Vaivara en Estonie puis Mysen ou Grini en Norvège où son attitude semble avoir été tout à fait différente. Lorsque les Britanniques l’ont arrêté et interrogé au début de l’été 45, il a d’abord nié toute connaissance sur les chambres à gaz d’Auschwitz, mais plus tard il a détaillé les gazages aux Bunkers 1 et 2. Il a été condamné à mort au procès de Cracovie et exécuté par pendaison en janvier 1948.

August Bogusch Blockführer

Sergent-chef (Scharführer), né le (5 août  1890 à Liblinitz. Entré à la NSDAP en 32 et à la SS en 33. Il est affecté à Buchenwald en 1939 puis à Auschwitz de janvier 41 à janvier 44. Condamné à mort, pendu en janvier 1948.

Therese Brandl Erstaufseherin.

Née en 1902 (ou 1909 selon les sources) à Staudach, Autriche. Elle arrive à Ravensbrück en mars 40 où elle devient rapidement Rapportaufseherin. En mars 42 elle est nommée à Auschwitz 1 comme Rapportführerin puis mutée (en même temps que Maria Mandel) à Birkenau en octobre 42. En novembre 44, devant les avancées de l’Armée Rouge elle est envoyée à Muhldorf (camp annexe de Dachau) puis fuit en avril 45 devant l’arrivée imminente des troupes US. En août 45 elle est arrêtée par l’US Army. Condamnée à mort, pendue en janvier 1948.

Arthur Breitweiser  Unterscharführer.

Sergent (Unterscharführer) né le 31 juillet  1910 à Lwow (Lemberg). À Auschwitz de mai 1944 à janvier 1945. Chef des magasins  d’Auschwitz 1, à partir de mai 1944 . Accusé notamment d’avoir été parmi les premiers à expérimenter le gaz Zyklon B sur des victimes humaines (témoignage de Motz, de Varsovie, ingénieur civil et de Schlupper notamment) puis d’avoir participé aux gazages du block 11. Condamnation à mort commuée en perpétuité après 10 à 14 années de détention selon les sources. Libéré en décembre 1958  Il sera aussi parmi les accusés du procès de Francfort où il sera acquitté.

Alexander Bülow. Sturmmann

Né en 1905. Garde à Auschwitz de novembre 41 à janvier 45. Condamné à 15 ans de prison.

Fritz Buntrock Blockführer et Raportführer.

Sergent (Unterscharführer), né en 1909 à Osnabrück. Entré à la SS en 1935.  Birkenau de juillet 1942 à août 1944. Rapportführer, a participé à la liquidation du camp des familles de Theresienstadt en avril 1944 . Condamné à mort, pendu en janvier 1948.

Luise Danz Aufseherin.

Née en 1917 à Waldorf. Gardienne dans différents camps, elle commença son service au camp des femmes de Ravensbrück. En 1944 elle a été surveillante à Plaszow, Majdanek et Auschwitz. De janvier à avril 45 elle était surveillante au camp des femmes de Malhof. Condamnée à la prison à vie, elle sera libérée en 1956 et vit toujours en 2005.

Erich Dinges Chauffeur.

Né en 1911 à Francfort. En service à Auschwitz en 41 puis de 42 à 44. A été condamné à 5 ans de prison.

Wilhelm Gerhard Gehring

Adjudant-chef (Hauptscharführer), né en 1901 à Osnabrück. Entré dans la SS en 1934. A été garde notamment à Sachsenhausen. À partir de janvier 1942, il occupe diverses fonctions successives à Auschwitz  de janvier 42 à janvier 45. Il est notamment Blockführer au bloc 11 disciplinaire, puis à Monowitz. Condamné à mort. Pendu en janvier 1948.

Paul Götze Blockführer. Garde

Caporal-chef (Rottenführer) né le 13 janvier 1901 à Halle. Est garde à Auschwitz de juillet 42 à août 44. Il y devient chef de bloc en février 1943. Il exerce ensuite cette fonction au camp des tziganes de Birkenau de mai 1943 à août 1944, avant d'être transféré à Buchenwald.  Condamné à mort. Pendu en janvier 1948.

Maximilian Grabner Untersturmführer.

Sous-lieutenant (Untersturmführer) né en 1905 à Vienne. Reçut un enseignement scolaire limité. En 1932 il adhère au parti NS (illégal) puis à la SS lors de l’annexion de l’Autriche. En 1939 il arrive à la Gestapo de Katowice et en juin 40 il devient chef de la section politique (Gestapo) d’Auschwitz jusqu’en novembre 43. En tant que tel, il est responsable de la lutte contre la résistance à l’intérieur du camp, l’empêchement des évasions et l’évitement de tout contact entre les prisonniers du camp et l’extérieur. À ce titre il ordonne les tortures des prisonniers du Block 11. Celles-ci sont effectuées par ses collaborateurs, tel Wilhelm BOGER. Il commandait régulièrement aussi les «vidages du Bunker . Il avait également pour mission de lutter contre la corruption, mais s’est tellement enrichi lui-même qu’en automne 43 il fut accusé par les SS. Lors de son procès à Weimar en 1944 (pour vols réitérés et meurtre d’au moins 2 000 personnes) des difficultés de procédure ont fait qu’il n’a pas abouti. Il est alors revenu à Katowice puis à Breslau. Il a été arrêté en août 45 en Autriche et livré en 47 à la Pologne. Il essaya de nier toute culpabilité lors de son procès. À Cracovie il sera condamné à mort et exécuté (pendu en janvier 1948).

Hans Hofmann Garde

 Caporal-chef (SS) (Rottenführer) né en 1919 à India (Yougoslavie). A été affecté à Auschwitz d’octobre 42 à janvier 45. Il y travaille notamment au département politique. A été condamné à 15 ans de prison. Libéré en juillet 1956.

Rudolf Höss Obersturmbannführer.

Né en 1900. Membre du parti nazi (n°3 240) et des SS. A débuté à Dachau le 1er décembre 1934. Le 1er avril 1935 il est Blockführer, un an plus tard, Raportführer. Le 1er août 38 il est transféré à Sachsenhausen dont il sortira Hauptsturmführer. Il occupe ensuite la fonction de commandant du camp de concentration puis d'extermination d'Auschwitz du 1er mai 1940 à la fin octobre 1943. Il a l'ordre d'Himmler d'en faire un centre de la solution finale. Après son départ d'Auschwitz, il a travaillé dans les services de la SS-WVHA. Il devient inspecteur des camps. A partir d'avril 45, il se cache sous le nom de Frantz Lang. Arrêté le 11 mars 46, il fut mis à disposition des autorités Polonaises et emprisonné à Cracovie. Condamné à mort par le tribunal national (jugement du 02 avril 1947), la sentence a été exécutée par pendaison au camp d'Auschwitz (entre le KI et sa villa) le 16 avril de la même année. Durant sa détention, R. Höss a rédigé ses mémoires.

Heinrich Josten Obersturmführer.

Lieutenant (Obersturmführer), né le 11 décembre  1893 à Malmedy. Il entre à la SS en 33 (n°92.316) et peu après au NSDAP (n°1.593.636). Il est successivement affecté à Flossenburg (en tant que garde) puis à Sachsenhausen. Il est envoyé à Auschwitz en novembre 40. Le 20 avril 41 il devient responsable de l'équipement militaire de la garnison du camp. Fin 42 il devient responsable du travail des prisonniers. En octobre 43 il devient adjoint du chef de camp Lagerführer d'Auschwitz 1. Lors de l'évacuation, il est transféré à Nordhausen puis à Belsen. Il est accusé d'avoir participé au gazage des Juifs de Hongrie à Birkenau en 44, d'avoir abattu des prisonniers à Auschwitz 1 d'avoir et pris part à des pendaisons. Condamné à mort, il est pendu en janvier 1948 à la prison de Cracovie. 

Karl Jeschke Garde.

Né en 1890 à Hehenliebenthel. À Auschwitz de 40 à 45. 3 ans de prison.

Hans Koch Garde

Né en 1912 à Tangerhütte. Garde à Auschwitz de 40 à 45. Prison à vie. Mort en prison, à Gdansk en juillet 1955.

Josef Kollmer Obersturmführer.

Lieutenant (Obersturmführer), né le 26 février  1901 à Handlern (Bavière). Il entre à la SS en 35 (n°267.573) et au NSDAP en 37 (n°4.263.096) . Au début de janvier 41 il arrive à Auschwitz en tant que garde. En août 43 il devient commandant d'une compagnie de gardes à Auschwitz Birkenau. D'octobre 43 à mai 44 il est à Nordhausen. Il revient ensuite à Auschwitz et d'août à novembre 44 il commande l'ensemble de la garde d'Auschwitz 3 (Monowitz). Condamné à mort, il est pendu en janvier 1948.

Franz Xaver Kraus Sturmbannführer.

Major (Sturmbannführer) né le 27 septembre 1903 à Munich. Entre au NSDAP en janvier 31 (n°405.816) et en novembre à la SS (n°16.299). Il est d'abord affecté à Esterwegen puis à la prison de la Gestapo à Berlin, à Sachsenhausen, à Oranienburg, à Mogilev (de l'hiver 41 à l'hiver 42), à Breslau. Il est muté à Auschwitz le 1er novembre 44. Dont il devient le dernier chef de camp Schutzhaftlagerführer. Il reçoit l'ordre de tuer les prisonniers restés au camp après l'évacuation. Il y revient ainsi les 24 et 25 janvier avec ses hommes avant de fuir du fait de l'extrême proximité des troupes Soviétiques. Il est condamné à mort et exécuté par pendaison  en janvier 1948.

Johannes Paul Kremer Obersturmführer.

Lieutenant (Obersturmführer), né  le 6 décembre 1883 à Stelberg. Après son service militaire (1909-1910) il étudie la philosophie et la médecine et obtint le titre de docteur dans les deux domaines. En 32 il adhère au parti NS et en 34 à la SS. En 36 il écrit sa thèse sur la privation de nourriture et devient professeur d’anatomie à l’Université de Münster. Il arrive à Auschwitz le 30 août 42 à novembre 1942, en tant que médecin et prend part à une première sélection. Il tenait un journal qui permet de certifier qu’il prit part à 14 sélections au moins et aux gazages afférents. À Auschwitz il poursuit ses études sur son thème de travail et entreprend des expériences sur les modifications du tissu musculaire dues à la dénutrition . Il se fait livrer des musulmans  qui sont installés vivants sur la table de dissection (il les appelle d’ailleurs  lebendfrischem Material ) afin qu’il puisse les interroger avant que son infirmier ne fasse la piqûre de phénol mortelle. Peu après son départ d’Auschwitz (novembre 42), il réintègre l’université. En juin 45 il est arrêté par les Anglais, en 46 il est livré à la Pologne, jugé à Cracovie, il est condamné à mort en décembre 1947. Cette peine a été commuée en perpétuité. En janvier 1958 il est libéré pour bonne conduite et du fait de son âge (74 ans). Il est à nouveau jugé en Allemagne en 1960, il est également l'un des témoins du second procès d'Auschwitz en 1964  de Francfort comme témoin. Il meurt en 1965 à Münster. 

Hildegard Lächert Aufseherin.

Née en 1920 à Berlin. En 42 elle est à Ravensbrück puis (d'octobre 42 à août 43) à Majdanek. Elle sera ensuite gardienne à Plaszow puis à Birkenau d’avril à juin/juillet 44 (camps de Rajsko et Budy). Elle était mère de deux enfants. Condamnée à 15 ans de prison, elle est relâchée en 1956. Elle sera de nouveau en procès à Düsseldorf (novembre 1975- juin 1981) avec 15 autres accusés de Majdanek. Beaucoup de témoignages sur son comportement sadique seront entendus. Sa peine sera alors de 12 ans. Elle meurt en 1995.

Anton Lechner Garde

Né en 1907 à Bachers. Garde à Auschwitz de février 41 à décembre 44. Prison à vie.

Arthur Liebehenschel  Obersturmbannführer.

Né à Poznan en 1901. Rejoint le parti NS en 32 et la SS en 33 (n°39 254). En 34 il est au KL Lichtenberg puis passe rapidement au service de l’inspection des camps (installé à Berlin puis à proximité du camp de Sachsenhausen). En 42 il est l’adjoint du Brigadeführer Richard GLÜCKS, le chef de tous les camps. En novembre 43 il remplace HÖSS en tant que commandant d’Auschwitz (jusque mai 44) ce qui entraîne quelques améliorations dont la suppression des sélections au Bunker du block 11, la destruction du mur noir et la non-utilisation des cellules debout . Les sélections dans le camp sont moins fréquentes également, mais les meurtres de masse de Juifs se poursuivent sans changement. C’est le moment où Auschwitz est séparé en trois camps, chacun étant dirigé par son propre commandant. Tombé en disgrâce pour son manque de poigne et pour avoir voulu se marier avec une femme  ayant fait honte à la race  (Rassenschande begangen zu haben) parce qu’elle avait fréquenté un garçon Juif des années auparavant, Liebehenschel est muté à Majdanek où il sera commandant du camp. Il est arrêté par les Américains et livré à la Pologne qui le juge à Cracovie où il est condamné à mort et pendu en janvier 1948.

Eduard Lorenz Blockführer.

Né en 1921 à Neudorf. À Auschwitz de janvier 42 à janvier 45. 15 ans de prison.

Herbert Ludwig Blockführer.

Adjudant (Oberscharführer), né le 16 octobre 1904 à Grisbach. À Auschwitz d’octobre 40 à janvier 45. Condamné à mort. Pendu en janvier 1948.

Les auxiliaires féminines SS (Aufseherin) apparaissent à Auschwitz en mars 1942 avec la création du premier camp des femmes, déplacé ensuite à Birkenau en août 1942, dont ont notamment témoigné Charlotte Delbo et Marie-Claude Vaillant-Couturier. La plupart de ces gardiennes sont formées au camp de Ravensbrück. Telles qu'elles sont décrites dans les mémoires de Rudolf Höss, ces Aufseherin auraient été à ses yeux parmi les pires éléments sous ses ordres ; il leur reproche vols, relations homosexuelles avec les détenues (l'une de ses phobies) et d'une manière générale de constantes négligences dans leur service. Certaines ont été jugées lors d'autres procès, en particulier Irma Grese au procès de Bergen-Belsen en 1945.

Maria Mandel

Aufseherin (inspectrice), née le 10 janvier 1912 1912 à Münzkirchen (Autriche). A été gardienne c'est à dire surveillante à Lichtenberg en 1938, elle part à Ravensbrück en mai 39 où son comportement lui vaut une promotion, elle devient Oberaufseherin (inspectrice supérieure, ou surveillante chef). En septembre ou octobre 42 elle est mutée à Auschwitz et devient chef du camp des femmes (Lagerführerin) à Birkenau jusqu'en novembre 44. Elle est connue pour son comportement violent et son plaisir à sélectionner. Fin 44 elle est mutée à Mühldorf en Bavière à l'automne 1944. . Elle sera arrêtée par l'armée US en août 45 et interrogée. Elle est décrite comme intelligente et cruelle. Condamnée à mort et exécutée par pendaison en janvier 1948.

Adolf Medefind Garde 

Né en 1908 à Koenigshütte. À Auschwitz de 42 à janvier 45. Prison à vie

Karl Ernst Mockel Obersturmbannführer.

Né en 1901 à Klingenthal (Silésie). Au NSDAP en novembre 25 (n°22.293) et à la SS en décembre 26 (n°908). Il a travaillé comme administrateur financier pour le Reich puis comme responsable du personnel (promotions, transferts, recrutement). À Auschwitz d’avril 43 à janvier 45 comme responsable de l'administration du camp. A ce titre il était notamment responsable des biens volés aux prisonniers, incluant les bijoux et l'or dentaire pillés aux crématoires, à envoyer à Berlin. Condamné à mort. Pendu en janvier 1948.

Erich Muhsfeldt Oberscharführer.

Adjudant (Oberscharführer), né le 18 février 1913 à Beubrück, Allemagne. Il entre à la SS en 1940, subit un entraînement spécial à l'issue duquel il est envoyé à Auschwitz en août où il sera nommé Blockführer Il y est chef de bloc jusqu'en novembre 1941. Transféré à Majdanek le 15 novembre 41, il participe à l’extermination en devenant chef du Kommando du crématoire en 1942  qui s'occupait d'enterrer les cadavres puis, à partir de la mise en marche du crématoire en juin 42, il en devint le chef. Il prend une part active à l'opération fête des moissons (Aktion Erntefest) le 3 novembre 1943, où 18 000 Juifs sont exterminés.  Il vit les derniers jours du camp puis vint à Auschwitz Birkenau en juin 44. Chef des crématoires et chambres à gaz II et III et de leurs Sonderkommandos aux côtés d'Otto Moll. Il est ensuite affecté à Flossenbürg.   puis chef des SK des K II et III en 44. Il fut jugé par un tribunal Américain qui le condamna à la prison à perpétuité, et par le tribunal de Cracovie pour ses agissements à Auschwitz-Birkenau. Condamné à mort au procès d'Auschwitz, il fut pendu en janvier 1948.  

Kurt Hugo Müller Blockführer.

Sergent (Unterscharführer), né le 14 avril 1909 à Harpersdorf. À Auschwitz d’octobre 40 à janvier 45. Il devient chef de bloc en octobre 1941, notamment au bloc 11. Condamné à mort. Pendu en janvier 1948.

Le rôle des médecins comportait en particulier la sélection lors de l'arrivée des convois, déterminant qui serait immédiatement conduit à la chambre à gaz, ainsi que celle des malades exécutés le plus souvent par injection de phénol ; la plupart ont également pratiqué des expérimentations sur des cobayes humains. Seuls deux des nombreux médecins d'Auschwitz sont jugés à Cracovie en 1947.

Hans Münch Gynécologue.

Sous-lieutenant (Untersturmführer), né le 11 mai 1911 à Freiburg. Médecin d’Auschwitz à l’Institut d’hygiène de Rajsko à partir de juin 1943,  de décembre 43 à janvier 45 il est médecin à Auschwitz. Seul médecin d'Auschwitz à avoir refusé de participer aux sélections Il a déclaré à son supérieur (Weber) qu’il ne pouvait pas sélectionner et a pu éviter en effet de participer aux sélections. Emprisonné à la Libération, il rédige un rapport sur l’extermination par la faim, collabore avec les autorités, est acquitté. C’est le seul des 40 accusés à avoir été acquitté. Il va s’installer comme médecin de campagne en Bavière. (Daniel Mermet le rencontrera pour une interview destinée à l’émission de France-Inter  Là-bas si j’y suis  qui prendra des proportions parce que Münch s’y présente plus revendicatif qu’amendé).

Detlef Nebbe Garde

Né en 1912 à Huson. A Auschwitz d’octobre 40 à janvier 45 comme garde. Prison à vie.

Alice Orlowski Kommandoführerin.

Née ELLING. Née le 30 septembre 1903 à Berlin. En 41 et 42 à Ravensbrück, elle arrive fin 42 (ou mi-43 selon les sources) à Majdanek où elle restera jusqu'en avril 44. Elle est ensuite envoyée à Plaszow d'avril à octobre 44, puis à Auschwitz d'octobre 44 à janvier 45 (camp de Budy). Partout les témoignages indiquent un comportement brutal et sadique. Elle fera ensuite partie des gardes des marches de la mort d’Auschwitz où un témoignage lui attribue un comportement à l’opposé de celui qu’elle eût dans les divers camps. Capturée par les Soviétiques en mai 45 et remise à la Pologne, le tribunal de Cracovie a requis 15 ans de prison à son encontre. Libérée en 1957, elle a été de nouveau appelée au procès de Düsseldorf (voir LACHERT ci-dessus) mais est morte en 1976. 

Ludwig Plagge Raportführer.

Adjudant (Oberscharführer), né le 13 juin  1910 à Landesbergen. A été d'abord à Sachsenhausen puis à Auschwitz à partir d'octobre 1940, où il devient Rapportführer notamment au bloc 11 disciplinaire à octobre 43, en octobre 1943, il est affecté à Majdanek  . Condamné à mort. Pendu en janvier 1948.

Franz Romeikat Garde

Sergent (Unterscharführer) 7 octobre né le  1904 à Iwenburg, est arrivé à Auschwitz de février 41 à octobre 44. Il y participe notamment à la gestion des biens saisis sur les déportés et les victimes des chambres à gaz.  Il est condamné à une peine de 15 ans d'emprisonnement.

Richard Schröder Garde

Sergent (Unterscharführer), Blockführer né le 4 avril 1921 à Hamburg, a été affecté à Auschwitz en décembre 1940 à janvier 45. Il y travaille dans les services administratifs comme aide-comptable. Il est condamné à une peine de 10 ans d'emprisonnement

Hans Schumacher Garde.

Sergent (Unterscharführer), né le31 août 1906  Düsseldorf. A été garde à Ravensbrück puis à Auschwitz d’août 42 à janvier 45.  Il y devient responsable des magasins alimentaires. Condamné à mort. Pendu en janvier 1948.

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Heinrich Schwarz

Heinrich Schwarz, né le 14 juin 1906 à Munich sous l'Empire allemand et mort le 20 mars 1947 (à 40 ans) à Baden-Baden en Allemagne, est un Hauptsturmführer de la Schutzstaffel (SS).

Il rejoint le Parti national-socialiste des travailleurs allemands et la SS en novembre 1931. Il sert dans la Waffen-SS au début de la Seconde Guerre mondiale, jusqu'en octobre 1940, date à laquelle il devient commandant du camp de concentration de Mauthausen, puis d'Oranienburg-Sachsenhausen. En septembre 1941, il est transféré à Auschwitz. Il est aussi le dernier commandant du camp de concentration de Natzwiller-Struthof, qu'il dirige de février à avril 1945.

À la fin de la guerre, il est condamné à la peine de mort pour crime de guerre par les autorités françaises en Allemagne. Il est fusillé par un peloton d'exécution près de Baden-Baden le 20 mars 1947.

En novembre 1943, le commandement du complexe est réorganisé. Chacun des deux principaux camps annexes est doté d'un commandement spécifique sous l'autorité du commandant d'Auschwitz I: à Birkenau (Auschwiz II), ce sont Friedrich Hartjenstein, jugé par plusieurs tribunaux alliés successifs, puis Joseph Kramer jugé au procès de Bergen-Belsen en 1945 ; à Monowitz (Auschwitz III), il s'agit d'Heinrich Schwarz, jugé par un tribunal français en 1947.

Karl Seufert Garde

Né en 1913 à Würzburg. À Auschwitz de novembre 40 à novembre 41. Prison à vie. 

Paul Szczurek Blockführer.

Sergent (Unterscharführer), né le 26 juin  1908 à Koenigshütte (actuel Chorzow). À servi notamment à Monowitz avant de rejoindre Auschwitz d’octobre 40 à janvier 45. Condamné à mort, pendu en janvier 1948.

Johannes Weber Garde

Né en 1902 à Warblitz. À Auschwitz de novembre 42 à janvier 45. 15 ans de prison.

Le serment pour entrer dans la SS: Je te jure, Adolf Hitler, Führer et Chancelier du grand Reich allemand, fidélité et bravoure. Je fais vœu d’obéir jusqu’à la mort à toi et aux chefs par toi désignés. Que Dieu me soit en aide !

Le premier procès d'Auschwitz ne suscite pas autant d'écho immédiat que celui, beaucoup plus emblématique, du commandant du camp Rudolf Höss en avril de la même année après son témoignage au procès des hauts dignitaires nazis à Nuremberg. La documentation et l'histoire du procès d'Auschwitz restent pour longtemps le seul fait de l'historiographie polonaise, notamment à travers les travaux publiés par des juristes du Tribunal suprême de Pologne comme le procureur Jerzy Sawicki

Sa notoriété est également éclipsée plus récemment par le second grand procès d'autres criminels d'Auschwitz menés au début des années 1960 en Allemagne (procès de Francfort) dont l'impact a été plus large et dont la documentation est beaucoup plus abondante.


15/03/2013
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PROCES BELSEN-AUSCHWITZ, LÜNEBERG 1945

Les accusés concernés par le procès de Bergen-Belsen uniquement

 Antoni Aurdzieg (32) Kapo.
Né le 15 septembre 1924 à Brzesc en Pologne. Déporté vers l’Allemagne le 28 septembre 41. Au camp de Sachsenhausen (différents commandos) jusqu’en mars 45 où il est envoyé à Belsen, Block 12. Il déclare y avoir été l’un de 4 aide-Stubendienst et non pas Blockälteste comme le disent plusieurs témoins. Certains affirment qu’il a battu et tué de nombreux prisonniers.
Condamné à 10 ans de prison et libéré en 1952.

Eric Barsch (28)
Déclare avoir été toujours employé dans la section médicale de la SS. Un prisonnier en atteste à Mittelbau et à Belsen.
D’autres prisonniers sont convaincus qu’il était chef cuisinier SS de la cuisine n° 1 et évoquent un meurtre par balles dont il se serait rendu coupable devant leurs yeux.
Le tribunal considère que rien ne pouvant être confirmé par des preuves suffisantes, l’accusé ne peut être jugé.
Acquitté.

Herta Bothe (37)  Aufseherin.

Née le 03 janvier 21 à Teterow au Mecklemburg.
En septembre 42 elle est formée à Ravensbrück puis est envoyée au camp de Struthof (près de Gdansk) où elle reste presque 2 ans, jusqu’en juillet 44. A ce propos elle répond à une question en disant que non, ce n'était pas un camp "dur". Elle est ensuite nommée à Bromberg. Le 21 janvier 45 elle évacue avec des prisonnières pour la plupart Juives Hongroises pour Oranienburg. Elle ira ensuite à Belsen fin février où elle s’occupera du Kommando du bois (60 prisonniers, les hommes, presque tous Russes, sous les ordres d’un SS et les femmes sous ses ordres). Beaucoup de témoins l'accusent d'avoir battu des prisonnières à mort. Elle nie
Condamnée à une peine de dix ans de prison, elle est libérée en décembre 51, se marie ensuite et vit désormais sous le nom de H. Lange. Morte en 2000.

Medislaw Burgraf (20)
Né à Czestochowa en Pologne et employé au service ferroviaire Arrêté en août 1940, il est déporté à Buchenwald jusqu'en décembre, puis à Neuengamme jusqu’en mars 43 où il est transféré à Drütte. Il dit y avoir été Vorarbeiter. Le 8 avril 45 il arrive à Celle et à Belsen le lendemain. Après une journée au Block 16, il est au 19 ou le Blockälteste lui demandait de l'aider pour la distribution de nourriture bien qu'il n'ait pas de fonction officielle. Un témoin dit qu’il était Kapo à Drütte et Stubendienst à Belsen.
Condamné à 5 ans de prison, libéré en 1949.

Otto Caleson / Kulessa (19) Scharführer.
Né le 04 septembre 1892 à Rastenburg.
Dit qu’il a été forcé de joindre la SS et a été envoyé à Belsen (après Struthof et Mittelbau puis Nordhausen) où il serait arrivé le 10 avril 45 avec un train d’environ 35 wagons de prisonniers où il était avec 124 autres membres de la SS durant 5 jours. Il dit avoir été responsable à Belsen du Block 88 où étaient 600 prisonniers.
Condamné à 15 ans de prison, il a été libéré en 1955.

Wilhelm  Door (27) Rottenführer.
Né le 09 février 1921 à Nuremberg.
Fils d'agriculteur. Dit s’être porté volontaire pour l'armée en décembre 40, mais faute d'avoir été accepté, est entré à la SS. Resté à Dresde jusqu’en automne 41 puis, après une période de maladie, allé à Oranienburg comme garde du camp où il serait resté jusqu’en janvier 44, puis à Mittelbau (où il dit avoir été formé comme Blockführer) et Klein Bodungen en septembre 44. Confirme avoir été le second de Stoffel à Mittelbau avec lequel il a mené une marche jusqu’à Belsen d’une colonne de 590 prisonniers qui étaient partis à 610 d’après ses dires.
Pendu le 13 décembre 45.

Gertrud Fiest (40) Aufseherin.
Née le 31 mai 1918 à Neugebhartsdorf.
Travaillait dans une usine de Silésie de 1935 à août 44. Entrée à la SS en août 44, elle est envoyée à Groß Rosen puis à Langenbielau (3 semaines) et repart après cette formation  dans on entreprise où elle est affectée à la surveillance des prisonnières. Elle arrive à Belsen fin février 45.
Condamnée à 5 ans de prison, elle est libérée en 1949.

Ida Foster (34) Aufseherin.
Née le 15 mai 1902 à Blumendorf en Silésie.
Sœur aînée d’Ilse (ci-dessous). Travaillait dans une usine textile à Rohrsdorf. Entrée à la SS le 16 août 44. Elle a été envoyée à Langenbielau durant 3 semaines  pour apprendre le traitement des prisonniers  puis est retournée dans son usine d’origine. En février 45, évacuée avec les prisonniers, elle arrive à Belsen le 28 février où elle surveille les 35 prisonnières de sa partie de la cuisine 3 dont Jenner était responsable (Francioh responsable de l'autre partie ou travaillait Irene Haschke).
Acquittée.

Ilse Foster (33) Aufseherin.
Née le 02 septembre 1922 à Neusaltz en Silésie.
Entrée à la SS le 17 août 44. Travaillait dans une usine à Grunberg. Formée 6 semaines à Langenbielau en août-septembre 44, elle retourne ensuite à l'usine de Grunberg. Arrivée à Belsen le 17 février 45 où elle surveillait les 60 prisonnières de la cuisine 1 du camp des hommes dans laquelle Hila Lippmann était Kapo. Plusieurs témoins disent qu'elle emmenait les prisonnières dans une pièce adjacente pour les battre violemment.
Condamnée à 10 ans de prison.

Hildegard Halmel/ Halnel (45)Aufseherin.
N'est pas présente au tribunal.
Les témoins qui l'évoquent disent qu'elle est arrivée au camp bien plus tôt qu'elle ne le prétend. Elle sera acquittée de toutes charges pour Belsen où elle n’est arrivée que très peu de temps avant les Britanniques.

Irene Haschke (39) Aufseherin.
Née le 16 février 1921 à Friedeberg en Silésie.
Elle travaillait dans une usine textile jusqu’en août 44.  Entre à la SS le 16 août 44 et est envoyée à Groß Rosen 1 journée) et Langenbielau (5 semaines) puis dans un camp de travail à Weiss Wasser (3 semaines) et revient ensuite dans son entreprise comme surveillante du travail des prisonniers. Évacuée le 16 février 45, elle arrive à Belsen le 28. Kommando du bois (8 jours) puis cuisine (2-3 jours).
Condamnée à 10 ans de prison.

 Anna Hempel (44) Aufseherin.
Née le 22 juin 1900 à Zielone Gorze (Grünberg) en Silésie.
Elle travaillait dans une usine textile à Grunberg jusqu’à ce qu’elle soit envoyée en formation à Ravensbrück durant 3 semaines en mai 44 avant d’y revenir comme surveillante des prisonnières. Elle arrive à Belsen le 17 février 45. Elle y travaille à la cuisine 2 du camp des hommes.
Condamnée à 10 ans de prison, libérée en 1951.

Charlotte Klein (36)  Aufseherin.
Née le 13 décembre 1921 à Eimenburg.
Travaillait comme assistante de laboratoire depuis 1939. En août 44 elle entre à la SS, est formée à Ravensbrück durant quatre jours, puis nommée à Stutthof jusqu’en septembre. Elle a ensuite été affectée au camp de travail de Bremberg jusqu’au 21 janvier 45. Elle évacue vers Oranienburg puis arrive à Belsen (avec 2 autres Aufseherinnen, sans prisonniers) le 26 février. Elle y attrape le typhus. Travaillait au magasin de pain où 13 à 15 prisonniers étaient sous ses ordres. Acquittée.

Josef klippel (12) Sturmbannführer.
Né le 24 novembre 1909 à Vukovar en Yougoslavie (Volksdeutscher).
En 43 il avait une épicerie en Yougoslavie mais tous les Volksdeutscher de moins de 35 ans ont été mis dans la SS. Il est alors allé à Dora-Mittelbau Kommando B 12 jusqu'au 05 avril 45 (évacuation) et être arrivé à Belsen le 11 avril 45 en tant que membre de la SS. Deux jours plus tard, Hössler l’aurait affecté aux cuisines et après deux autres jours, les Britanniques sont arrivés.
Du fait qu’il semble n’avoir pas appartenu au camp de Belsen, il a été acquitté.

George Kraft (4) Lagerführer.
Né le 16 décembre 1913 en Roumanie.
Il a été affecté à Buchenwald de juillet à septembre 43 puis à Dora (attesté par le SS Stefan Hermann, membre de la SS et témoin au procès).
Il a donc été acquitté puisqu’il n’était concerné ni par Auschwitz ni par Belsen où il n’a été envoyé que pour nettoyer le camp autant que possible avant l’arrivée des Alliés.

Hilde Lisiewitz (42) Aufseherin.
Née le 31 janvier 1922 à Grünwald.
Elle a travaillé pour le Reichsarbeitsdienst  d’octobre 40 à mars 41, puis dans un restaurant de gare jusqu’à janvier 43. De février 43 à novembre 44, elle travaille dans une usine de munitions d’où elle est envoyée à Groß Rosen puis en formation à Langenbielau. Elle retourne à l’usine de Grünberg. Le 29 janvier elle est évacuée et arrive à Belsen le 3 mars 45 où elle occupera divers postes.
Condamnée à un an de prison.

Fritz Mathes (18)
Né le 13 juin 1893 à Offenbach.
Homme de la Wehrmacht, il dit être devenu homme de la SS (au 25 janvier 45) contre sa volonté.
Déclare être arrivé à Belsen le 22 ou 23 novembre 44 et avoir travaillé aux cuisines jusqu’au 10 ou 11 janvier 45, puis aux bains jusqu’en avril. Dit qu’il a été confondu avec Henkel dans les accusations des témoins parce qu’il lui ressemble. Un témoin (une femme Juive Hollandaise, Johanna Kurd) déclare qu’en effet il aurait parlé de sa promotion au statut de SS avec dégout, et qu’il aurait bien traité les prisonniers, leur aurait donné de la nourriture et les dernières nouvelles des avancées alliées.
Jugé non coupable pour ses activités à Belsen.

Klara Oopitz (35) Aufseherin.
Née le 16 avril 1909 à Schmiedeberg en Silésie.
Travaillait dans une usine AEG à Zillerthan. Entrée à la SS le 10 octobre 44, elle est formée comme Aufseherin à Langenbielau durant 3 semaines et demie. Elle retourne ensuite à l’usine AEG de Zillertau comme surveillante. Elle est arrivée à Belsen le 13 avril 45 (soit 5 jours avant l'arrivée des Britanniques) où elle a été placée à la surveillance de l'épluchage des pommes de terre de la cuisine du Block 9.
Déclarée non coupable pour Belsen et acquittée.

Anchor/ Ansgar Pinchen / Pichen (22)
Né le 22 septembre 1913 à Esbjerg (Danemark)
Il déclare avoir émigré en Silésie en 14 et s’être vu imposer la nationalité polonaise en 22 quand la Pologne a pris le contrôle de la Silésie et être entré dans l’armée allemande le 25 mai 40. Le 25 novembre 42 il a été blessé au bras. Il est arrivé avec Francioh et deux autres à Belsen vers le 10 mars 45 et a été affecté en tant que garde. Du fait de son bras, il a été transféré aux cuisines. Il a rapidement eu la charge de la cuisine n°1. Il n’a jamais porté l’uniforme de la SS. Il a été arrêté le 17 avril.
Il a été pendu le 13 décembre.

concernée par le procès d’Auschwitz uniquement

 

Stanislawa Staroska (48) Blockälteste et Lagerälteste.
Née le 1er mai 1917 à Tarnow en Pologne. Libraire avant la guerre. Arrêtée par la Gestapo le 13 janvier 40 comme membre de la Résistance Polonaise, condamnée à mort, sa peine convertie en emprisonnement à vie. Le 28 avril 42 elle est envoyée à Auschwitz (n°6865). Travaille au Kommando de l’eau et comme interprète parce qu'elle parle allemand. Est nommée Blockälteste par Langenfeld pour cette raison lorsque la précédente est démise de sa fonction. Elle est au Block 8 puis au 5, celui des arrivantes. Un Block de 1000 qui a contenu jusqu’à 3.428 prisonnières. Fin août 42 le camp des femmes est transféré à Birkenau. Attrape le typhus en juillet 43. A sa sortie d’hôpital, devient l’une des 3 Lagerälteste. Des survivantes viendront témoigner en sa faveur.
Condamnée à 10 ans de prison, libérée en 1950.

Concernés par le procès de Bergen-Belsen et d’Auschwitz à la fois

 

Juana Bormann (6) Aufseherin.
Née le 10 septembre 1893 à Birkenfeld.
Entrée aux auxiliaires de la SS en 1938 "pour gagner sa vie" déclare-t-elle. Elle travaillait à la cuisine de Lichtenburg de 38 à 39 jusqu'à ce que tout le camp soit évacué à Ravensbrück en 1939. Elle y serait restée jusqu'en 43 (1 an à la cuisine, 1 an en Kommando extérieur puis 1 an au domaine de Pohl où elle surveillait 150 prisonniers. C'est à ce moment là qu'elle dit avoir acheté son chien). Nommée à Auschwitz elle y arrive le 15 mai 43. Après 3 semaines au Kommando Babetz elle sera à Birkenau jusque fin décembre 43. Elle prétend avoir donné son chien à Hartjenstein début juin 43 et l'avoir récupéré début mars 44 parce qu'il était malade (donc ne pas l'avoir eu à Birkenau). Nombreuses sont les survivantes à se souvenir de la façon dont elle envoyait ce chien sur les prisonnières qu'il mettait en sang. (Hössler avait confirmé le jour précédent dans sa déposition qu'elle avait un très grand chien marron). En 44 elle aurait été au sous-camp de Budy. Serait arrivée à Belsen à la mi-février 45 où elle aurait été en charge de la porcherie avec 18 femmes sous ses ordres (et 52 porcs alors que les prisonniers du camp mouraient de faim).
Condamnée à mort et pendue le 13 décembre 45.

Karl Egersdorf (21)
Né le 20 juillet 1902 à Rosenbach en Bavière.
Déclare être entré dans la SS le 30 mars 41 puis être allé à Auschwitz I au service des cuisines. Il aurait quitté ce camp le 21 janvier 45 et serait arrivé à Belsen le 7 ou 8 avril et affecté au magasin de nourriture.
Aucune question ne lui sera posée par la cour quant à Auschwitz.  
Jugé non coupable des charges pesant sur lui à Bergen-Belsen.

Herta Ehlert née Liess (8) Aufseherin.
Allemande née à Berlin le 26 mars 1905.
Appelée à la SS en novembre 39, elle est formée à Ravensbrück où elle restera trois ans. Elle est ensuite envoyée à Majdanek en octobre 42. Elle déclare qu'il s'agissait d'un transfert de punition, car elle était considérée comme manquant de sévérité à l’égard des prisonniers. Au printemps 44 elle est envoyée à Cracovie puis à Auschwitz en novembre 44 au sous camp de Rajsko qu'elle quitte le 18 janvier 45. Elle arrive à Bergen-Belsen début février 45 où elle sera responsable du magasin de vêtements des prisonniers. Ensuite, pendant l'absence de Volkenrath, à partir de début mars, elle a eu la charge des Aufseherinnen (en tant qu'Oberaufseherin, donc) mais dit qu'en réalité elles faisaient ce qu'elles voulaient. Elle n'hésite pas à dire qu'elle a été témoin de mauvais traitement infligées par divers(es) SS aux prisonnières (en particulier Gollasch) en dehors de celles accusées au présent procès.
Condamnée à 15 ans de prison, elle est libérée en décembre 51 et prend le nom de H. Naumann.

Helena Koepper (46) Blockälteste.
Née le 24 février 1910 à Ploki, en Pologne.
Arrêtée en juin 40 par la Gestapo pour être en possession de tracts anti-allemands. Envoyée à Ravensbrück et le 21 octobre 42 à Auschwitz où elle est restée jusqu’au 20 décembre 44 au Strafkommando où elle dit avoir eu à connaître Grese, Lohbauer et Lothe. Ensuite elle a été envoyée à Belsen sous une tente puis Block 27 et 205. Au 27 elle était assistante de la Blockälteste (fonction non officielle) et la Rapportführerin Gollasch l’a nommée Blockälteste lorsque la précédente a été transférée. Block 224 (850 prisonnières) ensuite, au camp 2. Elle y était à nouveau Blockälteste. Elle dit avoir demandé à quitter cette fonction et avoir été versée dans la police du camp du 15 février 45 au 15 mars.
Reconnaît avoir constamment joué un rôle de dénonciatrice.
Accuse Borman et Volkenrath.
Condamnée à 15 ans de prison, libérée en 1952.

Karl Fanzich/ Francih (16) Rottenführer.
Né le 05 octobre 1912 à Wriecen (Brandenburg).
L’accusé dit être entré à la SS en avril 40 et avoir officié comme cuisinier des soldats SS puis au mess des officiers à Auschwitz. Il serait arrivé à Belsen de Groß Rosen avec Pichen (n°22) le 10 ou le 15 mars 45. A la fin du mois, il a été affecté à la cuisine 2 du camp des femmes, puis à la 3 où il devait préparer les repas de 16.300 personnes.
Un officier médecin Britannique qui a visité le camp le matin du 16 avril confirme les témoignages des prisonniers (disant qu'on tirait sur ceux qui s'approchaient, ce que tous les SS nient avec constance) en confirmant avoir vu lui-même de nombreux corps autour de cette cuisine.
Condamné à mort pour ses activités à Belsen.

Irma Grese (9) Oberaufseherin.
Née le 07 octobre 23.
En 1942, à 18 ans, elle est volontaire pour les SS-Helferinnen et formée à Ravensbrück où elle reste de juillet 42 à mars 43. Elle est ensuite à Birkenau où elle restera jusqu’à janvier 45. Après deux jours (déclare-t-elle) en responsabilité de la Strafkompanie (qui ramenait dans le camp des pierres de l'extérieur), elle s'occupe du Strassenbaukommando. En décembre 43 elle est à la censure du courrier à la place de Volkenrath (l'accusée H. Kopper nie ces dates et particulièrement cet emploi, et affirme qu'elle a longuement été responsable du Strafkommando dont elle était l'une des prisonnières). De mai à décembre 44, promue Oberaufseherin, place importante dans la hiérarchie, elle est responsable de 28 Blocks de prisonnières, soit 20 à 30.000 personnes (camp C) bien qu'elle les dise conçus pour 100 prisonnières, 300 au maximum. Elle passe ensuite deux semaines à Auschwitz I en responsabilité de deux Blocks d'hommes avant l'évacuation. Elle prétend n’avoir eu une arme que par obligation de sa hiérarchie et en auto-défense. Elle assure bien entendu n’avoir jamais battu personne sévèrement, ne jamais avoir utilisé de chien, ne jamais avoir fait travailler de commando à la sablière. Comme toutes les autres accusées, elle affirme que tous les témoins mentent. Après un bref passage par Ravensbrück de janvier à mars 45, où ce camp est également évacué, elle accompagne un transport de prisonnières à Bergen-Belsen où elle sera Kommandoführerin.

 Elle a une réputation d’extrême brutalité, de plaisir à tuer, et de nymphomanie. Elle niera bien entendu tout cela lors du procès mais nous savons pour l’avoir si souvent constaté, et cela dès le procès de Nuremberg, comment les accusés s’avèrent englués dans leur médiocrité et leur peur d’assumer leurs actes dans la grande majorité des cas, et comment ils tentent de reporter leurs responsabilités sur d’autres (sur des SS qui se sont suicidés par exemple). Il semblerait que des néo-nazis la prennent aujourd’hui comme un emblème, sans doute attirés par cette réputation sulfureuse et glauque derrière un visage à l’aryenne beautée qu’ils masquent peut-être derrière une image de jeune femme courageuse face à son destin (son attitude lors de l’exécution de sa sentence ayant prétendument été rapportée comme telle par le bourreau). Condamnée à mort, elle est pendue le 13 décembre 45.   

Franz Hössler (5)Obersturmführer.
Né le 04 février 1906 à Oberdorf ou Kempen en Allemagne.
Voilà l'autobiographie orale qu'il annonce au procès Dans les annexes au procès, figure sa déposition écrite où il ne donnera pas les mêmes informations. Il entre à la SS en 1933 le jour de l'arrivée d'Hitler au pouvoir. En mars 33 il est envoyé à Dachau et en juin 40 à Auschwitz qui se compose alors de 3 Blocks et 400 prisonniers. Il en part en novembre 40 et ne revient à Birkenau qu'en juillet 43 (il passe sous silence ce qu'il aurait fait entre temps). Il y reste jusqu'au 06 février 44 en tant que Lagerführer du camp des femmes puis est transféré dans un sous-camp de Dachau. A la mi-juin 44 il revient à Auschwitz comme Lagerführer (Ausch. I) jusqu'en janvier 45. Il est ensuite à Dora de la fin février jusqu'au début avril ou le camp doit évacuer. Il arrive à Belsen le 8 ou le 9.
Condamné à mort et pendu le 13 décembre 45.

Fritz Klein (2)Obersturmführer.
Né le 24 novembre 1888 à Zeiden, Roumanie, pendu le 13 décembre 45.
Il étudie la médecine et devient en effet médecin à la fin de la 1ère guerre mondiale. Il est parmi les tous premiers à entrer au NSDAP (n° 732 !). De 40 à 43 il sert dans l’armée Roumaine et décide de devenir citoyen allemand en été 43. En décembre de la même année, il est envoyé à Auschwitz Birkenau en tant que médecin du camp des femmes puis du camp des Tziganes. Il prenait part aux sélections, comme tout le personnel médical. Il est ensuite versé au camp d’Auschwitz I avant d’être envoyé pour un mois à Neuengamme en décembre 44 en tant que médecin du camp. Il est ensuite nommé à Bergen Belsen en remplacement du Dr Schnabel (hôpital des SS) sous les ordres du Dr Horstmann qui, d’après lui, aurait quitté le camp trois jours avant l’arrivée des Britanniques en lui laissant son poste.
Condamné à mort.

Josef Kramer (1) Hauptsturmführer.
Né le 10 novembre 1906 à Münich.
Il quitte l’école à 14 ans pour travailler comme électricien. Il reprend des études (de commerce) mais cela ne mène à rien. Considérant que le nazisme est la réponse aux difficultés que traverse l’Allemagne, il entre à la NSDAP en décembre 1931 et à la SS en juin 32. Il sera formé à Dachau où il arrive en avril 37 puis sera envoyé à Sachsenhausen, Mauthausen où sa "carrière" commence véritablement dans la mesure où il a alors des responsabilités dans la gestion du camp, donc dans le quotidien des prisonniers. Il est ensuite envoyé une première fois à Auschwitz (de mai 40 à octobre 41) comme adjoint de Höss avant de retourner en formation à Dachau. Il administre alors le camp de Natzweiler-Struthof en tant que Lagerführer puis commandant. Il revient à Auschwitz comme Lagerführer de Birkenau (échangeant son poste avec F. Hartjenstein) de mai à décembre 44. C’est lui qui décide de la nomination d’Otto Moll comme chef des quatre crématoires. Il reçoit l’ordre de partir pour Belsen le 1er décembre 44 à l’approche des troupes Soviétiques. Il y est nommé commandant à la place de Adolf Haas.
Condamné à mort et pendu le 13 décembre 1945.

Hilde Lohbauer (11) Arbeitsdienstführer.
Née le 06 novembre 1918 à Plauen.
Déclare qu'elle travaillait dans une usine de tissage et ayant refusé d'aller dans une usine de munitions avoir été déportée à Ravensbrück jusqu'en mars 42 puis Auschwitz I durant un mois et Birkenau jusqu'en janvier 45. Avoir été nommée Kapo vers Noël 42 et cela durant un mois, fonction que les SS lui auraient enlevée ensuite faute qu’elle soit suffisamment sévère mais elle est nommée à l’Arbeitsdienst (camps A et B du camp des femmes) début 44 où elle a 25 à 30 Kapos sous ses ordres ! Elle est surnommée la SS sans l'uniforme. En mars 45, après un mois à Ravensbrück elle déclare arriver à Belsen avec Ilse Lothe (voir ci-dessous) sous la conduite d’Ehlert. Elle y est à nouveau membre de l’Arbeitsdienst.
Condamnée à 10 ans, elle est libérée en 1950.

Ilse Lothe (10) Kapo.
Née le 06 novembre 1914 à Erfurt.
Déclare qu'elle travaillait dans une usine de chaussures et qu'en 39 on lui a demandé d'aller dans une usine d'armement. Ayant refusé, elle a été envoyée à Ravensbrück jusqu'en mars 42 puis à Auschwitz I et un mois plus tard dans un sous-camp à 7 km pour des travaux de creusement (barrage) et enfin à Birkenau de juin 43 à février 44. Elle est alors devenue Kapo d'un commando de 100 Juives Hongroises puis quatre mois plus tard, à sa dissolution, d'un autre commando (50 Juives Hongroises) de février à décembre 44. Elle est ensuite en Kommando punitif (le Vistula Kommando de Weingartner) jusqu'à l'évacuation. En janvier 45 elle part pour Ravensbrück (4 semaines) puis Belsen (début mars) où E. Volkenrath lui redonne un poste de Kapo après quelques semaines. 
Acquittée des charges qui pesaient contre elle pour Auschwitz comme pour Belsen.

Walter Otto (23) Oberscharführer et Blockführer.
Allemand né le 20 juillet 1906 à Wuppertal, électricien dans le civil. Il a rejoint les forces allemandes le 15 octobre 40, est entré dans la SS et a été envoyé à Auschwitz où il est resté jusqu’au 21 janvier 45. Il était électricien à Auschwitz I sous la responsabilité de l'Oberscharführer Bohn. Il est arrivé à Belsen le 04 février 45.
Aucune question de la cour quant à Auschwitz.
Jugé non coupable pour Belsen.

 

 

 

Anton Polanski (47)
Né le 24 octobre 14 à Nuszyna en Pologne.
Fait prisonnier par les Allemands parce qu’il servait dans l’armée Polonaise. S’évade et finalement sera déporté à Auschwitz ainsi que sa famille en avril 41. Kommando de construction du camp puis travail dans les champs. Il est ensuite envoyé à Neuengamme en mars 43 et à Hanovre en décembre de la même année. Il arrive à Belsen le 7 ou 8 avril 45, Block 12 durant 2 jours, puis 16 (Kommando des creuseurs de fosses communes). Des survivants disent qu’il a été assistant du Blockälteste, ce qu’il nie j’aurais refusé toute fonction si on m’en avait proposée une. Confirme en revanche ce que tous ceux qui ont travaillé aux cuisines nient : les prisonniers qui essayaient de récupérer quelque nourriture aux abords des cuisines étaient abattus sur place. Des témoignages de poids sont faits en sa faveur.
Libéré de toute condamnation pour Belsen.

Johannes Roth (43) Stubendienst à Belsen.
Née le 27 janvier 1913 à Steinheim en Silésie.
Arrêtée par la Gestapo en janvier 41 parce qu’elle vivait avec un Polonais elle est envoyée à la prison de Darmstadt puis à Ravensbrück, Auschwitz 1, Birkenau où elle était une prisonnière ordinaire. Le 27 janvier elle arrive à Belsen. Block 213 durant 6 semaines puis Block 199 où elle devient Stubendienst.
Condamnée à 10 ans de prison. Libérée en 1950.

Ignatz Schlomovicz (30) Kapo et Blockälteste. 
Né le 17 décembre 1918 à Vienne.
Quand les Allemands ont envahi l’Autriche en 38, il a voulu émigrer en Hongrie mais n’a pu aller qu’en Yougoslavie. On l’a renvoyé à la frontière autrichienne alors il est passé par l’Allemagne et la Belgique pour aller en Hollande où il a été accueilli par la communauté Juive. Arrêté en septembre 39 il est déporté à Oranienburg. En juillet 41 il est envoyé à Groß Rosen avec 500 autres Juifs. Ils sont envoyés à Auschwitz en septembre 42. Des 500 il restait 7 hommes. A Auschwitz il a été affecté à la Buna où il était Kapo et contremaître. En septembre 44 il est envoyé à Lauenhütte (sous-camp) et en janvier 45 la marche l’a conduit à Mauthausen puis le 8 avril à Belsen, Block 12 où un Lagerälteste qu’il connaissait de Monowitz le fait nommer Blockälteste pour succéder au précédent, mort du typhus. Il le restera 2 jours. Ils étaient 1.300 dans ce Block.
D'anciens prisonniers Juifs qui ont eu à le connaître dans différents camps témoignent de sa probité.
Acquitté.

Oscar Schmedidzt / Schmitz (14)
Né le 23 février 1916 à Köln (Cologne, Allemagne).
Formation d’ingénieur mais déclare qu’il lui était impossible de trouver du travail parce qu’il était aux Jeunesses Communistes dans les années 30 et avait refusé ensuite d’appartenir à une instance du parti Nazi.
Arrêté et mis en prison de novembre 34 à décembre 35 pour avoir vendu au Mont-de-piété des objets qui ne lui appartenaient pas. Il tente de quitter le pays mais n’y parvient pas. Il est de nouveau mis en prison de 36 à 39 pour avoir volé une voiture. Il travaille ensuite dans une usine. Lorsqu’il est appelé pour la guerre il s’enfuit à Vienne, est capturé, mis dans un camp pour déserteurs et transféré plus tard à Mauthausen où il restera jusqu’en novembre 44 avant d’aller à Auschwitz (Monowitz), Nordhausen, Dora où il a rencontré Klippel (n° 12), puis Belsen le 10 avril 45, camp 2.  Il dit y avoir été nommé Lagerälteste par les prisonniers eux-mêmes et avoir alors organisé le regroupement des prisonniers par nationalité et essayé de mettre en place une distribution de nourriture avec l’accord de Hössler (qu’il avait connu à Dora). Il raconte qu’après l’arrivée des Britanniques, il a été attaqué par une bande de prisonniers Ukrainiens qui l’a déshabillé. Il aurait alors pris un uniforme SS, d’où son arrêt par les libérateurs du camp, ne comprenant pas ses explications en allemand (confirmé par Hössler).
Jugé non coupable au procès et acquitté.

Heinrich Schreirer (26) Oberscharführer.
Né le 11 juin 1923 à Mirceah Voda en Roumanie.
Imprimeur de profession. Naturalisé Allemand. Il est venu en Allemagne en juin 41, entré à la Luftwaffe le 15 octobre et dit n’avoir jamais servi ni à Auschwitz ni à Belsen mais dans des équipes médicales en Roumanie. Plusieurs témoins et une accusée (Kopper) affirment se souvenir de sa présence à Auschwitz, notamment comme Blockführer et en charge de la Strafkompanie. Il affirme avoir fait partie de la Luftwaffe mais pas de la SS. Il déclare par ailleurs avoir été trouvé avec un uniforme de la SS parce qu’il l’avait pris mais qu’il n’était pas à lui. Outre le fait que son groupe sanguin était tatoué sur la face interne haute de son bras gauche comme il était de coutume dans la SS, il avait une mallette avec divers documents le concernant incompatibles avec ses déclarations ainsi qu'une photo de lui en uniforme SS.
Jugé coupable pour exactions à Auschwitz, il est condamné à 15 ans de prison et libéré en 1950.

Elisabeth Volkenrath (7) Oberaufseherin.
Allemande née le 05 septembre 1919 à Schonan.     
Coiffeuse de formation, elle déclare être entrée dans la SS en 41 et être allée en formation à Ravensbrück. Elle serait arrivée à Auschwitz I en mars 42 où elle aurait eu en charge une équipe de couturières. En août 42 le camp des femmes est transféré à Birkenau. A partir de décembre 42 elle dit avoir été responsable du "magasin des paquets" (réception, distribution) avec 25 à 30 prisonniers sous ses ordres, ainsi qu'à la distribution de pain qui relevait du même bureau, cela jusqu'en septembre 44. Ensuite elle est de nouveau à Auschwitz I, responsable d'un camp de travail, jusqu’à l’évacuation de janvier 45. Elle nie avoir participé à des sélections et dit qu’elle devait être présente en tant que personnel en charge du camp des femmes, mais ignorait le but de ces sélections. Elle affirme aussi (en réponse à l’accusation d’une survivante) n’avoir jamais empêché les prisonnières de manger mais seulement récupéré la nourriture quand elles en avaient trop on en reste sans voix ! Elle déclare être arrivée à Belsen le 05 février mais juste pour quelques jours après lesquels elle fut hospitalisée et revint le 22 mars 45.  
Condamnée à mort, pendue le 13 décembre 45.

Peter Weingartner (3)
Né le 14 juin 1913 à Putinci (Yougoslavie). Carpentier de formation. Il a d'abord combattu dans l'armée Yougoslave puis est entré à la SS mais dit qu'il n'était pas pour autant volontaire. Il est alors allé à Auschwitz où il a été entraîné au maniement des armes pour devenir garde (jusqu'en novembre 43). Il devient ensuite Blockführer au camp des femmes puis au service du téléphone durant un an. En décembre 44 il dirige l'Arbeitskommando Weber (aussi appelé Kommando Vistula). Mille prisonnières creusant pour réguler la Vistule y étaient sous ses ordres. Ce commando est réputé particulièrement épouvantable du fait de la difficulté du travail tout autant que du comportement d'une extrême brutalité de Weingartner, ce qu'il nie.
Il dit avoir quitté Auschwitz le 19 janvier. Il est arrivé à Belsen début février où il est de nouveau Blockführer au camp des femmes.
Condamné à mort, il est pendu le 13 décembre 1945.

Dr. Siegfried Seidl

Né le (24 août, 1911 dans Tulln, La Basse Autriche; puis L'Autriche-Hongrie4 février, 1947 dans Vienne) était a La deuxième guerre mondiale Commandant de Camp de concentration de Theresienstadt situé dans ce qui est maintenant République Tchèque.

Ilse Löthe

Née le 6 décembre 1914 aquitée


15/03/2013
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ORIGINES DES PROCÈS

En décembre 1942, les dirigeants des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l'Union Soviétique publient une déclaration commune où sont clairement mentionnées l'extermination des Juifs d'Europe et la décision conjointe d'en poursuivre les responsables en justice.

Les principaux responsables Allemands durent en effet être jugés pour leurs actes devant un tribunal militaire international (TMI) composé des trois grandes puissances ci-dessus auxquelles s'ajouta la France : il s'agira du retentissant Procès de Nuremberg. Il durera près d'un an (novembre 1945 à octobre 46), les accusés seront au nombre de 22. Les peines s'échelonneront comme suit : 12 condamnations à mort, 3 peines de prison à vie, 4 peines de 10 à 20 ans et 3 acquittements. Ce sera l'occasion d’un (re)connaissance véritable et officielle des réalités de l'Allemagne nazie et de la mise en place de la notion de crime contre l'humanité.

 Après cet évènement considérable, divers procès eurent lieu qui fut ensuite souvent globalisés sous l'appellation  les procès de Nuremberg, formule qu'il faut entendre comme dans la suite du procès de Nuremberg (encore que celui de Lüneburg eut lieu en 1945). D'après le United States Holocaust Memorial, il y en eut douze sous l'égide du TMI entre 46 et 48 (onze entre 46 et 49 d'après le site du Mémorial de la Shoah, qui auraient concerné 185 inculpés et auraient abouti à 120 peines de prison et 35 acquittements). Ils concernaient majoritairement des officiers supérieurs Allemands. En fait, on pourrait les regrouper en trois catégories. D'abord des procès destinés à juger les membres des Einsatzgruppen, puis véritablement les procès des camps, qui eux-mêmes doivent être subdivisés en deux : les tribunaux militaires et ensuite les tribunaux civils (procès pour crimes de guerre destinés à juger essentiellement des officiers, commandants de camps, médecins, gardes). D'après Serge Klarsfeld, on estime que 5.000 criminels furent jugés sur 100.000.

Ce sont les procès des camps qui seront évoqués ici, par ordre chronologique. Les informations sont difficiles à trouver dans ce domaine, j'ai dû éliminer certaines parce que contradictoires, d'autres sont incomplètes ou manquantes. En fait, la situation est rendue assez complexe par l'impossibilité de retrouver la trace de certains accusés. Dans ce cas (fréquent), le procès a lieu tout de même et un nouveau procès est ouvert, souvent plusieurs années plus tard, si l'on retrouve le ou les accusés manquants (c'est le cas par exemple de Franz Stangl pour le procès de Treblinka).
Tel qu'il est prévu, ce site n'a pas vocation à accueillir des informations détaillées sur ces procès. Néanmoins, j'ai une certaine quantité de notes sur ce sujet. Les informations ne sont souvent accessibles qu'en allemand.

Christian Wirth

 Les tribunaux militaires se sont tenus très rapidement, dans la continuité et sous le choc de la découverte de la réalité des camps lors de leur libération. Les accusés étaient les principaux responsables de chaque camp et les peines étaient lourdes, les condamnations à mort n'étaient pas rares mais toujours clairement motivées. Pour les procès civils en revanche, on a souvent laissé passer le temps (parfois jusqu'à 30 ans !) et tout était différent. Les témoins survivants étaient moins nombreux, les SS étaient souvent difficiles à retrouver (morts, enfuis à l'étranger, ou ayant tranquillement refait leur vie, éventuellement sous d'autres identités, mais dans tous les cas avec l'aide de divers soutiens). On ressort des recherches sur ces procès avec la pénible impression que globalement l'Allemagne aurait davantage songé à passer les faits sous silence (durant toute une époque, à partir des années 50) dans un prétendu oubli plutôt qu'à les affronter. Enfin, la clémence des sentences laisse pantois. L'excuse de santé est souvent évoquée pour acquitter des accusés qui mourront un grand nombre d'années plus tard. Un autre exemple (mais on n'a hélas que l'embarras du choix tant les situations se reproduisent) : le bras droit du commandant du camp Christian WIRTH, à Belzec, qui a fait construire le bâtiment aux six chambres à gaz puis a regardé 300.000 Juifs y entrer (on dira pudiquement regardé), outre qu'il ait d'abord prétendu n'avoir jamais mis les pieds à Belzec, comptant sans doute sur le fait qu'aucun survivant ne pourrait être là pour le contredire, a ensuite tenté de faire croire qu'il a agi sous la contrainte mais qu'il désapprouvait ce qu'il a fait durant des mois jour après jour.

 Le tribunal, après avoir démontré comment prétendre avoir agi contre son gré n'avait aucun sens, a finalement donné une peine de quatre ans et demie de réclusion, arguant du fait que l'accusé avait déjà été condamné à quinze ans pour une autre affaire : sa participation aux euthanasies du programme T4 (qui concernait notamment les handicapés et les malades mentaux, puis les tuberculeux). Je vous laisse considérer la chose : s'il vous arrivait de tuer votre voisin demain, vous seriez condamné à la même peine globale de prison que cet individu.

Les procès des camps

Le procès de Lüneburg, du 17 septembre au 16 novembre 1945, a été mis en place par un tribunal militaire Britannique. Il était destiné à juger les responsables des camps de Bergen-Belsen et d'Auschwitz. Onze inculpés furent condamnés à mort, parmi lesquels Irma GRESE, Franz HÖSSLER (par ailleurs chef d'Auschwitz I de juillet 1944 à janvier 45) et Josef KRAMER (dernier commandant de Bergen-Belsen après avoir été celui de Birkenau). 19 des autres accusés furent condamnés à des peines de prison.

Le procès de Dachau, au sens strict, a dû avoir lieu de mars à août 46. En fait les informations sont confuses parce qu'il semble y avoir plusieurs procès regroupés sous cette appellation, qui se sont succédé, concernant aussi les camps de Buchenwald, Flossenbürg et Mauthausen. Le jugement d'Ilse KOCH de Buchenwald par exemple (prison à vie) a été annoncé en août 47. Donc selon ce que l'on considère, un seul ou l'ensemble des procès, il y avait de 40 à 74 accusés (parmi lesquels Martin WEISS commandant de Dachau, Wilhelm WAGNER, et Franz ZIEREIS commandant de Mauthausen), tous plaidaient non coupable, comme ce fut le cas presque systématiquement dans tous ces procès. 36 à 58 furent condamnés à mort, 3 à 22 à la prison à perpétuité et 8 à des peines de 10 à 20 ans.

 

Irma Grese

Irma Grese, née le 7 octobre 1923 à Wrechen (Feldberger Seenlandschaft, actuel Arrondissement de Mecklembourg-Strelitz) et pendue le 13 décembre 1945 à la prison de Hameln, était Aufseherin (gardienne auxiliaire Hilfspersonal SS) dans les camps de concentration nazis de Ravensbrück, Auschwitz et de Bergen-Belsen. Surnommée la hyène de Belsen à cause de son comportement particulièrement cruel et pervers à l'égard des prisonniers, elle reste l'une des criminelles nazies les plus connues.

En 1923, Alfred et Bertha Grese, un couple d'agriculteurs allemands, donnent naissance à Irma dans la commune de Wrechen, près de Pasewalk (Mecklembourg). En 1936, Bertha se suicide. En 1938, Irma, qui a alors quinze ans, quitte l'école où elle communique très peu avec ses camarades et semble passionnée par la Bund Deutscher Mädel (Ligue des Jeunes Filles allemandes, pendant féminin des Jeunesses hitlériennes). Entre 1938 et 1942, elle a plusieurs emplois : elle travaille dans une ferme, est vendeuse dans un magasin pour finalement devenir aide-soignante dans un hôpital de la Schutzstaffel (SS). Ne parvenant pas à devenir infirmière, elle s'engage et pratique ses classes dans l'école des gardiennes auxiliaires SS (Aufseherin) à Ravensbrück. À ce moment, son père la renie.

L'Ange blond d'Auschwitz

En été 1942, elle est engagée par la SS. En mars 1943, Irma termine sa formation et est mutée au camp d'Auschwitz en tant qu'Aufseherin ; elle monte facilement les échelons et devient Oberaufseherin (surveillante-chef) en automne, au camp C de Birkenau. Elle est paradoxalement surnommée l'ange blond d'Auschwitz: elle a sous sa coupe plus de 30 000 déportés, dont 18 000 femmes. En janvier 1945, après le démantèlement d'Auschwitz, elle retourne un temps servir à Ravensbrück, puis, quelques mois plus tard, à Bergen-Belsen. Ici, elle est nommée Arbeitsdienstführerin (chef du service au travail) en mars 1945, avant d'être arrêtée par l'Armée britannique le 17 avril avec d'autres employés de la SS.

Elle correspondait aux critères raciaux des Nazis : grande, blonde, forte ; elle avait même, selon Olga Lengeyel, un visage d'ange.

Procès (automne 1945)

Grese fait partie des 44 personnes accusées de crimes de guerre au procès de Belsen. Elle est jugée entre le 17 septembre et le 17 novembre 1945 sans reconnaître ce qui lui est reproché. Les témoins l'accusent de mauvais traitements et d'assassinats de détenus, ce qui est contraire à la Convention de Genève de 1929. Elle aurait pratiqué des fusillades massives, des exécutions individuelles au pistolet, donné des coups de fouet, sélectionné des prisonniers pour les chambres à gaz, fait subir des humiliations sexuelles et enfin lâché des chiens affamés sur les détenus. Elle reconnaît cependant avoir porté un fouet tressé dans ses bottes ainsi qu'un pistolet. Elle avoue par ailleurs avoir pris du plaisir à tuer des prisonniers gratuitement et à les voir hurler de souffrance. Elle ne se dira jamais coupable : C'était notre devoir d'exterminer les éléments anti-sociaux afin d'assurer l'avenir de l'Allemagne.

Grese et onze autres personnes sont déclarées coupables de crimes à Auschwitz et à Belsen, puis sont condamnées à mort. Parmi elles, on retrouve Johanna Bormann, ainsi qu’Elisabeth Volkenrath. Le 13 décembre, Irma est pendue dans la prison de Hamelin par le bourreau britannique Albert Pierrepoint. Son dernier mot a été : Schnell ! (Vite !). Ce jour-là, 3 femmes et 10 hommes furent pendus à 30 minutes d'intervalle, les hommes par paires, les femmes individuellement.

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Elisabeth Volkenrath

Elisabeth Volkenrath, née le 5 septembre 1919 à Schönau an der Katzbach (aujourd’hui Świerzawa), en Silésie, et pendue le 13 décembre 1945 à Hameln, en Basse-Saxe, était une Aufseherin (gardienne-chef), responsable SS dans différents camps de concentration nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Volkenrath fut formée sous la responsabilité de Johanna Langefeld au Camp de concentration de Ravensbrück pendant l'année 1941. Elle fut affectée en octobre 1942 à Auschwitz-Birkenau comme Aufseherin avec sa sœur Gertrud Weininger-Mühland. Toutes furent promues au grade de Rapportführerin (chef de rapport). En novembre 1944, elle fut promue Oberaufseherin (surveillante-chef) et supervisa trois pendaisons.

Le commandement du camp des femmes, qui était séparé de celui des hommes par la voie de chemin de fer, fut assuré tour à tour par Johanna Langefeld, Maria Mandel, et Elisabeth Volkenrath. Elle travaila au camp de Bergen-Belsen comme gardienne en chef. Elle fut arrêtée en avril 1945 par l'Armée britannique.

Procès

Jugée, avec 44 autres responsables du camp de Bergen-Belsen, entre le 17 septembre et le 17 novembre 1945 à Lunebourg, Elisabeth Volkenrath a été condamnée à mort par la justice militaire britannique et pendue à la prison de Hameln le 13 décembre suivant, par le bourreau britannique Albert Pierrepoint. Elle avait 26 ans.

Ce jour-là, 3 femmes et 10 hommes furent pendus à 30 minutes d'intervalle, les hommes par paires, les femmes individuellement.

Franz Hössler 1906–1945

Josef Kramer

Josef Kramer (10 novembre 1906, Munich –13 décembre 1945, Hamelin) était un militaire nazi qui occupa la fonction de commandant du camp de concentration de Struthof, puis de Bergen-Belsen entre le 2 décembre 1944 et le 15 avril 1945, moment de la libération du camp par les britanniques. Il fut reconnu coupable de crimes de guerre et pendu a la prison de Hamelin peu après la chute du IIIe Reich. Il rejoint le NSDAP en 1931 et les Schutzstaffel (SS) en 1932, où ses fonctions l'amènent à travailler dans les prisons allemandes puis dans les camps de concentration. En 1934, il fut assigné comme simple garde dans le camp de concentration de Dachau mais bien noté, il gravit rapidement les échelons pour finalement obtenir un poste important au sein du camp de concentration de Sachsenhausen et Mauthausen. En 1940, il devint l'assistant de Rudolf Höss alors le commandant de camp d’Auschwitz et un an plus tard, commandant du camp de Struthof en Alsace. En 1942, Kramer fut promu au rang de Hauptsturmführer (soit capitaine). De mai 1944 à décembre 1944, il fut en charge des chambres à gaz du complexe d'Auschwitz-Birkenau avant finalement d'être muté et promu, le 2 décembre 1944, commandant général du camp de concentration de Bergen-Belsen, jusqu'au 15 avril 1945. Surnommé la Bête de Belsen par les déportés du camp de Bergen-Belsen, il fut un des criminels nazis les plus connus car il participa activement à la mort de plusieurs milliers de personnes.
Joseph Kramer et 44 autres responsables nazis (dont 15 femmes) furent mis en accusation au procès de Bergen-Belsen par la cour militaire britannique à Lüneburg. Le procès dura quelques semaines entre septembre et novembre 1945. Kramer fut condamné à mort le 17 novembre 1945 et pendu à Hamelin par Albert Pierrepoint le 13 décembre 1945.

d'Ilse Koch

Ilse Koch, née Margarete Ilse Köhler le 22 septembre 1906 à Dresde et morte le 1er septembre 1967 est une Aufseherin du Troisième Reich. Elle est célèbre pour sa cruauté vis-à-vis des prisonniers logés dans les camps de concentration allemands. Surnommée « la chienne de Buchenwald ou la sorcière de Buchenwald (Die Hexe von Buchenwald), elle fut l'épouse de Karl Koch, le premier commandant du camp de concentration de Buchenwald.Condamnée à la perpétuité par le Tribunal militaire international de Dachau en 1947, sa peine est réduite par une commission de révision et elle fut libérée par le général Lucius Clay, gouverneur militaire américain, deux ans plus tard. Remise immédiatement à la justice ouest-allemande, elle est condamnée à la prison à vie en janvier 1951, pour dénonciation et incitation au meurtre sur des prisonniers allemands. Elle se suicida dans la prison bavaroise pour femmes d’Aichach le 1er septembre 1967.

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Karl Otto Koch

Karl Otto Koch (2 août 1897 - 5 avril 1945) est un nazi allemand. Colonel dans la Schutzstaffel (SS), il fut le premier commandant du camp de concentration nazi de Buchenwald (de 1937 à 1942), et ensuite du camp de Lublin (Majdanek). Koch fut arrêté en août 1944 par les nazis pour incitation au meurtre de deux prisonniers, escroquerie et marché noir dans les camps. Le procureur était le juge SS Konrad Morgen, qui était lui-même en mission. Après six mois d'enquête, Koch et son épouse Ilse Koch sont condamnés à mort. L'exécution de Karl Koch a eu lieu le 5 avril 1945, une semaine avant l'arrivée des alliés.

 Martin Weiss

 Wilhelm Wagner 

Franz Ziereis

Le premier procès d'Auschwitz eut lieu fin 1947. Il se tint à Cracovie (à 60 kms du camp d'Auschwitz). Les accusés étaient au nombre de 40, parmi lesquels furent condamnés à mort et exécutés : Hans Aumeier, Maximilian Grabner, Arthur Liebehenschel, Maria Mandel (qui fut surveillante à Lichtenberg puis à Ravensbrück avant de devenir chef du camp des femmes à Birkenau), Erich Muhsfeldt (qui participa aussi à l'extermination menée à Majdanek). Lors de ce procès, trois anciens membres des Sonderkommandos témoignèrent, dont les dépositions sont sur le site (sous rubrique les témoins). Des rubriques spécifiques sont consacrées à ce procès sur ce site.

Le procès dit de Treblinka eut lieu à Düsseldorf. Il concernait dix accusés et près de cent témoins ont déposé. Kurt Franz (né le, 17 janvier 1914) a été condamné à la prison à vie pour le meurtre d'au moins 300.000 personnes bien qu'il se déclarait innocent, comme d'ailleurs plus ou moins tous les autres accusés de ce procès. Il fut libéré en 1993 et mourut en 1998. Il était à Belzec avant de devenir commandant du camp de Treblinka, où il succédait à Christian Wirth. Trois autres accusés ont été condamnés avec Kurt Franz aux "travaux forcés à vie" (peine maximale alors en vigueur en Allemagne), il s'agit de Heinrich Matthe, August Miete (libéré pour sénilité) et Willi Mentz. Les cinq autres condamnations étaient des peines de 3 à 12 ans de prison.

Le second procès d'Auschwitz eut lieu à Francfort d'octobre 1963 à août 1965. Ce fut un procès considérable avec 319 témoins, couvert par 150 journalistes du monde entier. Les accusés étaient au nombre de 22. Grâce à Digitale Bibliothek  ce procès est désormais disponible en DVD (voir médiagraphie). Il contient une somme considérable d'informations. Nous étudierons plus précisément celles qu'il apporte à notre sujet dans les sous rubriques de ce chapitre et en particulier les témoignages des trois anciens membres de Sonderkommandos. 

 Hans Aumeier

Maximilian Grabner

Arthur Liebehenschel

Erich Muhsfeld

Maria Mandel

Maria Mandl (plus souvent orthographié par erreur Maria Mandel), née le 10 janvier 1912 à Münzkirchen en Autriche – à la frontière allemande près de Passau et exécutée par pendaison le 24 janvier 1948 à Cracovie en Pologne, était gardienne SS (Aufseherin) des camps de concentration. En octobre 1938, elle fut intégrée dans le personnel du camp de Lichtenburg comme Aufseherin (gardienne SS). Elle y travailla avec environ 50 autres femmes qui comme elles appartenaient toutes à la SS. En mai 1939, elle fut envoyée avec d'autres gardiennes dans le camp de concentration nouvellement ouvert de Ravensbrück près de Berlin. Les mauvais traitements qu'elle infligeait aux détenues impressionnèrent favorablement ses supérieurs - elle fut promue au grade d'Oberaufseherin. Dans ce camp, elle supervisait les travaux quotidiens et l'installation des Aufseherinnen qui étaient sous ses ordres. Sous son commandement, les détenues subirent la loi de ces traitements cruels (des coups et du fouet).

En octobre 1942, Mandl fut mutée dans le Camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau et nommée SS-Lagerführerin. Là, elle fut surnommée par les autres la Bête féroce. Elle sélectionnait les détenues pour la chambre à gaz et participait aux mauvais traitements et humiliations. Surtout, elle prenait plaisir à sélectionner les enfants qui devaient mourir. Elle créa l'orchestre du camp d'Auschwitz. Witold Pilecki résistant polonais déporté à Birkenau en donne le portrait suivant :

Un des monstres les plus odieux de ce camp des femmes de Birkenau, est une garde travaillant depuis longtemps dans le camp, Mandl. Cette femme est la pire des sadiques qu’on puisse imaginer. Déjà dans le camp de concentration de Ravensbruck, elle était chargée du bloc correctionnel, elle a fait mourir de faim beaucoup de femmes et d’enfants. Cette femme pensait aux pires sanctions et pouvait sans mauvaise conscience regarder les femmes tomber et rester dans l’impossibilité de se relever sous les coups et les tortures qu’elle leur infligeait. Elle donnait systématiquement 25 coups de bâtons. À Birkenau elle est devenue la garde la plus ancienne et elle peut tranquillement laisser libre cours à son sadisme. Elle cherchait avec le plus grand plaisir les personnes à gazer et à punir. En général, ces sanctions n’avaient aucune raison d’être, juste parce que quelqu’un ne bougeait pas assez vite à ses côtés ou autres raisons de ce genre.

En mai 1945 après la libération du camp de Dachau par l'armée américaine, Mandl fuit de Mühldorf, l'annexe du camp principal où elle était alors affectée depuis novembre 1944, vers les montagnes du sud de la Bavière, avant de trouver refuge dans sa ville natale, à Münzkirchen en Haute-Autriche, non loin de la frontière allemande.

Mandl sera arrêtée le 10 août 1945 par l'US Army. Après avoir été interrogée sur ses activités dans les camps, elle sera extradée vers la Pologne en novembre 1946. Traduite devant le tribunal de Cracovie, un an plus tard (en novembre 1947), elle sera reconnue coupable et condamnée à mort. Maria Mandl sera pendue le 24 janvier 1948 à l'âge de 36 ans. Ses derniers mots ont été : Vive la Pologne.

Kurt Franz

Heinrich Matthe

August Miete

Le procès de Belzec eut lieu en 1965. Il concerna 8 inculpés (dont Josef Kaspar Oberhauser) pour lesquels il y eut 7 relaxes sur le motif qu'ils ont obéi aux ordres. Sans doute le fait qu'il n'y ait que deux survivants connus de ce camp, dans lequel on allait directement vers la chambre à gaz dès la descente du train, explique-t-il aussi cette clémence.

Le dernier procès de Treblinka eut lieu en 1970. Franz Stanl y comparut, il fut commandant du camp. Il n'a pu être jugé qu'en 1970, après son extradition du Brésil. Il a déclaré lors de ce procès qu'en période de grande affluence jusqu'à 18.000 Juifs ont été tués par jour. Il a été condamné à perpétuité et est mort en prison en 1971.

En Autriche, différents procès ont concerné les SS d'Auschwitz. Il y eut notamment celui de Walter Djaco et Fritz Ertl du 18 janvier au 10 mars 1972 concernant la construction des crématoires. Dejaco était au Plannungsbüro depuis 1940 et est resté à Auschwitz alors qu’Ertl s'est porté volontaire pour le front en 42. Les deux sont sortis libres du tribunal. Il y eut aussi le procès d’Otto Graf et Franz Wunsch du 25 avril au 27 juin 1972. Graf était Aufseher, il faisait partie de la Stabskompanie. Des témoins l'ont reconnu comme étant le SS surnommé Gaskassier, celui qui versait le Zyklon B. Wunsch était Kommandoführer au Kanada. Les deux étaient notamment accusés d'avoir participé à l'élimination de membres du SK. Ils furent considérés comme innocents et remis en liberté à l'issue du procès.

Le procès de Majdanek débuta le 26 novembre 1975 à Düsseldorf. Il concernait 15 accusés, 9 hommes et 6 femmes. Le principal accusé était Hermann HAackmann (qui était aussi à Sachsenhausen et Buchenwald). Il y avait également Hermine Ryan (qui avait déjà été accusée lors d'un procès à Vienne pour ses activités de surveillante à Ravensbrück et condamnée à trois ans de détention).

La défense a mis tant d'obstacles que les interrogatoires des accusés n'ont pu commencer qu'un mois et demi après l'ouverture du procès. Il a ensuite duré si longtemps que divers témoins et un accusé sont morts durant ce laps de temps. Un autre accusé sera libéré pour raisons de santé. Au bout de 3 ans 1/2, la procédure contre 4 des accusés est abandonnée (libérés le 19 avril 79). Le public est horrifié lit-on dans la presse de l'époque. Le 30 juin 1981 les jugements sont (enfin) annoncés: prison à vie pour Hermine Ryan (sera graciée en 1996, morte en 1999), 7 peines de prison de 3 à 12 ans et un nouvel acquittement. Des manifestants défilent, parmi lesquels certains survivants avec leurs tenues rayées, une banderole Jammerbild der Justizpraxis (tableau de désolation de la pratique judiciaire). L'indignation se mêle à la consternation.

Josef Kaspar Oberhauser

Franz Stangl

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Hermine Ryan Braunsteiner

Hermine Braunsteiner née le 16 juillet 1919 à Vienne en Autriche morte le 19 avril  1999, à Bochum, est une gardienne de camp (Aufseherin) de concentration nazi. Elle est le premier criminel de guerre nazi à avoir été extradée des États-Unis. Elle est la cadette d'une famille d'ouvriers catholiques pratiquants; son père Friederich est boucher, elle travaille dans une brasserie. Comme elle ne trouve pas de quoi financer une formation d'infirmière, elle travaille comme femme de chambre. En 1937 et 1938, elle travaille en Angleterre en tant que domestique et ménagère chez un ingénieur américain.

La guerre 39-45

En 1938, du fait de l'Anschluss, elle devient citoyenne allemande ; elle revient à Vienne, puis déménage et trouve un emploi chez l'avionneur Heinkel à Berlin. Sur l'insistance de son logeur, elle postule à un poste susceptible de lui garantir de bonnes conditions de travail et un bien meilleur salaire : gardienne de prisonniers. Le 15 août 1939, elle commence une formation de gardienne SS au camp de concentration de Ravensbruck sous l'égide de Maria Mandel. Quelques années plus tard, en raison d'un différend avec Mandel, elle demande à être transférée.

Le 10 octobre 1942, elle prend ses fonctions à l'usine de textiles dans le camp de concentration et d'extermination de Maïdanek près de Lublin en Pologne. Elle est promue assistante gardienne en janvier 1943 sous l'autorité de l'oberaufseherin Elsa Ehrich. C'est dans ce contexte que Braunsteiner se livre à de nombreuses exactions ; elle prend personnellement part aux sélections qui conduisent des femmes et des enfants aux chambres à gaz, et bat à mort des prisonnières.

En exerçant ses fonctions aux côtés d'autres gardiennes telles Elsa Ehrich, Martha Ulrich, Alice Orlowski, Erna Wallisch et Elisabeth Knoblich, Braunsteiner a tué des êtres humains par imitation et émulation, ce qui lui a valu le surnom de jument servileElle reçoit la croix du mérite de guerre en 1943 pour service rendu.

Elle reçoit en janvier 1944 l'ordre de revenir à Majdanek avant qu'on évacue le camp. Elle est promue gardienne en chef de la prison de Genthin, annexe du camp principal qui se trouve dans les environs de Berlin.

Après guerre

Le 7 mai 1945 face l'avance de l'Armée rouge elle quitte le camp et s'installe à Vienne. La police autrichienne l'arrête et la livre aux forces d'occupation britanniques. Elle est incarcérée du 6 mai 1946 au 18 avril 1947. Elle est condamnée par le tribunal de Graz pour mauvais traitements, actes de torture et crimes contre la dignité humaine et l'humanité, à trois ans de prison. En avril 1950, elle est libérée et un tribunal civil autrichien lui accorde l'amnistie. Elle trouve du travail dans les hôtels et restaurants, puis émigre en Nouvelle-Écosse au Canada où elle se marie en 1958 avec un touriste américain rencontré en Autriche, un certain Russel Ryan. En avril 1959, elle émigre aux États-Unis et acquiert la citoyenneté américaine en 1963.

La traque

C'est alors que Simon Wiesenthal, le célèbre chasseur de nazis alerté par un article de presse à Tel Aviv, remonte sa trace de Vienne à Halifax pour aboutir Toronto au quartier du Queens à New York. Il alerte le journal New York Times qui envoie un reporter, Joseph Lelyveld, enquêter dans les faubourgs du Queens à la recherche d'une certaine Mrs Ryan.

Il la retrouve et les premiers mots de Mrs Ryan sont : Mon Dieu! Je savais que ça arriverait, vous êtes là. Le 22 août 1968, les autorités américaines entament une procédure pour lui enlever sa citoyenneté américaine. Sa naturalisation est levée en 1971 pour avoir caché à l'administration américaine des actes criminels. Le procureur de Düsseldorf demande son extradition pour complicité de crimes de guerre, mais la Cour fédérale rejette la demande en invoquant dans un premier temps une dimension politique des charges retenues contre Braunsteiner, puis le caractère illégal de la double incrimination et qu'à ce titre elle ne peut être extradée. L'année suivante, elle comparaît avec son mari devant une Cour de district du Queens où des survivants des camps l'accablent de leurs témoignages. Sur cette base judiciaire, le 1er mai 1973, le juge américain notifie au ministre de la Justice l'extradition de Braunsteiner et le 7 août 1973 Braunsteiner est extradée vers l'Allemagne.

La justice

Elle est jugée à Düsseldorf à partir du 26 novembre 1975 en compagnie de 15 autres gardes SS de Maidanek. Sur les neuf chefs d'accusation, six n'ont pas été retenus pour insuffisance de preuves, trois ont été retenus par le tribunal, à savoir : assassinat de 80 personnes, incitation à assassinat sur 102 enfants et complicité d'assassinat sur mille personnes. Hermine Braunsteiner a été condamnée le 30 juin 1981 à la réclusion criminelle à perpétuité. En 1996, pour raisons de santé, elle bénéficie d'une grâce médicale. Elle meurt le 19 avril 1999 à Bochum en Allemagne.

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Walter Dejaco
1909-1978

Walter Dejaco est un des architectes des crématoires il est Bauleiter (chef de chantier) à Auschwitz, puis à Gross Rosen, enfin à Breslau. Fait prisonnier par les Soviétiques il passe 5 ans en captivité. Il est ensuite architecte en Autriche. Il est acquitté par un tribunal autrichien en 1972, ne regrette rien de son passé, estimant avoir suffisamment payé ses erreurs de jeunesse par ses 5 années de captivité chez les Rouges.

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Fritz Karl Ertl 1908-1972

Les 10 criminels nazis les plus recherchés

Sandor Kepiro

Sandor Kepiro, 97 ans, un des derniers criminels de guerre nazis encore vivant, sera jugé à Budapest. L'affaire pourrait être un des derniers, sinon le dernier des grands procès de la Seconde Guerre mondiale.

Sandor Kepiro est né en 1914 en Hongrie. Titulaire d’un doctorat en droit, il a exercé dans un premier temps la profession d’avocat.
Peu d’informations relatent le parcours de Sandor Kepiro avant qu’il ne s’engage dans la gendarmerie royale ; il est promu capitaine dans la gendarmerie hongroise lors de la Seconde Guerre Mondiale.

En janvier 1942, plus exactement durant les 21, 22 et 23 janvier, se déroule l’opération dénommée Razzia à Novi Sad, deuxième plus grande ville de Serbie, située dans le département de Vojvodine, au bord du Danube. A l’époque, Novi Sad abrite un certain nombre de Juifs et de Tziganes. La ville serbe est sous occupation hongroise.
Dès le 21 janvier 1942, l’administration hitlérienne n’a même pas besoin de faire pression sur les autorités hongroises pour que l’extermination des Juifs, Tziganes et de certains Serbes commence à Novi Sad. C’est une petite rébellion de la communauté juive de Novi Sad qui aurait servi de prétexte à la vague d’arrestations individuelles, de tortures et d’exécutions menées par la gendarmerie hongroise et un régiment de l’armée serbe.

Selon le témoignage recueilli d’un des membres de la gendarmerie hongroise ayant participé à cette opération, les gendarmes ne s’attendaient pas à se rendre à Novi Sad ce matin du 21 janvier. Ils ont pris le train, à destination de Roumanie, pensaient-ils ; le commandant Kepiro les auraient alors informés qu’ils devaient mener une opération à Novi Sad, en principe contre les résistants. Les gendarmes avaient pour ordre d’aller chercher les habitants en leur demandant de ne prendre que le strict nécessaire, puis de les amener dans des maisons afin de contrôler leur identité. Le commandant Kepiro n’aurait pas directement assassiné ces civils mais aurait organisé le tri entre les Juifs et les non- Juifs, ainsi que les Tziganes, à l’occasion du contrôle d’identité. Il les aurait ensuite confiés aux militaires. Amenés sur les bords du Danube gelé, les détenus font la queue, attendant leur tour pour être assassinés.

Ce sont les autorités de Budapest qui demandent de mettre fin au massacre le 23 janvier. En trois jours, les corps d’entre 1,500 et 3,000 hommes, femmes et enfants, Juifs pour la plupart, ont été jetés dans le Danube.
En janvier 1944, Sandor Kepiro est rattrapé par la justice de son pays: le Tribunal Militaire le dégrade et le condamne à 10 ans de prison.

John Demjanjuk

En 18 mois de procès, l'accusé n'a rien dit, suivant la procédure bouche ouverte, le regard caché par des lunettes noires, assis dans un fauteuil roulant ou allongé sur un brancard. Il s'est seulement dit par l'intermédiaire de son avocat torturé par l'Allemagne.

La justice allemande a toutefois décidé de libérer John Demjanjuk, 91 ans, en attendant le procès en appel.

Depuis sa chaise roulante, il n'a pas réagi à l'énoncé du verdict. Près de 70 ans après les faits, l'ancien garde du camp nazi d'extermination de Sobibor, John Demjanjuk, a été reconnu coupable jeudi de complicité dans l'extermination de 27.900 Juifs. La justice allemande a condamné le nonagénaire à cinq ans de prison. Au bout de 18 mois de procès, le tribunal de Munich a estimé que cet apatride d'origine ukrainienne avait bien été garde à Sobibor durant six mois en 1943. En l'absence de survivants capables de le reconnaître et de témoigner à charge contre lui, les débats se sont focalisés sur l'authenticité d'une carte de SS à son nom. La défense de John Demjanjuk a toujours maintenu que celle-ci était une fausse, fabriquée par les Soviétiques du KGB.

Cependant en raison de l'âge avancé de John Demjanjuk, 91 ans, le tribunal a décidé de le libérer dès jeudi. Le retraité, qui compte faire appel, ne présente aucun risque de fuite. Etant apatride, ne disposant d'aucun document d'identité, il ne peut quitter l'Allemagne. De plus, outre-Rhin, il n'est pas inhabituel que les prévenus soient relâchés en attendant leur comparution en appel.

La peine prononcée jeudi est inférieure aux réquisitions. Le procureur avait demandé six ans. Le retraité a toujours clamé son innocence. Il affirme avoir été détenu dans le camp de prisonniers de Chelm en Pologne après avoir été capturé par la Wehrmacht. Après avoir été transféré dans le sud de l'Allemagne pour travaux forcés, il aurait été incorporé dans l'armée Vlassov, une unité anti-communiste de prisonniers de guerre luttant aux côtés des Allemands contre les Soviétiques dans les derniers mois de la guerre. Mais selon l'accusation, prisonnier de guerre, John Demjanjuk est devenu pour survivre, auxiliaire volontaire chez les SS.

Trente ans de démêlés judiciaires

Né en 1920 en Ukraine, Demjanjuk émigre au début des années 1950 aux Etats-Unis, où il se présente comme un déplacé de guerre ukrainien, victime des nazis. Il décroche un job chez Ford à Cleveland et devient citoyen américain. La justice le rattrape au début des années 1980 quand Israël obtient son extradition. L'état hébreu croit reconnaître en lui «Ivan le terrible», un garde de Treblinka et le condamne à mort en 1988. L'effondrement de l'Union soviétique sauve l'ouvrier retraité. Les archives russes remontent jusqu'au vrai « Ivan », complice de l'extermination de 800.000 Juifs : un certain Iwan Martschenko. En 1993, la Cour suprême israélienne casse le jugement et le libère. Il faudra cinq ans à John Demjanjuk pour recouvrer sa nationalité américaine.

Mais il en est déchu à nouveau en 2002 lorsqu'il est identifié comme un garde de Sobibor. Il est finalement extradé vers l'Allemagne en mai 2009 à l'issue d'une longue polémique sur sa santé qu'il présente comme chancelante. Après l'Allemagne, Madrid veut le juger pour avoir été garde dans un autre camp où sont morts des prisonniers espagnols. Son procès est sans doute l'un des derniers des crimes nazis, avec celui du Hongrois Sandor Kepiro, 97 ans, qui vient de débuter à Budapest.

John Demjanjuk pendant son procès à Jérusalem le 25 avril 1988

Combien de bourreaux, à l'instar de Demjanjuk, vivent encore de par le monde, et combien y en a-t-il eu au total ? L'Allemagne est prête à juger celui que la quasi-totalité des journaux allemands présentent comme le dernier criminel nazi. La date exacte du début du procès d'Ivan (John) Demjanjuk, extradé des Etats-Unis vers Munich, n'est pas encore connue. Et l'on ignore tout autant comment il s'achèvera. Mais son expulsion de Cleveland, son transfèrement à Munich et son prochain procès ont suscité une très grande résonance tant en Allemagne qu'aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde. Et il est assez normal que le dernier procès nazi suscite une telle résonance.

A voir toute cette procédure judiciaire, on a le sentiment étrange d'assister au dernier assaut, à une victoire colossale, difficilement obtenue grâce aux efforts de centaines de fonctionnaires et de juges d'instruction. Elle présente, en effet, toutes les composantes d'un triomphe définitif.

L'horloge biologique de la Seconde Guerre mondiale s'arrêtera dans quelque 5 à 8 ans, car les plus jeunes criminels nazis auront alors cent ans ou plus, et il ne sera plus utile de recourir à la justice. Par conséquent, il faut organiser un procès, pour la dernière fois, pour rappeler à la jeune génération ce qui s'est réellement passé, afin de barrer résolument la route à toutes velléités de résurgence du nazisme.

C'est nécessaire, car quand on entend dire que les camps de concentration n'ont pas existé, que la Wehrmacht était pure et que les exécutions ont été perpétrées seulement par les SS, cela donne froid dans le dos. On ne peut que remercier, par exemple, le Centre Simon Wiesenthal qui continue, malgré le manque d'argent, de rechercher les anciens criminels et fait tout ce qu'il peut pour que les victimes ne soient pas oubliées. Mais il est encore plus étrange et épouvantable, dans ce contexte, de lire et d'entendre d'aucuns dire que le nazisme n'est responsable que de l'extermination massive de Juifs: ils reconnaissent l'extermination, mais affirment que tout est exagéré.

Quant aux millions de Russes, Biélorusses, Ukrainiens, Géorgiens et Ouzbeks, on ne s'en souvient carrément pas. Certes, il y a eu des morts, car c'était la guerre. Mais on ne comprend pas pour quoi ont combattu ces peuples esclaves ni pourquoi ils ont vaincu. Et ils vivent plus mal que ceux qui ont perdu la guerre. En général, on frémit en lisant les souvenirs de guerre publiés en Occident: la contribution soviétique n'y est mentionnée qu'en tant que force d'appoint à la glorieuse victoire remportée par les troupes anglo-saxonnes en Normandie et dans le Pacifique.

Un grand tapage est mené d'ordinaire pour dissimuler soit ce qui n'a pas du tout été fait, soit ce qui n'a pas été fait jusqu'au bout: que cela ait été fait exprès, par négligence ou par erreur, cela n'a pas d'importance. C'est ce qui se passe avec les criminels nazis. On a déployé tellement d'efforts pour les faire oublier que n'importe quel criminel appréhendé est exhibé à présent comme un trophée. Sa capture est entourée d'une telle jubilation qu'elle relègue à l'arrière-plan l'hypocrisie qui a accompagné pendant plus de 60 ans les recherches de nazis.

Contrairement à une opinion largement répandue, on n'a absolument pas vu des centaines de milliers de nazis se retrouver dans la clandestinité et dans une situation d'illégalité à la fin de la guerre. Ils ont tout simplement troqué l'uniforme pour des vêtements civils et ont falsifié leurs papiers. De nombreux criminels n'ont même pas pris la peine de le faire. Selon les estimations de Fritz Bauer, célèbre juge et procureur allemand, plus de 100.000 nazis impliqués d'une manière ou d'une autre dans les massacres de l'Holocauste ont vécu et travaillé tranquillement (entre autres, dans des structures fédérales) dans les années 1950, 60 et 70 en Allemagne. Selon d'autres estimations, leur nombre dépassait les 300.000. Durant toute la période de l'après-guerre, moins de 5.000 criminels nazis ont été identifiés et condamnés (dans la plupart des cas, avec sursis) en République fédérale d'Allemagne. L'Occident avait besoin d'une Allemagne de l'Ouest forte, il n'avait pas le temps de s'en prendre aux nazis, car nombre d'entre eux s'étant intégrés dans la société allemande faisaient partie du gouvernement de la République fédérale d'Allemagne, explique Jean-Marc Dreyfus, professeur à l'Université britannique de Manchester, éminent expert du nazisme. Leur élimination aurait affaibli l'Allemagne de l'Ouest face à la Russie et à la RDA. Une chose que personne ne pouvait admettre.

Les choses ne se sont pas mieux passées aux Etats-Unis, surtout si l'on tient compte qu'il s'agit d'un pays ayant participé à la coalition antifasciste. Aucun criminel nazi n'a été extradé des Etats-Unis jusqu'en 1973. Ce n'est qu'en 1973 que l'Amérique a extradé (grâce à l'insistance du Centre Wiesenthal) Hermine Brauensteiner-Ryan, ancienne gardienne du camp de Majdanek.

Au total, quelque 90 personnes ont été expulsées, depuis, des Etats-Unis. Personne ne connaît, semble-t’il, le nombre exact de bourreaux qui, à l'instar d'Ivan Demjanjuk, ont vécu et vivent encore en Amérique. Pourtant, la majeure partie des collaborationnistes d'Ukraine, de Biélorussie et des pays Baltes se sont installés dans ce pays durant les dix premières années de l'après-guerre. On leur a accordé la citoyenneté (comme à Ivan Demjanjuk) et on a fermé les yeux sur leurs faux papiers, leurs biographies inventées et leur travail dans des camps de concentration. Si nombre d'entre eux ont été recherchés, c'était uniquement en vue de les utiliser pour les besoins de la CIA en URSS et dans les pays du camp socialiste.

Comme l'a reconnu, à la veille du transfert d'Ivan Demjanjuk à Munich, Eli Rosenthal, chef du Bureau des investigations spéciales (OSI) du ministère de la Justice des Etats-Unis (bureau des chasseurs de nazis), pour démasquer tous les nazis et leurs acolytes se trouvant aux Etats-Unis, il faudra une centaine d'années, à la vitesse actuelle des recherches. Il s'agit de dizaines de milliers de personnes. Mais d'ici une dizaine d'années, il n'y aura plus personne à rechercher. Tous seront décédés, de mort naturelle.

La procédure de recherche est des plus simples, aux Etats-Unis. Les Américains collationnent les listes des 70.000 membres des SS obtenues en Allemagne et introduisent leurs noms et leurs photos dans des ordinateurs dans l'espoir de trouver des citoyens des Etats-Unis correspondant à ces données.

Au total, 37 anciens criminels nazis ont été condamnés au cours des huit dernières années (entre 2001 et 2008). Selon la pratique instaurée, les Américains les renvoient, aussitôt après leur condamnation, dans les pays où ils ont commis leurs crimes. Durant cette même période, 26 personnes ont été condamnées en Italie, 6 au Canada, 3 en Allemagne, 2 en Lituanie, 1 en Pologne et 1 en France.

Onze anciens criminels de guerre nazis parmi les plus recherchés, dont Ivan Demjanjuk, figurent actuellement sur la liste du Centre Simon Wiesenthal. Trois d'entre eux ont déjà été identifiés et extradés des Etats-Unis. Mais ils coulent des jours paisibles en Estonie et en Lituanie. Mikhaïl Gorchkov, ancien citoyen de la Biélorussie, privé de la citoyenneté américaine, responsable de massacres de Juifs et de communistes pendant la guerre, vit actuellement en Estonie. Harry Mannil, extradé des Etats-Unis pour avoir exécuté des Juifs et des communistes dans les pays Baltes, réside lui aussi en Estonie. Il a été réhabilité par un tribunal estonien, mais l'entrée aux Etats-Unis lui est interdite. Algimantas Dailide, extradé des Etats-Unis, vit en Lituanie. Privé de la citoyenneté américaine et expulsé vers la Lituanie, il y a été condamné en tant que criminel nazi, avant de bénéficier d'une mise en liberté conditionnelle. 


15/03/2013
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LE PROCES DES EINSATZGRUPPEN

Le procès des Einsatzgruppen se tient du 03 juillet 1947 au 10 avril 1948 à Nuremberg. C’est le 9ème procès de Nuremberg, placé sous la présidence du juge Michael A. Musmanno. Il y a 24 accusés présents, dont Otto Ohlendorf. Tous sont jugés coupables, 14 sont condamnés à la mort, 7 à des périodes d’emprisonnement allant de 10 ans à la perpétuité, 1 à la prison au temps déjà passé, 2 ne sont pas jugés ou ne voient pas leur peine prononcée. 4 des condamnés à mort ont été exécutés ; 16 ont vu leur peine réduite, 1 a été libéré, 1 est mort de mort naturelle, 1 s’est suicidé durant son procès et 1 a vu son exécution remise à cause de son état mental.

juge Michael A. Musmanno

Le second procès important est celui de membres du Sonderkommando 4a (rattaché à l'Einsatzgruppe C) pour les 33.771 assassinats perpétrés à Babi-Yar les 29-30 septembre 1941. Ce procès se tient à Darmstadt conformément au droit allemand en 1967-68.

 Autres procès : Après l'établissement de la Landesjustizverwaltungen de Zentrale Stelle  (Office central des administrations juridiques des Länder) à Ludwigsburg, la République Fédérale d'Allemagne a mis en accusation plus de 100 membres des Einsatzgruppen. Aucune sentence de mort n’a été prononcée, vu que la RFA avait entre temps supprimé la peine de mort.

Les verdicts du procès de Nuremberg

Otto Ohlendorf et Heinz Jost lors de leur procès

Biberstein Ernst : SS Obersturmbannführer, commandant de l’Einsatzkommando 6 de l’Einsatzgruppe C : condamné à mort par pendaison. Peine commuée en prison à vie.

Blobel Paul : SS Standartenführer, commandant du Sonderkommando 4a de l’Einsatzgruppe C : condamné à mort par pendaison. Exécuté le 7 juin 1951.

Blume Walter : SS Standartenführer, commandant du Sonderkommando 7a de l’Einsatzgruppe B : condamné à mort par pendaison. Peine commuée en prison à vie.

Braune Werner : SS Obersturmbannführer, commandant du Sonderkommando llb de l’Einsatzgruppe D : condamné à mort par pendaison. Exécuté le 7 juin 1951.

Fritz Braune, commandant du Sonderkommando 4b de l'Einsatzgruppe C: Condamné à mort par un tribunal militaire américain le 10 avril 1948, il est exécuté le 7 juin 1951 dans la prison de Landsberg.

Fendler Lothar: SS Sturmbannführer, chef du Sonderkommando 4b de l’Einsatzgruppe C : 10 ans de prison, commués en 8 ans.

Graf Mathias: SS Untersturmführer, chef de l’Einsatzkommando 6 de l’Einsatzgruppe C : 20 ans de prison, commués en 15 ans.

Haensch Walter: SS Obersturmbannführer, commandant du Sonderkommando 4b de l’Einsatzgruppe C : condamné à mort par pendaison. Peine commuée en 15 ans de prison.

Hausmann Emil: SS Sturmbannführer, chef de l’Einsatzkommando 12 de l’Einsatzgruppe D : Condamné à mort par pendaison. Peine commuée mais se suicide le 31 juillet 1947.

Jost Heinz: SS Brigadeführer, commandant de l’Einsatzgruppe A : Prison à vie, peine commuée en 10 ans de prison.

Klingelhöfer Waldemar: SS Sturmbannführer: chef du Sonderkommando 7b de l’Einsatzgruppe B et commandant du Vorkommando Moskau: condamné à mort par pendaison. Peine commuée en 15 ans; libéré en 1956.

Naumann Erich: SS Brigadeführer, commandant de l’Einsatzgruppe B: condamné à mort par pendaison. Exécuté le 8 juin 1951.

Nosske Gustav: SS Obersturmbannführer, commandant de l’Einsatzkommando 12 de l’Einsatzgruppe D: prison à vie, commuée en 10 ans.

Ohlendorf Otto: SS Gruppenführer, commandant de l’Einsatzgruppe D: condamné à mort par pendaison. Exécuté le 8 juin 1951.

Ott Adolph: SS Obersturmbannführer, commandant du Sonderkommando 7b de l’Einsatzgruppe B: condamné à mort par pendaison. Peine commuée en prison à perpétuité; libéré en 1958.

Von Radetzky Waldemar: SS Sturmbannführer, chef du Sonderkommando 4a de l’Einsatzgruppe C: 20 ans de prison, commués en 10 ans; libéré en 1951.

Rasch Otto: SS Brigadeführer, commandant de l’Einsatzgruppe C: procédure suspendue à cause de l’état de santé de l’accusé. Mort le 1 novembre 1948.

Rühl Félix: SS Hauptsturmführer, chef du Sonderkommando 10b de l’Einsatzgruppe D: 10 ans de prison, peine réduite au temps exécuté.

Sandberger Martin: SS Standartenführer, commandant de l’Einsatzkommando Ia de l’Einsatzgruppe A: Condamné à mort par pendaison. Peine commuée en prison à vie. Libéré en 1953.

Schübert Heinz: SS Obersturmführer : officier de l’Einsatzgruppe D: Condamné à mort par pendaison. Peine commuée en 10 ans.

Sandberger Martin: SS Standartenführer, commandant de l’Einsatzkommando Ia de l’Einsatzgruppe A: Condamné à mort par pendaison. Peine commuée en prison à vie. Libéré en 1953.

Schulz Erwin: SS Brigadeführer, commandant de l’Einsatzkommando 5 de l’Einsatzgruppe C: 20 ans de prison ; peine commuée en 15 ans; libéré en 1954.

Seibert Willy: SS Standartenführer, chef de l’Einsatzgruppe D: Condamné à mort par pendaison. Peine commuée en 15 ans.

Six Franz: SS Brigadeführer, commandant du Vorkommando Moskau de l’Einsatzgruppe B: 20 ans de prison, commués en 10 ans; libéré en 1952.

Steimle Eugen: SS Standartenführer, commandant du Sonderkommando 7a de l’Einsatzgruppe B; commandant du Sonderkommando 4a de l’Einsatzgruppe C: condamné à mort par pendaison ; peine commuée en 20 ans; libéré en 1954.

Strauch Eduard: SS Obersturmbannführer, commandant de l’Einsatzkommando 2 de l’Einsatzgruppe A: Condamné à mort par pendaison. Extradé en Belgique où il est condamné à mort. Exécution reportée à cause de son état mental.

Bradfisch Otto: Commandant de l’Einsatzkommando 8 de l’Einsatzgruppe B: 13 ans de prison, commués en 6 ans.

Ehlers Ernst: Commandant de l’Einsatzgruppe B: se suicide en 1980 en attendant son procès.

Ehrlinger Erich: Commandant de l’Einsatzgruppe A: 12 ans de prison ; peine annulée à cause de son état mental.

Filbert Alfred Karl Wilhelm: Commandant de l’Einsatzkommando 9 de l’Einsatzgruppe B: prison à vie.

Häfner August: Commandant de l’Einsatzkommando 4a de l’Einsatzgruppe C: 8 ans de prison.

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Hering August: Commandant de l’Einsatzkommando 3 de l’Einsatzgruppe A: prison à vie.

Jäger Karl: Commandant de l’Einsatzkommando 3 de l’Einsatzgruppe A: se suicide le 22 juin 1959 en attente de son jugement.

Rapp Allbert: Commandant de l’Einsatzkommando 7a de l’Einsatzgruppe B: prison à vie.

Weiss Martin: Commandant de l’Einsatzkommando 3 de l’Einsatzgruppe A: prison à vie.

Zapp Paul Johannes: Commandant de l’Einsatzkommando 11a de l’Einsatzgruppe D: prison à vie.

 

Procès en Allemagne de l’Est

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Blaschke Adolf : Einsatzkommando 4b de l’Einsatzgruppe C : prison à vie.

 

Blösche Josef : Einsatzkommando 8 of Einsatzgruppe B : condamné à mort.

SS-Gruppenführer Otto Ohlendorf - peine de mort, exécuté le 7 juin 1951

SS-Brigadeführer Heinz Jost - prison à vie, peine commuée en 1951 à 10 ans de prison

SS-Brigadeführer Erich Naumann - peine de mort, exécuté le 7 juin 1951

SS-Brigadeführer Otto Rasch - évacué du procès le 5 février 1948 pour des raisons médicales

SS-Brigadeführer Erwin Schulz - 20 ans de prison, commuée en 1951 en 15 ans de prison

SS-Brigadeführer Franz Six - 20 ans de prison, commuée en 1951 en 15 ans de prison

SS-Standartenführer Paul Blobel - peine de mort, exécuté le 7 juin 1951

SS-Standartenführer Walter Blume - peine de mort, commuée en 1951 en 25 ans de prison

SS-Standartenführer Martin Sandberger - peine de mort, commuée en 1951 en peine de prison à vie, libéré le 9 mai 1958 (décédé en 2010)

SS-Standartenführer Willy Seibert - peine de mort, commuée en 1951 en 15 ans de prison

SS-Standartenführer Eugen Steimle - peine de mort, commuée en 1951 en 20 ans de prison

SS-Obersturmbannführer Werner Braune - peine de mort, exécuté le 7 juin 1951

SS-Obersturmbannführer Ernst Biberstein - peine de mort, commuée en 1951 en peine de prison à vie, libéré le 9 mai 1958

SS-Obersturmbannführer Walter Hänsch - peine de mort, commuée en 1951 en 15 ans de prison

SS-Obersturmbannführer Gustav Adolf Nosske - prison à vie, peine commuée en 1951 à 10 ans de prison

SS-Obersturmbannführer Adolf Ott - peine de mort, commuée en 1951 en peine de prison à vie, libéré le 9 mai 1958

SS-Obersturmbannführer Eduard Strauch - peine de mort, extradé en Belgique, mort à l'hôpital

SS-Sturmbannführer Emil Haussmann - Suicide le 31 juillet 1947

SS-Sturmbannführer Waldemar Klingelhöfer - peine de mort, commuée en 1951 à la prison à vie

SS-Sturmbannführer Lothar Fendler - 10 ans de prison, commuée en 1951 en 8 ans de prison

SS-Sturmbannführer Waldemar von Radetzky - 20 ans de prison, libéré en 1951

SS-Hauptsturmführer Felix Rühl - 10 ans de prison, libéré en 1951

SS-Obersturmführer Heinz Schubert - peine de mort, commuée en 1951 en 10 ans de prison

SS-Untersturmführer Mathias Graf - 3 ans de prison, peine purgée

Le 9 mai 1958 les trois derniers condamnés ont été libérés de la prison de Landsberg ; les autres l'avaient déjà été auparavant.

 

 


12/03/2013
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